
Fiorella Spadone - Soprano
Argumentos y libretos de óperas
“La Belle Hélène”, de Jacques Offenbach
La Bella Helena es una opereta bufa en tres actos, con música de Jacques Offenbach (Colonia 1819 – París 1880) y libreto en francés de Henri Meilhac (1831 – 1897) y Ludovic Halèvy (1834 – 1908). Se estrenó en el Théâtre des Variétés de París, el 17 de diciembre de 1864.
Personajes
- Menelao — Rey de Esparta — tenor
- Helena — Esposa de Menelao — mezzosoprano
- Paris — Hijo del Rey Príamo de Troya — tenor
- Agamenón — Rey de Micenas, Rey de Reyes — bajo
- Calchas — Augur de Júpiter — barítono
- Orestes — Hijo de Agamenón — mezzosoprano
- Aquiles — Rey de Tiótida — tenor
- Áyax Primero — Rey de Salamina — tenor
- Áyax Segundo — Rey de Locria — barítono
- Bacchis — Doncella de Helena — soprano
- Parthenis — Cortesana — soprano
- Leona — Cortesana — soprano
Libreto en francés y español
La acción se desarrolla en Esparta, poco antes de la partida de los griegos para la guerra de Troya.
ACTE I
L'Oracle (A Sparte. Une place publique. Au fond, le temple de Jupiter. Devant le temple, un perron de cinq ou six degrés. De chaque côte du perron, un trépied allumé. Au lever du rideau, des hommes et des femmes, inclinés devant le temple, présentent des offrandes: fleurs, fruits, laitage, cage d'osier avec des tourterelles. Les fleurs dominent) 1a. PEUPLE Vers tes autels, Jupin, nous accourons joyeux, A toi nos voeux! Nous voici tous a tes genoux! Dieu souverain des Dieux Toi dont la barbe est d'or. Ecoute nos accents, ô Jupiter Stator! Vers tes autels, Jupin, nous accourons joyeux. CALCHAS (regarde les offrandes et ne cache pas son mécontentement) Trop de fleurs! Trop de fleurs! (Lé peuple sort une fois les offrandes déposées.) Piètres offrandes, en vérité... Toutes ces guirlandes nous encombrent en pure perte... Il est passé le temps des troupeaux de boeufs et de moutons... Voilà ou en sont les sacrifices!... Les Dieux s'en vont! Les Dieux s'en vont!... (regardant vers la gauche) Allons, la journée commence! Voici venir la plus belle moitié de Sparte, les pleureuses d'Adonis conduites par notre gracieuse souveraine. (Entrée des pleureuses d 'Adonis par la gauche; puis Hélène.) 1b. JEUNES FILLES C'est le devoir des jeunes filles, Rejetons des grandes familles, De soupirer de temps en temps Sur la mort des beaux jeunes gens. HÉLÈNE (animée) Adonis, nous versons des larmes Sur ton sort Et toi, Venus, vois nos alarmes. L'amour se meurt, l'amour est mort! JEUNES FILLES L'amour se meurt, l'amour est mort! 2a. Air HÉLÈNE Amours divins! Ardentes flammes! Vénus! Adonis! Gloire à vous! Le feu brûlant nos folles âmes, Hélas, ce feu n'est plus en nous. Ecoute-nous, Vénus, Vénus la blonde, Il nous faut de l'amour, n'en fût-il plus au monde! Il nous faut de l'amour, nous voulons de l'amour! Les temps présents sont plats et fades: Plus d'amour! Plus de passion! Et nos pauvres âmes malades Se meurent de consomption! Ecoute-nous, Vénus, Vénus la blonde. Il nous faut de l'amour, n'en fût-il plus au monde! Il nous faut de l'amour, nous voulons de l'amour! (Pendant qu' Hélène chante ses couplets, toutes les femmes montent les marches du temple. Calchas qui vient de sortir, les reçoit et les fait entrer. Au moment de mettre le pied sur la première marche, Hélène s'arrête et retient Calchas qui l'invitait à entrer.) HÉLÈNE Un mot, grand Augure! CALCHAS Volontiers, fille de Léda!... mais le sacrifice? HÉLÈNE Le sacrifice attendra. CALCHAS Qu'est-ce que c'est encore?... voyons! HÉLÈNE Vous allez dire que je suis folle. CALCHAS Oh, Reine!... le respect!... HÉLÈNE L'affaire‚ du mont Ida... J'y pense sans cesse... Ce bois mystérieux, ces trois Déesses, cette pomme et ce berger... ce berger, surtout. Vous n'avez pas de nouveaux détails? CALCHAS Non ! Je regrette. HÉLÈNE Est-il vrai que, pour remercier ce berger, Vénus lui ait promis l'amour de la plus belle femme du monde? CALCHAS Cela parait officiel. HÉLÈNE Mais... La plus belle femme du monde... CALCHAS C'est vous, Reine, c'est vous assurément. HÉLÈNE (passant droite) Taisez-vous... Taisez-vous, car si cela était... Elle! Toujours elle! CALCHAS Qui, elle? HÉLÈNE La main de la fatalité, qui pèse sur moi! CALCHAS Ça... C'est vrai! HÉLÈNE Et Ménélas... Que va devenir ce bon et excellent homme? CALCHAS Dame, si Vénus ordonne! HÉLÈNE Qu'est-ce que je disais? La fatalité!... CALCHAS C'est une excuse! HÉLÈNE Et on m'accusera cependant! CALCHAS Oui. HÉLÈNE (passant à gauche) Et quand je traverserai la foule, j'entendrai, comme tout à l'heure, une voix qui dira: "Ce n'est pas une Reine, c'est une cocotte!" CALCHAS Cocotte, grande Reine? HÉLÈNE Oui! Mais est-ce ma faute?... Moi, la fille d'un oiseau, est-ce que je puis être autre chose qu'une cocotte? (Une musique se fait entendre au dehors.) 2b (Pendant la musique) CALCHAS Entrez, entrez vite, grande Reine! Voici le jeune prince Oreste! HÉLÈNE Mon coquin de neveu! CALCHAS Oui, il vient de ce côté et en assez fâcheuse société! (Elle commence à gravir les marches du temple. Calchas la suit.) Entrez vite, grande Reine. Je reste pour empêcher votre neveu d'aller plus loin. Il serait capable de faire irruption dans le temple et d'y troubler la majesté du sacrifice. (Entrée d'Oreste, vive et bruyante. Une petite troupe de joueuses de flûte et de danseuses accompagne Oreste. Toute la bande se précipite sur Calchas et l'enveloppe.) TOUS Ohé, Calchas! Ohé! 3a. Couplets ORESTE Au cabaret du labyrinthe, Cette nuit, j'ai soupé, mon vieux. Avec ces dames de Corinthe, Tout ce que la Grèce a de mieux. C'est Parthénis et Léoena Qui m'ont dit te vouloir connaître. CALCHAS Pouvais-je m'attendre à cela? Mesdames, j'ai bien l'honneur d'être... ORESTE C'est Parthénis et Léoena. JEUNES FILLES C'est Parthénis et Léoena. CALCHAS C'est Parthénis et Léoena. ORESTE Tzing la la, tzing la la, Oya Kephale, Kephale, o la la! TOUS Tzing la la, tzing la la, Oya Kephale, Kephale, o la la! ORESTE C'est avec ces dames qu' Oreste Fait danser l'argent à papa. Papa s'en fiche bien au reste Car c'est la Grèce qui paiera. C'est Parthénis et Léoena Qui m'ont dit te vouloir connaître. CALCHAS Pouvais-je m'attendre à cela? Mesdames, j'ai bien l'honneur d'être... ORESTE C'est Parthénis et Léoena. JEUNES FILLES C'est Parthénis et Léoena. CALCHAS C'est Parthénis et Léoena. ORESTE Tzing la la, tzing la la, Oya Kephale, Kephale, o la la! TOUS Tzing la la, tzing la la, Oya Kephale, Kephale, o la la! (Danses autour de Calchas sur un accompagnement de flûtes et de cymbales. A la fin des couplets, Calchas se trouve prisonnier au milieu du groupe formé par les femmes et les danseuses.) ORESTE Mesdames, voici le Calchas demandé! Calchas, le grand Augure! Calchas, l'oracle officiel! Calchas, le confident de papa!... (Murmures moqueurs) CALCHAS Trop bonnes, en vérité, belles dames... mais un sacrifice pressé!... ORESTE Un sacrifice, aujourd'hui? A quelle occase? CALCHAS Tiens, vous parlez l'Argos? ORESTE Quand ça me vient! Ce dialecte a de l'avenir... CALCHAS (s'oubliant) A l'occase, alors… l'occase de la fête d'Adonis. ORESTE C'est la fête d'Adonis? Mais nous en sommes, de la fête d'Adonis! Nous sommes de toutes les fêtes! (Ils montent.) CALCHAS (les arrêtant) Seigneur, je vous en conjure! Vous me placez entre mon respect et mon devoir... Je ne puis... La fête est présidée par la Reine elle-même! ORESTE Ma tante, ma tante Hélène? Ah, ah, je l'aime bien, ma tante Hélène! Mais elle aurait tort de faire la sévère, car elle a eu des aventures... Je sais bien qu'elle se rattrape en disant que c'est la fatalité! Mais, après tout, ces dames aussi, c'est la fatalité! CALCHAS Seigneur!!! ORESTE Oh. ne vous fâchez pas! Nous nous inclinons devant elle et nous partons. En avant la musique! Au revoir, Calchas! Bien des choses à ma tante! FEMMES Au revoir, Calchas! 3b ORESTE, CHOEUR Tzing la la, tzing la la, Oya Kephale, Kephale, o la la! CALCHAS (les regardant s'éloigner) Tzing la la... Et dira que c'est le fils d'Agamemnon, le fils de mon Roi! Ah, folle, folle jeunesse! Du reste, ils sont dans le vrai! Et ai j'avais suivi ma vocation, moi aussi, j'aurais été homme de plaisir! (avec un soupir) Les Dieux n'ont pas voulu! Allez, au sacrifice, au sacrifice!... (En même temps qu' Oreste sort par la gauche avec son cortège, Pâris entre par la droite, vêtu en berger, le bâton … la main, le chapeau de paille dans le dos. Il monte les degrés du temple; il va sonner mais, apercevant Calchas en scène, il s'arrête.) PÂRIS Un mot!... N'êtes-vous pas le grand augure de Jupiter? CALCHAS Oui, c'est moi, Calchas! Mais je suis occupé, un sacrifice déjà très en retard! PÂRIS Le sacrifice attendra. Je viens pour une affaire pressante. CALCHAS Si vous croyez que je me dérange comme ça pour le premier berger venu! PÂRIS (très digne) Ecoutez-moi! Vous n'avez pas reçu une lettre de Vénus? CALCHAS Pas le moins du monde! PÂRIS C'est singulier, la colombe est partie devant moi! CALCHAS Vous savez que je n'y crois pas du tout à votre lettre de Vénus et à votre colombe? PÂRIS Vous n'y croyez pas?... Eh, bien, regardez! 4. Mélodrame (Musique très douce à l'orchestre) CALCHAS Quoi? PÂRIS Là-bas, dans l'azur... ce petit point noir qui grossit, grossit, grossit!... CALCHAS (regardant) Eh bien, c'est un pierrot! PÂRIS C'est ma colombe ! Et c'est ma lettre! CALCHAS Eh mais!... Le fait est!... (La colombe, arrivant de la droite, vient s'abattre sur le doigt de Pâris. Elle bat des ailes et tient une lettre dans son bec.) PÂRIS Vous voyez! CALCHAS Il est vrai. PÂRIS Prenez la lettre, elle est pour vous! CALCHAS (regardant la lettre) Le timbre de Cythère!... De Vénus! C'est bien de Vénus! (ouvrant la lettre) Vous permettez? PÂRIS Comment donc! 5. Mélodrame CALCHAS (lisant) Homme de vingt ans, à la tête blonde, Un berger viendra. Au nom de Vénus, qui sortit de l'onde, Calchas l'entendra. A ce doux berger dont Vénus proclamé Lé goût merveilleux, Vénus a promis la plus belle femme Qui soit sous les cieux. Lors, quand paraîtra la divine Hélène, Fille de Léda, Calchas au berger montrera la reine En disant: "Voilà!" PÂRIS Voilà! CALCHAS Quoi! Ce serait vous ce Pâris, le fils du Roi Priam? On ne parle que de vous … Sparte et dans toute la Grèce! (l'examinant) Et c'est vous qui avez prononcé ce fameux jugement? PÂRIS Moi-même. CALCHAS Ainsi, vous avez vu la Déesse? PÂRIS Un peu! 6. Le jugement de Pâris Au mont Ida, trois Déesses Se querellaient dans un bois. Quelle est, disaient ces Princesses, La plus belle de nous trois? Evohé, que ces Déesses, Pour enjôler les garçons, Evohé, que ces Déesses, Ont de drôles de façons. Dans ce bois passe un jeune homme, Un jeune homme frais et beau (C'est moi!) Sa main tenait une pomme, Vous voyez bien le tableau. Ah, hola, eh! Le beau jeune homme, Beau jeune homme, arrêtez-vous, Et veuillez donner la pomme A la plus belle de nous. Evohé, que ces Déesses, Pour enjôler les garçons, Evohé, que ces Déesses, Ont de drôles de façons. L'une dit: J'ai ma réserve, Ma pudeur, ma chasteté, Donne le prix à Minerve, Minerve l'a mérité. Evohé, que des Déesses, Ont de drôles de façons. L'autre dit: J'ai ma naissance, Mon orgueil et mon paon. Je dois l'emporter, je pense, Donne la pomme à Junon... Evohé, que ces d‚esses, Ont de drôles de façons Pour enjôler les garçons... La troisième, ah, la troisième! La troisième ne dit rien; Elle eut le prix tout de même... Calchas, vous m'entendez bien! Evohé, que ces Déesses, Pour enjôler les garçons Evohé, que ces Déesses Ont de drôles de façons, Ont de drôles de façons! CALCHAS (lui donnant une poignée de main) Mon compliment! Vénus ordonne... J'obéirai. PÂRIS Soit! Mais sans lui dire qui je suis... Je désire garder le plus strict incognito jusqu'au moment où la situation sera favorable à un coup de théâtre. (La porte du temple s'ouvre et descendent lentement, deux par deux, les femmes qui viennent de pleurer Adonis. Le mélodrame joué pendant la lecture de la Adonis. Lettre reprend pendant ce défilé. Les femmes passent sans prêter aucune attention au berger qui, de s'ont côté, les regarde à peine. Mais quand Hélène paraît la dernière sur les marches du temple, elle est frappée par la beauté du berger. Emotion de Pâris à la vue de la reine.) CALCHAS (bas à Pâris en lui montrant Hélène) Lors, quand paraîtra la divine Hélène, Fille de Léda, Calchas au berger montrera la reine En disant: "Voilà!" (Toutes les femmes sortent par la gauche. Hélène reste seule. Un je ne sais quoi la retient près de ce bel inconnu.) HÉLÈNE Calchas!... CALCHAS (s'approchant) Grande reine? HÉLÈNE (montrant Pâris) Quel est ce beau jeune homme? CALCHAS Un étranger! Un berger... HÉLÈNE Berger? CALCHAS Il me l'a dit, du moins! HÉLÈNE (à part) Pourquoi suis-je troublée ainsi? Je suis troublée comme s'il allait se passer quelque chose de fatal! PÂRIS (à part) La voilà donc, cette femme dont l'amour m'a été promis! Merci, Vénus! HÉLÈNE Beau jeun‚ homme? PÂRIS Princesse? HÉLÈNE (avec une douce ironie) Où donc est ton troupeau? PÂRIS (montrant la droite) Tout là-bas, là-bas dans la montagne! HÉLÈNE Pourquoi l'as-tu quitté? Comment te trouves-tu ici? PÂRIS On m'a dit qu'il allait y avoir un concours... Je me suis fait inscrire et je suis venu dans l'espoir de me faire remarquer. HÉLÈNE (avec éclat) Par ta beauté? PÂRIS (modestement) Par mon intelligence. HÉLÈNE N'oublions pas ta beauté... (Pâris se retourne.) Lève un peu la tète! N'ouvre pas la bouché... Admirable! PÂRIS (à part) O Vénus! HÉLÈNE C'est beau, un beau berger!... (Hélène et Pâris se regardent très longuement en silence. Les premières notes de la marche des Rois se font entendre.) CALCHAS (sortant du temple et s'approchant d' Hélène) Reine, le cortège! HÉLÈNE (a Pâris) Il faut nous séparer! Je voudrais te revoir! PÂRIS Oh, vous me reverrez! CALCHAS (à Hélène) Reine, voici les Rois qui viennent pour la cérémonie! (Hélène sort par la droite et Pâris disparaît dans la foule qui envahit la scène.) ORESTE Calchas, v' là le cortège à papa! (Tout le monde entre. Oreste se place dans le coin a gauche avec Calchas.) 7a. Marche CHOEUR Voici les Rois de la Grèce! Il faut que le choeur s'empresse De les nommer par leur nom. Ça! Peuple, faisons silence! Voici les Rois de la Grèce! Il faut que le choeur s'empresse De les nommer par leur nom. Voici les Rois, voici les Rois, les Rois! (Pendant le choeur, on a disposé des sièges à droite. Les Rois entrent successivement. Les deux Ajax paraissent les premiers.) 7b. Couplets des Rois AJAX PREMIER Ces Rois remplis de vaillance, - plis de vaillance, - plis de vaillancce, C'est les deux Ajax! ORESTE Les deux Ajax! CALCHAS Les deux Ajax! AJAX DEUXIÈME Etalant t'avec jactance, t'avec jactance, t'avec jactance, Leur double thorax... ORESTE Leur dou-double thorax! CALCHAS Leur dou-double thorax! AJAX PREMIER Parmi le fracas immense Des cuivres de Sax... LES DEUX AJAX Ces Rois remplis de vaillance, - plis de vaillance, - plis de vaillancce, C'est les deux Ajax, Les deux, les deux Ajax! ORESTE, CALCHAS, CHOEUR Ces Rois remplis de vaillance, C'est les deux Ajax! ACHILLE (entrant) Je suis le bouillant Achille, Bouillant Achille, bouillant Achille, Le grand myrmidon... ORESTE, LES DEUX AJAX, CALCHAS Le myr, le myrmidon! ACHILLE Combattant un contre mille, Un contre mille, un contre mille, Grâce à mon plongeon. ORESTE, LES DEUX AJAX, CALCHAS Grâce au, grâce au plongeon! ACHILLE J'aurais l'esprit bien tranquille, N'était mon talon! Je suis le bouillant Achille, Bouillant Achille, bouillant Achille, Le grand myrmidon, le myr-, le myrmidon! CHOEUR Voici le bouillant Achille, Bouillant Achille, Le grand myrmidon. MÉNÉLAS (entrant) Je suis l'époux de la reine, poux de la reine, poux de la reine, Le Roi Ménélas! ORESTES, ACHILLE, AJAX, CALCHAS Le Méné, le Ménélas! MÉNÉLAS Je crains bien qu'un jour Hélène, Qu'un jour Hélène, qu'un jour Hélène‚ Je le dis tout bas... TOUS Il le dit tout, tout, tout bas! MÉNÉLAS Né me fasse de la peiné N'anticipons pas. Je suis l'époux de la reine, poux de la reine, - poux de la reine, le Roi Ménelas, le Mé... le Ménélas! TOUS C'est l'‚poux de la reine, poux de la reine, poux de la reine, Le Roi Ménélas! AGAMEMNON (entrant) Le Roi barbu qui s'avance, bu qui s'avance, bu qui s'avance, C'est Agamemnon... TOUS Aga, Agamemnon! AGAMEMNON Et ce nom seul me dispense, Seul me dispense, seul me dispense, D'en dire plus long, D'en di, dire plus long. TOUS D'en di, dire plus long! AGAMEMNON J'en ai dit assez, je pense, En disant mon nom. Le Roi barbu qui s'avance, bu qui s'avance, bu qui s'avance, C'est Agamemnon, Aga, Agamemnon. TOUS Le Roi barbu qui s'avance, C'est Agamemnon! CALCHAS (qui est sorti un instant par la droite, ramenant Hélène) La Reine! 7c. CHOEUR Voici les Rois de la Grèce! Il faut que le choeur s'empresse De les nommer par leur nom. Voici les Rois de la Grèce! Voici les Rois, voici les Rois! (Pendant cette reprise, les' Rois saluent Hélène et prennent place à droite; Agamemnon, Hélène et Ménélas s 'assoient sur des sièges préparés pour eux; les autres Rois restent debout à la droite d'Agamemnon. Calchas, Oreste sont à gauche. Quatre musiciens sont placés sur les marches du temple. Le peuple et les gardes sont groupés au fond.) AGAMEMNON (se levant) Rois et peuples de la Grèce, il ne s'agit pas aujourd'hui, comme dans nos luttes habituelles, de lancer le disque d'une main sûre ou de diriger un char dans la carrière. Cette journée est spécialement consacrée aux choses de l'intelligence... Des hommes forts, nous en avons: le bouillant Achille est fort, les deux Ajax sont forts. Et moi-même... Ce que nous n'avons pas, ce sont des gens d'esprit. TOUS C'est vrai, c'est vrai! AGAMEMNON La Grèce s'abrutit! TOUS C'est vrai, c'est vrai! AGAMEMNON Et par les Dieux immortels, cependant, il doit y en avoir quelque part, des gens d'esprit! C'est afin de les découvrir que nous avons institué ce concours... Les Rois, les poètes, les bergers... HÉLÈNE (très émue, se levant) Les bergers!... Où donc est-il? AGAMEMNON Vous dites, Princesse? HÉLÈNE Rien! AGAMEMNON Veuillez vous asseoir, chère enfant. Là! (Hélène se rassied. Continuant) Les Rois, les poètes, les bergers, tous enfin sont également admis à se disputer le prix. Et maintenant, jeunes élèves, élancez-vous dans la carrière.... Disputez-vous-la cette modeste et glorieuse couronne... Et vous, fanfares, sonnez pour l'éloquence du Roi des Rois, en attendant que vous sonniez pour le triomphe du lauréat! (Applaudissements prolonges) 7d (Les musiciens places sur les marches du temple, exécutent une fanfare comme dans les distributions de prix. Cette fanfare est fausse et criarde.) AGAMEMNON Nous commençons sans perdre une minute! Peuples de la Grèce, écoutez la charade... Roi Ménélas, veuillez en donner lecture. MÉNÉLAS (recevant des mains d'Agamemnon un pli cachet‚ et se levant) De grand coeur! (lisant) Mon premier se donne au malade: Mon deuxième, c'est vous ou moi, Le troisième de me charade Convient aux gens de qui l'emploi Est d'aller, quand la nuit arrive, Partout ramasser les haillons, Les chiffons. LA FOULE (d'un seul cri) Hotte, hotte, hotte! AGAMEMNON Eh oui. Eh bien, oui! Le troisième c'est hotte! Allons, l'abrutissement n'est pas aussi complet que noue pouvions le croire... Continuez, Roi Ménélas! (il se rassied.) MÉNÉLAS (continuant) Mon quatrième est une rive Où manque l'air absolument. Mon tout par les chemins s'en va comme le vent. J'ai dit. (Silence. Il se rassied.) AGAMEMNON Eh bien, allez-y, jeunes athlètes! Allez-y! AJAX PREMIER Anecdotique! AJAX DEUXIÈME Emmaillot‚! ACHILLE Gibelotte! (Ils répètent ces mots tous les trois ensembles.) AGAMEMNON Allons, allons, voyons, voyons! Procédons par ordre. Qui est-ce qui a dit: anecdotique? AJAX PREMIER Moi, Ajax premier! AGAMEMNON Comment expliquez-vous?... âne, d'abord? AJAX PREMIER Eh, bien! Le Roi Ménélas a dit: "C'est vous ou moi"! MÉNÉLAS (à Agamemnon) Il va un peu loin! AGAMEMNON (avec bonhomie) Vous auriez peut-être raison s'il s'agissait de la deuxième syllabe mais il s'agit de la première : "se donne au malade". Passons à un autre! Qui a dit: "emmailloté"? AJAX DEUXIÈME Moi, mais je le retire! AGAMEMNON Eh bien, si j'ai un conseil à donner à celui qui a dit: "Gibelotte", c'est d'en faire autant! ACHILLE Cela vaudrait la peine d'être discuté! Car enfin, il y a bien "hotte" dans "gibelotte", gibelotte, hotte, il y a "hotte"! (Murmures) AGAMEMNON Allons, allons à de plus malins hein !... Oui, à de plus malins, s'il vous plaît! Eh bien, personne? (Chacun cherche la tête dans ses mains. A ce moment, Pâris sort de la foule, à gauche.) HÉLÈNE (avec un cri, se levant) Ah!... Lui! AGAMEMNON (se levant aussi) Un berger! Que veux-tu jeune berger? PÂRIS (très simplement) Dire le mot de la charade! ACHILLE Jeune présomptueux! AGAMEMNON Il est certain que cela serait d'un fâcheux exemple après que des Rois... Parle, cependant, parle! (Il se rassied ainsi qu' Hélène.) PÂRIS Mon premier se donne au malade "loch"... MÉNÉLAS (regardant sur le papier) Oui, oui! PÂRIS Mon deuxième, c'est vous ou moi! "homme"! MÉNÉLAS Oui, Oui! PÂRIS Le troisième de ma charade Convient aux gens de qui l'emploi Est de ramasser des chiffons... ACHILLE (vivement) Hotte! Hotte! AGAMEMNON Oui, tout le monde l'a dit! ACHILLE (à Pâris) Bien je t'attends au quatrième! PÂRIS M'y voici ! Il est bête le quatrième mais il n'est pas difficile! Une rive sans r... "ive"...: Loch, homme, hotte, ive! ACHILLE (vivement) Locomotive!... J'ai trouvé! PÂRIS Oui, oui, locomotive! Et c'est fort d'avoir trouve ça quatre mille ans avant l'invention des chemins de fer! ACHILLE (triomphant) C'est moi qui l'ai dit! AGAMEMNON (se levant) Achille, vous devenez insupportable! Taisez-vous, le berger a gagné, c'est tout. HÉLÈNE (à part) Vainqueur, il est vainqueur! ORESTE Fanfare, fanfare peur l'inconnu! 7e LE PEUPLE Fanfare!... (La musique joue a nouveau la fanfare. Pâris se retire dans la foule.) HÉLÈNE Ah, délicieux, délicieux! LA FOULE Bravo, bravo! 8. Finale TOUS Gloire! Gloire, gloire au berger victorieux! Il est vraiment ingénieux. Gloire, gloire au berger victorieux! ACHILLE (bouillant de colère) Vaincu ! Par un berger! AGAMEMNON Quel est donc ce quidam? PÂRIS Ce quidam est Pâris , le fils du Roi Priam! TOUS Pâris! HÉLÈNE O ciel, " ciel! L'homme à la pomme! PÂRIS L'homme à la pomme! TOUS O ciel, c'est l'homme à la pomme! L'homme à la pomme, ô ciel! Ah, ah, ah, ah! MÉNÉLAS (avec une satisfaction marquée) Ainsi vous êtes gentilhomme? Vraiment, vraiment j'en suis bien aise. Hélène, avec chagrin, Eût de sa noble main Pose le vert laurier Sur le front d'un vilain. (à Hélène) Couronnez-le, Madame. (Il lui remet la couronne.) HÉLÈNE (avec élan, allant à Pâris) Ah! De toute mon âme! (Elle le couronne.) TOUS Gloire … Pâris victorieux! Il est vraiment ingénieux. MÉNÉLAS Et maintenant, j'espère, pour ce soir, Que dans nos royales demeures Nous aurons plaisir à vous voir. HÉLÈNE (avec sentiment) Nous dînons à sept heures... Nous nous mettons à table à sept heures. PÂRIS Fille de Jupiter, je ne l'oublierai pas. Non, non, non, non, Je ne l'oublierai pas. HÉLÈNE (à part, passant près de Ménélas) C'est la fatalité qui le met sur mes pas! CALCHAS (bas, à Pâris) Eh bien, es-tu content? PÂRIS (bas, en montrant Ménélas) Je le serais bien davantage Si ce Monarque était absent! CALCHAS Je vais arranger ça! PÂRIS Merci, mon bon Calchas! CALCHAS Philocome, à l'ouvrage! (Coup de tonnerre, saisissement général) AGAMEMNON Ce coup de tonnerre Annonce à la terre, Annonce à la terre Un communiqué! TOUS Ce coup de tonnerre Annonce à la terre, Annonce à la terre Un communiqué! CALCHAS (sur le parvis du temple et comme taquiné par une main invisible) Depuis les pieds jusqu'à la tête Je sens comme un frémissement. Par ma voix, Jupiter décrète : CHOEUR Ecoutons tous! TOUS C'est le moment! CALCHAS (comme inspiré) Les Dieux décrètent, décrètent par ma voix, Par ma voix, Jupiter décrète, Jupiter décrète: Il faut que Ménélas aille passer un mois Dans les montagnes de la Crête. MÉNÉLAS Allons bon, partir pour la Crête! HÉLÈNE Allez, partez pour la Crête! PÂRIS Mon bon Calchas, merci, merci! MÉNÉLAS Que, diable, vais-je faire en Crête? TOUS Allez, partez pour la Crête. Va, pars, va, pars! Partez, partez, partez! HÉLÈNE (à Ménélas) Va-t-en, mon loulou, Va-t-en n'importe où! Ah, ah! Le Roi plaintif qui s'embarque! tif qui s'embarque, tif qui s'embarque!, Est bien imprudent. TOUS Bien im, bien imprudent. HÉLÈNE Et le peuple entier remarque Pl'entier remarque!, pl'entier remarque, Que dans un moment... TOUS Dans un, dans un moment... HÉLÈNE Il sera, pour ce Monarque, Fâcheux d'être absent. Le Roi plaintif qui s'embarque, tif qui s'embarque. tif qui s'embarque Est bien imprudent, Bien im, bien imprudent. TOUS Le Roi plaintif qui s'embarque tif qui s'embarque, tif qui s'embarque, Est bien imprudent. Va, pars, va pars, pars pour la Crète. Que rien ne t'arrête, Ni flots ni tempête. Va pars, pars pour la Crête. Gagne, Ménélas, Le pays lointain Où te mène, hélas, La voix du destin! (Adieux de Ménélas et d'Hélène. Joie de Pâris.)
ACTO I
El Oráculo (En Esparta. Una plaza pública. Al fondo, el templo de Júpiter. Ante el templo, una escalera de cinco o seis escalones. A ambos lados de la escalera, un trípode alumbrado. Hombres y mujeres inclinados ante el templo, presentando las ofrendas: frutas, productos lácteos, jaulas de aves con tórtolas y sobretodo, muchas flores) 1a. PUEBLO Hacia tus altares, Júpiter, acudimos alegres. ¡A ti acudimos! ¡Aquí estamos todos arrodillados! Dios soberano de los Dioses, tú, cuya barba es de oro. ¡Escucha nuestras palabras, Júpiter Stator! Hacia tus altares, Júpiter, acudimos alegres. CALCHAS (mira las ofrendas y no oculta su descontento) ¡Demasiadas flores! ¡Demasiadas flores! (La gente sale una vez depositadas las ofrendas.) Mezquinas ofrendas, en verdad... Todas esas guirnaldas nos producen verdadera aversión... Ya pasó el tiempo de los rebaños de bueyes y borregos... ¡A lo qué han llegado los sacrificios!... ¡Los dioses se marchan! ¡Los dioses se marchan!... (mirando hacia la izquierda) ¡Vamos, la jornada comienza! Hacia aquí viene la más bella parte de Esparta, las suplicantes de Adonis conducidas por nuestra graciosa soberana. (Entrada de las suplicantes de Adonis por la izquierda; después Helena.) 1b. MUCHACHAS Es el deber de las muchachas, rechazar las grandes familias, y suspirar de tiempo en tiempo por la muerte de los bellos jóvenes. HELENA (animada) Adonis, vertemos las lágrimas por tu suerte y tú, Venus, mira nuestra angustia. ¡El amor se muere, el amor está muerto! MUCHACHAS ¡El amor se muere, el amor está muerto! 2a. Aria HELENA ¡Amores divinos! ¡Ardientes llamas! ¡Venus! ¡Adonis! ¡Gloria a vosotros! El fuego hiere nuestras locas almas, pero, ay, ese fuego no está ya en nosotros. ¡Escúchanos, Venus! ¡Venus la rubia! ¡Nos hace falta el amor, pues ya no crece en el mundo! ¡Nos hace falta el amor! ¡Queremos amor! Los tiempos presentes son monótonos y sosos: ¡Más amor! ¡Más de pasión! ¡Y nuestras pobres almas enfermas se mueren de consunción! ¡Escúchanos, Venus! ¡Venus la rubia! ¡Nos hace falta el amor, pues ya no crece en el mundo! ¡Nos hace falta el amor! ¡Queremos amor! (Mientras que Helena canta sus estrofas, todas las mujeres ascienden los escalones del templo. Calchas, que viene de fuera, las recibe y las hace entrar. En el momento de poner el pie sobre el primer escalón, Helena se detiene y retiene a Calchas quien la invita e entrar.) HELENA ¡Una palabra, gran augur! CALCHAS ¡Con gusto, hija de Leda!... pero, ¿y el sacrificio? HELENA El sacrificio esperará. CALCHAS ¿Qué sucede pues?... ¡veamos! HELENA Vais a decir que estoy loca. CALCHAS ¡Oh, reina!... ¡el respeto!... HELENA El asunto del monte Ida... No dejo de pensar en ello... Ese bosque misterioso, esas tres Diosas, esa manzana y ese pastor... Ese pastor, sobre todo. ¿No tendréis nuevos detalles? CALCHAS ¡No! Lo lamento. HELENA ¿Es verdad que, para premiar a ese pastor, Venus le ha prometido el amor de la más bella mujer del mundo? CALCHAS Eso parece, oficialmente. HELENA Pero... La más bella mujer del mundo... CALCHAS Sois vos, reina, sois vos con total seguridad. HELENA (pasando a la derecha) Callaos... Callaos, pues si eso es así... ¡Ella! ¡Siempre ella! CALCHAS ¿Quién es ella? HELENA ¡La mano de la fatalidad que pesa sobre mí! CALCHAS Vaya... ¡Es verdad! HELENA Y Menelao... ¿Qué será de este buen y excelente hombre? CALCHAS ¡Señora, si Venus lo ordena! HELENA ¿No es lo que yo digo? ¡La fatalidad!... CALCHAS ¡Esa es una buena excusa! HELENA ¡Y, sin embargo, todos me acusarán! CALCHAS Sí. HELENA (pasando a la izquierda) Y cuando pase entre la gente escucharé sus voces que, como una sola, dirán: "¡Esa no es una reina, es una pájara!" CALCHAS ¿Pájara, gran reina? HELENA ¡Sí! Pero, ¿es culpa mía?... Yo, la hija de un ave, ¿acaso podía ser otra cosa que una pájara? (Una música se escucha desde fuera.) 2b (Durante la música) CALCHAS ¡Entrad, entrad rápido, gran reina! ¡Viene el joven príncipe Orestes! HELENA ¡Mi pícaro sobrino! CALCHAS ¡Sí, viene por ese lado acompañado de una indeseable compañía! (Ella comienza a subir los escalones del templo. Calchas la sigue.) Entrad rápido, gran reina. Yo me quedo para impedir a vuestro sobrino ir más lejos. Él sería capaz de irrumpir en el templo y perturbar la majestad del sacrificio. (Entrada de Orestes, bulliciosa y ruidosa. Un pequeño grupo de flautistas y bailarinas le acompaña. Toda la banda se precipita sobre Calchas y lo rodean.) TODOS ¡Oh, Calchas! ¡Oh! 3a. Canciones ORESTES En el cabaret del laberinto, esta noche he cenado, mi viejo, con estas damas de Corinto, de todo lo mejor que hay en Grecia. Parténope y Leoena me han dicho que desean conocerte. CALCHAS ¿Puedo yo esperar eso? Señoras tengo el honor de ser... ORESTES Son Parténope y Leoena. JOVENCITAS Son Parténope y Leoena. CALCHAS Son Parténope y Leoena. ORESTES ¡Tzing la la, tzing la la, o ya kefale, kefale, o la la! TODOS ¡Tzing la la, tzing la la, o ya kefale, kefale, o la la! ORESTES Es con estas damas con quienes Orestes hace bailar el dinero de papá. A papá no le preocupa pues es Grecia quien pagará. Son Parténope y Leoena que me han dicho que quieren conocerte. CALCHAS ¿Puedo yo esperar eso? Señoras, tengo el honor de ser... ORESTES Son Parténope y Leoena. JOVENCITAS Son Parténope y Leoena. CALCHAS Son Parténope y Leoena. ORESTES ¡Tzing la la, tzing la la, o ya kefale, kefale, o la la! TODOS ¡Tzing la la, tzing la la, o ya kefale, kefale, o la la! (Danzan alrededor de Calchas con flautas y címbalos. Al finalizar la canción, Calchas se encuentra prisionero en medio del grupo formado por la mujeres y las bailarinas.) ORESTES ¡Señoras, aquí está el solicitado Calchas! ¡Calchas, el gran augur! ¡Calchas, el oráculo oficial! ¡Calchas, el confidente de papá!... (Murmullos burlones) CALCHAS Muy bonitas, de verdad, bellas damas... ¡pero un sacrifico me espera!... ORESTES ¿Un sacrificio, ahora? ¿Con qué objeto? CALCHAS Toma, ¿vos habláis el argo? ORESTES ¡Cuando lo recuerdo! Es un dialecto con un futuro... CALCHAS (olvidándose) Con ocasión... con ocasión de la fiesta de Adonis. ORESTES ¿Es la fiesta de Adonis? ¡Pero si nosotros vamos a la fiesta de Adonis! ¡Nosotros vamos a todas las fiestas! (Suben los escalones.) CALCHAS (deteniéndolos) ¡Señores, os lo ruego! Me colocáis entre el respeto y el deber... Yo no puedo... ¡La fiesta está presidida por la mismísima reina! ORESTES ¿Mi tía, mi tía Helena? ¡Ah, ah, quiero tanto a mi tía Helena! Pero ella no haría bien siendo severa puesto que tiene sus aventuras... ¡Yo sé bien que ella se excusa diciendo que es la fatalidad! ¡Pero, después de todo, estas damas también son la fatalidad! CALCHAS ¡Señor! ORESTES ¡Oh, no os enfadéis! Nos inclinamos ante ella y nos marchamos. ¡Adelante la música! ¡Hasta la vista, Calchas! ¡Recuerdos a mi tía! MUJERES ¡Hasta la vista, Calchas! 3b ORESTES, CORO ¡Tzing la la, tzing la la, o ya kefale, kefale, o la la! CALCHAS (viéndolos alejarse) ¡Tzing la la... ¡Y dirán que ése es el hijo de Agamenón, el hijo de mi rey! ¡Ah, loca, loca juventud! ¡Por lo demás, están en lo cierto! ¡Si yo hubiera seguido mi vocación, yo también, yo hubiera sido un hombre de placer! (con un suspiro) ¡Los dioses no lo han querido! ¡Vamos, al sacrificio, al sacrificio!... (Al mismo tiempo que Orestes sale con su cortejo, Paris entra vestido de pastor, el bastón en la mano, el sombrero de paja a la espalda. Sube los escalones del templo; va a llamar cuando viendo a Calchas, se detiene.) PARIS ¡Una palabra!... ¿No sois vos el gran augur de Júpiter? CALCHAS Sí, soy yo, ¡Calchas! Pero estoy ocupado. ¡El sacrificio ya va con retraso! PARIS El sacrifico esperará. Vengo por un asunto urgente. CALCHAS ¡Si vos creéis que pierdo mi tiempo con el primer pastor que llega! PARIS (muy digno) ¡Escuchadme! ¿No habéis recibido una carta de Venus? CALCHAS ¡Desde luego que no! PARIS ¡Es curioso, la paloma salió antes que yo! CALCHAS ¿Sabéis que no me creo nada de vuestra carta de Venus ni de vuestra paloma? PARIS ¿No os lo creéis?... ¡Pues bien, mirad! 4. Melodrama (Música dulcísima en la orquesta) CALCHAS ¿Qué? PARIS Allí, en el cielo... ¡Ese pequeño punto negro que aumenta, aumenta, aumenta!... CALCHAS (mirando) ¡Sí, es un gorrión! PARIS ¡Es mi paloma! ¡Y esta es mi carta! CALCHAS ¡Pero!... ¡En efecto!... (La paloma, llegando por la derecha, viene a detenerse sobre el dedo de Paris. Bate las alas y sostiene una carta en su pico.) PARIS ¡Ya veis! CALCHAS Es verdad. PARIS ¡Tomad la carta, es para vos! CALCHAS (mirando la carta) ¡El sello de Citerea!... ¡De Venus! ¡Es en verdad de Venus! (abriendo la carta) ¿Me permitís? PARIS ¡Por favor! 5. Melodrama CALCHAS (leyendo) Hombre de veinte años, con la cabeza rubia, como pastor llegará. Al nombre de Venus, que surgió de las aguas, Calchas le escuchará. A ese dulce pastor de quien Venus proclamó su gusto maravilloso, Venus ha prometido la más bella mujer que haya bajo los cielos. Así que, cuando aparezca la divina Helena, hija de Leda, Calchas al pastor señalará la reina diciendo: "!Ahí está!" PARIS ¡Ahí está! CALCHAS ¡Qué! ¿Sois vos ese Paris, el hijo del rey Príamo? ¡No se habla más que de vos en Esparta y en toda Grecia! (examinándolo) ¿Y sois vos quien pronunció el famoso juicio? PARIS Yo mismo. CALCHAS Así pues, ¿vos habéis visto a la Diosa? PARIS ¡Un poco! 6. El juicio de Paris En el monte Ida, tres diosas se peleaban en un bosque. ¿Cuál es, decían las princesas, la más bella de nosotras tres? Ay, que esas diosas, para engatusar a los muchachos, ay, que esas Diosas, tienen alegres formas. Por el bosque pasaba un muchacho, un hombre joven fresco y hermoso (¡Era yo!) En la mano tenía una manzana, ya os imagináis bien la escena. ¡Ah, hola, eh! Bello muchacho, lindo joven, detente, y dígnate entregar la manzana a la más hermosa de nosotras. Ay, que esas diosas, para engatusar a los muchachos, ay, que esas diosas, tienen alegres formas. Una dijo: yo tengo mi discreción, mi pudor, mi castidad, entrega el premio a Minerva, Minerva lo merece. Ay, que esas diosas, tienen alegres formas. Otra dijo: yo tengo mi estirpe, mi orgullo y mi vanidad. Yo debo tenerlo, me parece, entrega la manzana a Juno... Ay, que esas diosas, tienen alegres formas para engatusar a los muchachos. La tercera, ¡ah! ¡la tercera! La tercera nada dijo: Ella obtuvo todo premio... ¡Calchas, vos ya me entendéis! Ay, que esas diosas, para engatusar a los muchachos, ay, que esas diosas, tienen hermosas formas, ¡tienen hermosas formas! CALCHAS (dándole un apretón de manos) ¡Mis enhorabuena! Venus ordena... Yo obedeceré. PARIS ¡Sea! Pero sin decirle quién soy yo... Deseo guardar el más estricto incógnito hasta el momento en que la situación sea favorable a un efecto teatral. (Por la puerta del templo descienden por parejas,las mujeres que vienen de llorar a Adonis. El melodrama ejecutado durante la lectura de la carta se repite durante este desfile. Las mujeres pasan sin prestar ninguna atención al pastor quien, por su parte, apenas las mira. Pero cuando Helena aparece sobre los escalones del templo, queda herida por la belleza del pastor. Emoción de Paris ante la vista de la reina.) CALCHAS (en voz baja a Paris, señalándole a Helena) Entonces, cuando aparezca la divina Helena, hija de Leda, Calchas al pastor señalará la reina diciendo: "¡Ahí está!" (Todas las mujeres salen por la izquierda. Helena queda sola. Un algo desconocido la retiene cerca del bello desconocido.) HELENA ¡Calchas!... CALCHAS (acercándose) ¿Gran reina? HELENA (señalando a Paris) ¿Quién es ese bello joven? CALCHAS ¡Un extranjero! Un pastor... HELENA ¿Pastor? CALCHAS ¡Al menos eso es lo que me ha dicho! HELENA (a parte) ¿Por qué me noto tan turbada? ¡Tiemblo como si tuviera que pasar alguna cosa fatal! PARIS (a parte) ¡Ahí está pues, esta es la mujer cuyo amor se me prometió! ¡Gracias, Venus! HELENA ¿Bello joven? PARIS ¿Princesa? HELENA (con una dulce sonrisa) ¿Dónde está tu rebaño? PARIS (señalando hacia la derecha) ¡Todo hacia allá, hacia allá en la montaña! HELENA ¿Por qué lo has abandonado? ¿Qué haces tú aquí? PARIS Me dijeron que iba a celebrarse un concurso... Me he inscrito y he venido con la esperanza de hacerme notar. HELENA (con rapidez) ¿Por tu belleza? PARIS (modestamente) Por mi inteligencia. HELENA No olvidemos tu belleza... (Paris se gira.) ¡Alza un poco la cabeza! No abras la boca... ¡Admirable! PARIS (a parte) ¡Oh, Venus! HELENA ¡Es hermoso, un hermoso pastor!... (Helena y Paris se miran largamente en silencio. Se escuchan las primeras notas de la Marcha de los Reyes.) CALCHAS (saliendo del templo y aproximándose a Helena) ¡Reina, el cortejo! HELENA (a Paris) ¡Debemos separarnos! ¡Quisiera volverte a ver! PARIS ¡Oh, me volveréis a ver! CALCHAS (a Helena) ¡Reina, mirad que los reyes vienen ya para la ceremonia! (Helena sale por la derecha y Paris desaparece entre la gente que invade la escena.) ORESTES ¡Calchas, ya viene el cortejo de papá! (Todo el mundo entra. Orestes se coloca en un rincón a la izquierda junto a Calchas.) 7a. Marcha CORO ¡Aquí están los reyes de Grecia! Es necesario que el coro se apresure a llamarlos por su nombre. ¡Eso! ¡Pueblo, guardad silencio! ¡Aquí están los reyes de Grecia! Es necesario que el coro se apresure a llamarlos por su nombre. ¡Aquí están los reyes, los reyes, los reyes! (Durante el coro, se han dispuesto asientos a la derecha. Los reyes entran sucesivamente. Los dos Áyax aparecen los primeros.) 7b. Canciones de los Reyes ÁYAX PRIMERO ¡Estos reyes llenos de valentía! ¡Llenos de valentía! ¡Llenos de valentía, ¡Somos los dos Áyax! ORESTES ¡Los dos Áyax! CALCHAS ¡Los dos Áyax! ÁYAX SEGUNDO Mostrando con jactancia, con jactancia, con jactancia, su doble tórax... ORESTES ¡Su do-doble tórax! CALCHAS ¡Su do-doble tórax! ÁYAX PRIMERO Entre el estrépito terrible de los instrumentos de cobre... LOS DOS ÁYAX ¡Estos reyes llenos de valentía, ¡Llenos de valentía, ¡Llenos de valentía, ¡Somos los dos Áyax, los dos, los dos Áyax! ORESTES, CALCHAS, CORO ¡Estos reyes llenos de valentía, son los dos Áyax! AQUILES (entrando) Yo soy el ardiente Aquiles, ardiente Aquiles, ardiente Aquiles, el gran gladiador... ORESTES, LOS DOS ÁYAX, CALCHAS ¡El gla... el gladiador! AQUILES Combatiendo contra mil, uno contra mil, uno contra mil, gracias a mi habilidad. ORESTES, LOS DOS ÁYAX, CALCHAS ¡Gracias a... gracias a su habilidad! AQUILES ¡Yo tendría el espíritu bien tranquilo, si no fuera por mi talón! ¡Yo soy el ardiente Aquiles, ardiente Aquiles, ardiente Aquiles, el gran gladiador, el gla... el gladiador! CORO Aquí está el ardiente Aquiles, ardiente Aquiles, el gran gladiador. MENELAO (entrando) Yo soy el esposo de la reina, poso de la reina, poso de la reina. ¡el rey Menelao! ORESTES, AQUILES, ÁYAX, CALCHAS ¡El Mene... el Menelao! MENELAO Yo temo que un día Helena, que un día Helena, que un día Helena, yo lo digo por lo bajo... TODOS ¡Él lo dice por, por, por lo bajo! MENELAO Me cause pesar, no nos anticipemos. Yo soy el esposo de la reina, ¡Esposo de la reina! ¡Esposo de la reina, ¡el rey Menelao, el Me... el Menelao! TODOS Es el esposo de la reina. ¡Esposo de la reina! ¡Esposo de la reina, ¡el rey Menelao! AGAMENÓN (entrando) El Rey barbudo que avanza, budo que avanza, budo que avanza, es Agamenón... TODOS ¡Aga... Agamenón! AGAMENÓN Y este solo nombre me dispensa, solo me dispensa, solo me dispensa, de decir nada más, de de, decir nada más. TODOS ¡De de, decir nada más! AGAMENÓN Yo ya he dicho bastante, creo, al decir mi nombre. El rey barbudo que avanza, budo que avanza, budo que avanza, es Agamenón, Aga, Agamenón. TODOS ¡El rey barbudo que avanza, ése es Agamenón! CALCHAS (que ha salido un instante por la derecha, señalando a Helena) ¡La reina! 7c. CORO ¡Aquí están los reyes de Grecia! Es necesario que el coro se apresure a llamarlos por su nombre. ¡Aquí están los reyes de Grecia! ¡Aquí están los reyes, he aquí a los reyes! (Durante esta repetición, los reyes saludan a Helena y se colocan a la derecha. Agamenón, Helena y Menelao se sientan en los lugares preparados para ellos; los otros reyes quedan de pie a la derecha de Agamenón. Calchas y Orestes están a la izquierda. Cuatro músicos se colocan sobre los escalones del templo. El pueblo y los guardias se agrupan al fondo.) AGAMENÓN (alzándose) Reyes y pueblo de Grecia, no nos trae hoy aquí, como en nuestros juegos habituales, el lanzar el disco con mano segura o el dirigir el carro en las carreras. Esta jornada está especialmente consagrada a las cosas de la inteligencia... Hombres fuertes, tenemos muchos: el ardiente Aquiles es fuerte, los dos Áyax son fuertes. Y yo mismo... Pero lo que no tenemos es gentes de espíritu. TODOS ¡Es verdad, es verdad! AGAMENÓN ¡Grecia se embrutece! TODOS ¡Es verdad, es verdad! AGAMENÓN ¡Y por los dioses inmortales, sin embargo, debe de haber en alguna parte gentes de espíritu! Y es con el fin de descubrirlas que hemos organizado este concurso... Los reyes, los poetas, los pastores... HELENA (muy emocionada se levanta) ¡Los pastores!... ¿Dónde está él? AGAMENÓN ¿Qué decís, Princesa? HELENA ¡Nada! AGAMENÓN Haced el favor de sentaros, querida niña. ¡Allí! (Helena se sienta. Continuando) Los reyes, los poetas, los pastores, todos en fin, están igualmente invitados a disputar el premio. Y ahora, jóvenes alumnos, lanzaros a la lid... Disputaros esta modesta y gloriosa corona... ¡Y vosotras, fanfarrias, tocad por la elocuencia del rey de reyes, esperando que sonéis ¡para el triunfo del laureado! (Aplausos prolongados) 7d (Los músicos colocados sobre los escalones del templo ejecutan una fanfarria hipocritona y gritona.) AGAMENÓN ¡Comenzaremos sin perder un minuto! Pueblo de Grecia, escuchad la charada... Rey Menelao, comenzad la lectura. MENELAO (recibiendo de manos de Agamenón un pliego cerrado y levantándose) ¡Con mucho gusto! (leyendo) Con lo primero se llama al enfermo: lo segundo, eres tú o yo, lo tercero de mi charada pertenece a las gentes cuyo empleo es estar, cuando la noche llega, por todas partes recogiendo los harapos, los andrajos. LA GENTE (con un solo grito) ¡Al cesto, al cesto, al cesto! AGAMENÓN Eh, sí. ¡Muy bien, sí! ¡La tercera es cesto! Vamos, el embrutecimiento no es tan completo como podríamos creer... ¡Continuad, rey Menelao! (se sienta) MENELAO (continuando) El cuarto es una ribera donde falta totalmente la brisa. Y todo, por los caminos, se va como el viento. He dicho. (Silencio. Se sienta.) AGAMENÓN Y bien, ¡vamos, jóvenes atletas! ¡Vamos! ÁYAX PRIMERO ¡Anecdótica! ÁYAX SEGUNDO ¡Turbia! AQUILES ¡Estofada! (Repiten sus palabras los tres a la vez.) AGAMENÓN ¡Vamos, vamos, veamos, veamos! Procedamos por orden. ¿Quién es el que ha dicho: anecdótica? ÁYAX PRIMERO ¡Yo, Áyax primero! AGAMENÓN ¿Cómo, lo explicáis vos?... Para empezar ¿un asno? ÁYAX PRIMERO ¡Pues bien! El Rey Menelao ha dicho: ¡"Eres tú o yo"! MENELAO (a Agamenón) ¡Va un poco lejos! AGAMENÓN (con bondad) Vos tendríais razón si él se refiriera a la segunda frase pero se refiere a la primera: "se llama al enfermo". ¡Pasemos a otro! ¿Quién ha dicho "turbia"? ÁYAX SEGUNDO ¡Yo, pero lo retiro! AGAMENÓN Pues bien, tengo un consejo para quien ha dicho: "estofada", ¡y es que haga lo mismo! AQUILES ¡Eso valdría la pena de ser discutido! Pues al fin, hay algo de "cesto" en "estofada", estofada, cesto, ¡hay "cesto"! (Murmullos) AGAMENÓN ¡Vamos, vamos, algo más de astucia, eh!... ¡Sí, algo más de astucia, si os parece! Y bien, ¿nadie? (Algunos esconden la cabeza entre sus manos. En ese momento Paris sale de entre la gente) HELENA (se levanta con un grito) ¡Ah!... ¡Él! AGAMENÓN (también se levanta) ¡Un pastor! ¿Qué quieres, joven pastor? PARIS (con mucha simpleza) ¡Decir la palabra de la charada! AQUILES ¡Joven presuntuoso! AGAMENÓN Es cierto que eso sería un fastidioso ejemplo después que los Reyes... Pero, sin embargo, ¡habla! (Se sienta, al igual que Helena.) PARIS Mi primero se da en el enfermo: "loco"... MENELAO (mirando el papel) ¡Sí, sí! PARIS La segunda, eres tú o yo: "¡Hombre, homo!" MENELAO ¡Sí, sí! PARIS La tercera de la charada pertenece a las gentes cuyo empleo es recoger los andrajos... AQUILES (vivamente) ¡Cesto!... ¡Esto! AGAMENÓN ¡Sí, todo el mundo lo ha dicho! AQUILES (a Paris) ¡Bien, te espero con la cuarta! PARIS ¡Ahí voy! ¡Es tonta la cuarta y no muy difícil! Una ribera sin ribe... "ra"... ¡Loco, homo, to, ra! AQUILES (vivamente) ¡Locomotora!... ¡Lo encontré! PARIS ¡Sí, sí, loco-homo-to-ra! ¡Es bien hermoso haberla encontrado cuatro mil años antes de la invención del ferrocarril! AQUILES (triunfante) ¡Soy yo quien lo ha dicho! AGAMENÓN (alzándose) ¡Aquiles, resultáis insoportable! ¡Callaos, el pastor a ganado, y ya está! HELENA (a parte) ¡Vencedor, él es el vencedor! ORESTES ¡Fanfarria, fanfarria para el desconocido! 7e PUEBLO ¡Fanfarria!... (Suena de nuevo la música de la fanfarria. Paris se retira entre la gente.) HELENA ¡Ah, delicioso, delicioso! LA GENTE ¡Bravo, bravo! 8. Final TODOS ¡Gloria! ¡Gloria, gloria al pastor victorioso! Es verdaderamente ingenioso. ¡Gloria, gloria al pastor victorioso! AQUILES (hirviendo de cólera) ¡Vencido! ¡Por un pastor! AGAMENÓN ¿Cuál es pues vuestro nombre? PARIS ¡Mi nombre es Paris, el hijo del Rey Príamo! TODOS ¡Paris! HELENA ¡Oh, cielos, oh, cielos! ¡El hombre de la manzana! PARIS ¡El hombre de la manzana! TODOS ¡Oh, cielos, el hombre de la manzana! ¡El hombre de la manzana, oh cielos! ¡Ah, ah, ah, ah! MENELAO (con marcada satisfacción) ¿Así que vos sois gentilhombre? Verdaderamente, estoy muy satisfecho. Helena, con disgusto, hubiera con su noble mano puesto el verde laurel sobre la frente de un villano. (a Helena) Coronadlo, Señora. (le entrega a ella la corona.) HELENA (con ímpetu, acercándose a Paris) ¡Ah! ¡Con toda mi alma! (Ella corona a Paris.) TODOS ¡Gloria a Paris victorioso! Él es verdaderamente ingenioso. MENELAO Y ahora, espero, para esta noche, que en nuestras reales estancias tendremos el placer de veros. HELENA (con sentimiento) Cenamos a las siete... Nosotros nos sentamos a la mesa a las siete. PARIS Hija de Júpiter, no lo olvidaré. No, no, no, no. No lo olvidaré. HELENA (a parte, pasando cerca de Menelao) ¡Es la fatalidad quien lo pone frente a mí! CALCHAS (bajo, a Paris) Y bien, ¿estás contento? PARIS (bajo, señalando a Menelao) ¡Lo estaría más todavía si ese monarca se ausentara! CALCHAS ¡Eso lo arreglo yo! PARIS ¡Gracias, mi excelente Calchas! CALCHAS ¡Filocomo, a la faena! (Sonido de trueno, terror general) AGAMENÓN ¡Ese sonido de trueno anuncia a la tierra, anuncia a la tierra un comunicado! TODOS ¡Ese sonido de trueno anuncia a la tierra, anuncia a la tierra un comunicado! CALCHAS (bajo el atrio del templo y como agitado por una mano invisible) Desde los pies hasta la cabeza siento un estremecimiento. Por mi voz, Júpiter decreta: CORO ¡Escuchemos todos! TODOS ¡Es el momento! CALCHAS (como inspirado) Los Dioses decretan, decretan por mi voz, por mi voz, Júpiter decreta, Júpiter decreta: es necesario que Menelao vaya a pasar un mes a las montañas de Creta. MENELAO ¡Estamos buenos, marchar a Creta! HELENA ¡Vamos, partid hacia Creta! PARIS ¡Mi excelente Calchas, gracias, gracias! MENELAO ¿Y qué diablos debo yo hacer en Creta? TODOS Vamos, partid hacia Creta. ¡Venga, parte, vamos, parte! ¡Partid, partid, partid! HELENA (a Menelao) Vete, mi "lulú", ¡vete, no importa dónde! ¡Ah, ah! ¡El rey quejoso que se embarca! so que se embarca, so que se embarca, es muy imprudente. TODOS Muy im, muy imprudente. HELENA Y el pueblo entero señala ero señala, ero señala, que en un momento... TODOS En un, en un momento... HELENA Será, para este monarca, fastidioso estar ausente. El rey quejoso que se embarca, so que se embarca, so que se embarca es muy imprudente, muy im, muy imprudente. TODOS El rey quejoso que se embarca so que se embarca, so que se embarca, es muy imprudente. Anda, parte, venga parte, parte hacia Creta. Que nada te detenga, ni corrientes ni tormentas. Anda parte, parte hacia Creta. ¡Gana, Menelao, el país lejano donde te conduce, ay, la voz de tu destino! (Adiós de Menelao y de Helena. Alegría de Paris.)
ACTE II
9. Entr'Acte Le jeu de l'oie (Une salle dans les appartements particuliers de la reine. Portes latérales. A gauche, un guéridon; à droite, un lit de repos. Des sièges au fond; dans toute la largeur du d‚cor, des portiques ouvrant sur une terrasse de plain-pied; ces portiques, largement espacés, laissent voir la campagne. Au fond, à droite, un tableau représentant Léda et le cygne. Hélène est assise au milieu de la scène, entourée par ses femmes qui lui présentent des parures et des bijoux) 10. CHOEUR O Reine, en ce jour, il faut faire Une toilette extraordinaire Pour honorer les quatre Rois Qui vous visitent à la fois. BACCHIS (présentant une tunique à Hélène) Cette cymbarique flottante... HÉLÈNE Non pas, non pas de toilette éclatante, Rien de voyant, rien de décolleté Je veux une robe montante Claquemurant ma grâce et ma beauté. BACCHIS Quoi! Vous voiler un jour de fête Depuis les pieds jusqu'à la tête! C'est un tort, car... CHOEUR O Reine, en ce jour, il faut faire Une toilette extraordinaire Pour honorer les quatre Rois Qui vous visitent à la fois. (Pendant ce morceau, Hélène s'est habillée et a choisi des vêtements qui l'enveloppent étroitement des pieds à la tête. Cela fait,elle se lève, congédie ses femmes, qui sortent par la gauche et retient Bacchis.) BACCHIS Y pensez-vous, madame, ne pas vous décolleter un jour comme aujourd'hui? HÉLÈNE (avec force, se levant) Je garderai cette toiletté... Et si j'en connaissais une plus austère et plus montante, je m'y voudrais emprisonner jusqu'au retour de mon mari. BACCHIS C'est contraire à tous les usagés! HÉLÈNE C'est un voeu. BACCHIS Heureusement que la réputation de Madame est faite et que l'en sait bien que Madame est la plus belle femme du monde! (Entre un esclave.) HÉLÈNE (à part) Ah ! Fatale beauté! (haut) Que me veut cet esclave? L'ESCLAVE Madame, c'est le Seigneur Pâris! HÉLÈNE Voilà ce que je craignais. Je ne le recevrai pas. BACCHIS C'est laisser croire que vous avez peur! HÉLÈNE Moi, fille de Léda, j'aurais peur!... BACCHIS Alors, recevez-le! HÉLÈNE Oui, tout à l'heure, Bacchis, tu le feras entrer; mais laisse-moi consulter ma mère! (Hélène, regardant longuement le tableau qui représente Léda et le cygne.) HÉLÈNE O Vénus, pourquoi, mais pourquoi, O déesse, as-tu choisi notre famille pour faire tes expériences? 11. Invocation à Vénus On me nomme Hélène la blonde, La blonde fille de Léda. J'ai fait quelque bruit dans le monde: Thésée, Arcas et caetera. Et pourtant ma nature est bonne, Mais le moyen de résister Alors que Vénus, la friponne, Se complaît à vous tourmenter. Dis-moi, Vénus, quel plaisir trouves-tu A faire ainsi cascader la vertu? Nous naissons toutes soucieuses De garder l'honneur de l'époux, Mais des circonstances fâcheuses Nous font mal tourner malgré nous! Témoin l'exemple de ma mère, Quand elle vit le cygne altier, Qui, vous le savez, est mon père, Pouvait-elle se méfier? Dis-moi, Vénus, quel plaisir trouves-tu A faire ainsi cascader la vertu? Ah, malheureuses que nous sommes! Beauté, fatal présent des cieux! Il faut lutter contre les hommes, Il faut lutter contre les Dieux. Vous le voyez tous, moi je lutte, Je lutte et ça ne sert à rien, Car si l'Olympe veut ma chute? Un jour ou l'autre il faudra bien. Dis-moi Vénus, quel plaisir trouves-tu A faire ainsi cascader la vertu? BACCHIS (entrant) Madame? HÉLÈNE Fais entrer le seigneur Pâris. (Bacchis introduit Pâris, dispose un siège et sort par la gauche. Pâris entre négligemment, comme ferait de nos jours un jeune homme entrant dans un salon.) HÉLÈNE Bonsoir, Prince. PÂRIS Bonsoir, Madame. (Il examine en souriant la toilette austère de la reine.) HÉLÈNE Vous regardez ma toilette? PÂRIS Oui. HÉLÈNE Elle me va bien, n'est-ce pas? PÂRIS (légèrement gouailleur) Oui, très bien. HÉLÈNE Vous n'êtes pas très aimable, ce soir! PÂRIS Asseyez-vous, Madame, et écoutez-moi. HÉLÈNE Je vous ‚coute. (Ils s'assoient. Hélène près du guéridon et Pâris à quelque distance d'elle.) PÂRIS (avec autorité) La Déesse m'avait promis l'amour de la plus belle femme du monde. En vous voyant, j'ai tout naturellement pensé que c'‚ tait vous... vous avez résisté: cela m'a fait venir des doutes. HÉLÈNE Comment? PÂRIS Je me suis dit: "La plus belle femme du monde, ce n est peut-être pas elle..." HÉLÈNE (piquée, se levant) Et qui serait-ce donc?... Ce n'est pas, je suppose, cette chipie de Pénélope avec sa manie de faire de la tapisserie, ni ma soeur Clytemnestre avec son nez... PÂRIS Non, Madame, ce n'est ni Pénélope ni Clytemnestre, ce n'est aucune de ces femmes-là, donc... HÉLÈNE (se rasseyant) Donc?... PÂRIS Ça doit être vous! HÉLÈNE Ah! PÂRIS (rapprochant son siège d 'Hélène) C'est vous, Madame! Ne me dites pas non! Je suis bien informé. Et puisque la Déesse m'a promis... HÉLÈNE Eh bien? PÂRIS (se rapprochant encore) Eh bien, Madame, il y a trois moyens d'arriver au coeur d'une femme. HÉLÈNE Trois moyens? PÂRIS L'amour, d'abord. Voulez-vous m'aimer? HÉLÈNE (d'une voix ‚touffée) Non. PÂRIS Non? Passons au deuxième moyen : la violence. HÉLÈNE (se tenant) La violence!... Ah! Vous n'oserez pas! (à part) Comme il m'aime! (à Pâris) Et le troisième moyen? PÂRIS (très respectueusement) Le troisième moyen, Madame, c'est la ruse. (Il s 'incline et sort. Ritournelle du choeur suivant.) HÉLÈNE La ruse? Ah! par Hercule, je me suis bien d‚fendue!... Quelle est cette musique? BACCHIS C'est Agamemnon et sa suite, Madame... On apporte le jeu de l'oie. (Tous les Rois rentrent par la gauche.) 12. marche de l'oie CHOEUR Le voici, le Roi des Rois, Précédant le jeu de l'oie. Gloire à l'oie! Le voici, le Roi des Rois, Précédant le jeu de l'oie. HÉLÈNE (à Calchas) Il faudra que je vous parle: je suis dans une situation... CALCHAS (à Hélène) Après le jeu, Princesse. AGAMEMNON Oui, nous sommes tous là CHOEUR Nous allons jouer à l'oie, Pour nous tous, ah! Quelle joie! Gloire à l'oie! El juego de la oca 13. scène du jeu CALCHAS Vous le voyez, j'ai trois! TOUS Trois! CALCHAS A moi les trois talents et les quatorze mines! (Il saute sur l'argent.) AGAMEMNON (allant vers Calchas) Alors tu t'imagines Que nous n'avons rien vu! CALCHAS Ce soupç on, Roi des Rois!... AGAMEMNON Mon bon vieux, tu nous as dupés! LES DEUX AJAX Il à sur lui des dés pipés. ACHILLE (furieux) Allons, çà rendez la monnaie! CALCHAS Me prenez-vous donc pour une oie? HÉLÈNE (à Calchas) O grand Augure, ce n'est pas bien. ORESTE (de même) Rendez du moins l'argent, et l'on ne dira rien. CALCHAS Je tiens l'argent et ne rends rien. TOUS Rendez l'argent, ce n'est pas bien. CALCHAS Craignez Calchas! N'insistez pas. Ça n'se fait pas! LES AUTRES Sus à Calchas! Suivons ses pas. Fouillons Calchas... Sus à Calchas! LES DEUX AJAX (retenant Calchas qui veut s 'échapper et l'amenant entre eux) Avec ces procédés, cher maître, Vous finirez un jour, peut-être Par donner un fâcheux vernis Aux joueurs de notre pays. LES AUTRES Sus à Calchas! Suivons ses pas. Fouillons Calchas... Sus à Calchas! CALCHAS Craignez Calchas! N'insistez pas. Ça n'se fait pas Craignez Calchas! (Calchas sort, poursuivi par tous les Rois. Hélène et Bacchis restent seules. Les gardes ont emporté le jeu de l'oie et rang‚ les sièges.) HÉLÈNE Que ces choses sont désagréables!... On ne jouera plus chez moi. BACCHIS Grande Reine, habillez-vous pour venir souper... HÉLÈNE Non, décidément, je ne souperai pas! (Rentre Calchas.) BACCHIS Ah! Calchas!... CALCHAS J'ai transigé. HÉLÈNE Ah! CALCHAS Oui... j'ai rendu là moitié. M'approuvez-vous? HÉLÈNE Sans doute... mais laissons-là le joueur... C'est à l'Augure que je veux parler... Tu iras, toi, Bacchis, à ce souper. BACCHIS Bien, Madame. HÉLÈNE Va, mon enfant... Je vais me reposer... Et si je pouvais dormir, et si, dans mon sommeil, je pouvais le voir !... CALCHAS Le Roi? HÉLÈNE Non! CALCHAS L'autre? HÉLÈNE (baissant les yeux) Oui... un songe, rien qu'un songe qui me le ferait voir, ce Pâris que je fuis, ce Paris que j'adore!... Ce songe, il me le faut, Calchas... Promettez-le moi... D'abord, si vous ne me le promettez pas, je ne vous aimerai plus! (Elle s'étend sur le lit.) CALCHAS C'est ça qui m'est difficile!... HÉLÈNE Non, ça ne vous est pas difficile... ce songe, Calchas, ce songe... (Elle s'assoupit.) CALCHAS (la regardant) Pauvre petite femme!... La voilà qui s'endort!... Elle est gentille, comme ça... oui, très gentille!... (s 'arrêtant) Eh bien, Calchas! Ta souveraine!... (Un esclave entrouvre les rideaux, écouté, se décide a entrer, et touche l'épaule de Calchas. Cet esclave, c'est Pâris. Calchas, se retournant.) CALCHAS Hein! PÂRIS Tais-toi! CALCHAS Un misérable esclave... entrer dans la chambre d'une Reine! PÂRIS Tais-toi! Elle se réveillerait. CALCHAS (stupéfait) Pâris!... PÂRIS J'ai dit à la Reine que le troisième moyen était la ruse!... CALCHAS (à part) C'est la fatalité!... Allons souper! PÂRIS Là Déesse a tenu sa promesse... M'aimera-t-elle, cette fière Princesse? Sonnera-t-elle pour moi l'heure du berger?... Je suis seul... Il fait nuit... Ménélas est en Crète et Vénus est pour moi... 14. couplet et choeur CHOEUR (en dehors) En couronnes, tressons les roses, Et buvons frais; Disons-nous les plus folles choses, Et soyons gais. Il faut bien que l'on s'amuse, Qu'on se donne du bon temps, Et que de la vie on use Jusqu'à trente ou soixante ans! La la la la la la... PÂRIS (pendant le choeur) Qu'est-ce que c'est que ça?... (Il va regarder à gauche.) Ah! j'y suis!... les rois qui soupent dans la galerie de Bacchus. (Il s'approche de la Reine et se met à genoux.) HÉLÈNE (se réveillant et apercevant Pâris) Pâris près de moi!... PÂRIS Oui, Pâris! HÉLÈNE A cette heure, ce ne peut être qu'un rêve... PÂRIS (a part) Qu'est-ce qu'elle dit? HÉLÈNE Oui, c'est le rêve que tout a l'heure je demandais à Calchas... PÂRIS (a part) Un rêve?... Si je pouvais passer pour un rêve... (Hélène s'est levée. Pâris s'approche d'elle et lui prend la main.) 15. duo HÉLÈNE C'est le ciel qui m'envoie Ce beau rêve amoureux, Ce doux rêve amoureux... Quel bonheur, quelle joie! Un rayon de soleil A charmé mon sommeil! Oui, c'est un rêve! PÂRIS Oui, c'est un rêve! ENSEMBLE Oui, c'est un rêve, oui, c'est un doux rêve d'amour! Là nuit lui prête son mystère, Il doit finir avec le jour. Goûtons sa douceur passagère... Ce n'est qu'un doux rêve d'amour! Ce n'est qu'un rêve, un rêve d'amour... HÉLÈNE Ecoute-moi, Pâris; je veux interroger, Non le prince, mais le berger... Je voudrais bien savoir... PÂRIS Savoir quoi? Parle... parle... achève... HÉLÈNE Je n'oserais jamais, jamais, si ce n'était un rêve. PÂRIS Parle! HÉLÈNE Suis-je aussi belle, aussi belle que Vénus? PÂRIS Madame! HÉLÈNE Suis-je aussi belle, aussi belle que Vénus? PÂRIS Madame!... Je ne puis répondre, Princesse: Quand j'ai couronné la Déesse, (avec embarras) Elle était un peu moins... je n'en dirai pas plus... HÉLÈNE Oui... je comprends. PÂRIS J'ai vu... HÉLÈNE Quoi donc? PÂRIS O chère Hélène, tu devines... J'ai vu des épaules divines.... Que cachait mal un flot de cheveux blonds. Ce spectacle enchanteur M'a fait bondir le coeur. HÉLÈNE Puisque ce n'est qu'un rêve... PÂRIS Mais oui, ce n'est qu'un rêve... HÉLÈNE Puisque ce n'est qu'un rêvé... allons, allons... ENSEMBLE Oui, c'est un rêve, oui c'est un doux rêve d'amour! Là nuit lui prêté son mystère. Ce n'est qu'un rêve! HÉLÈNE Eh bien, dis maintenant!... PÂRIS Princesse, je t'admire... Et pourtant... HÉLÈNE Pourtant? PÂRIS Je dois dire Que, sur le mont Ida, Vénus Trouva moyen... Bref, je l'admirai plus... HÉLÈNE Vénus est donc plus belle? PÂRIS Non! Mais la beauté n'est rien sans un peu d'abandon. Elle le savait bien, la Déesse immortelle, Elle le savait bien... aussi me permit-elle Deux ou trois baisers un peu longs... HÉLÈNE Un peu longs? PÂRIS Un peu longs! C'est pour cela, je crois, que je la trouvai belle! HÉLÈNE (se laissant aller dans les bras de Pâris) Puisque ce n'est qu'un rêve... PÂRIS Mais oui,... ce n est qu'un rêve... HÉLÈNE Puisque ce n'est qu'un rêve... allons, allons... ENSEMBLE Oui, c'est un rêve, oui c'est un doux rêve d'amour! Là nuit lui prêté son mystère, Il doit finir avec le jour, Goûtons sa douceur passagère... Ce n'est qu'un doux rêve d'amour! etc. (Les mêmes, Ménélas.) HÉLÈNE (avec un grand cri et tombant dans les bras de Ménélas) Ciel, mon mari!... Oh! Mais alors, ce n'était donc pas un rêve! MÉNÉLAS Un rêve!... Quoi! Ma femme avec un esclave! HÉLÈNE As-tu fait bon voyage, mon ami? MÉNÉLAS (cherchant â voir Pâris) Oui... Oui... Ah ça! mais cet esclave, c'est... HÉLÈNE Un beau pays, là Crète? MÉNÉLAS Oui... Oui... Mais c'est le Seigneur Pâris... A cette heure, dans le gynécée, seul avec ma femme!... (criant) A moi!... a moi!... PÂRIS Taisez-vous donc! MÉNÉLAS Je ne me tairai pas! HÉLÈNE (montrant la gauche) Mais, mon ami, les Rois sont là, qui soupent a côté! MÉNÉLAS Ah! ils sont là? PÂRIS Si vous faites du bruit, ils vont venir. MÉNÉLAS Mais qu'ils viennent, c'est ce que je veux! 16. Finale MÉNÉLAS (criant) A moi! Rois de la Grèce, a moi! HÉLÈNE Qu'allez-vous faire? PÂRIS En pareil cas, mieux vaut se taire! HÉLÈNE Fatalité! ! Fatalité! Fata... PÂRIS ...lité! MÉNÉLAS A moi!... a moi! (Pâris court à elle. Entrent les Rois, Oreste, Calchas et le choeur. Tous couronnés de roses et légèrement gris.) ORESTE En couronnes, tressons les roses, Et buvons frais; Disons-nous les plus folles choses, Et soyons gais. Il faut bien que l'on s'amuse, Qu'on se donne du bon temps, Et que de la vie on use Jusqu'à trente ou soixante ans! TOUS La, la, la, la, la, la! AGAMEMNON (allant vers Ménélas) Tiens, Ménélas! TOUS Le Roi! MÉNÉLAS (tragiquement) Oui, c'est moi! Oui, c'est moi! (montrant Hélène et Pâris) Je viens de la trouver seule avec ce Seigneur! Répondez-moi, Rois de la Grèce. TOUS Nous qui devions veiller sur la Princesse... MÉNÉLAS Qu'avez-vous fait de mon honneur? TOUS Qu'avons-nous fait de son honneur? MÉNÉLAS Qu'avez-vous fait de mon honneur? TOUS Dam! Ton honneur! Dam! Votre honneur! MÉNÉLAS Oui, mon honneur! TOUS Oui, son honneur! HÉLÈNE Ah ! Qu'ai-je fait, Ah ! Qu'ai-je fait de son honneur? PÂRIS Ah! ah, ah, ah... AGAMEMNON Bing, bing, bing, bing... ORESTE, BACCHIS Ta, ta, ta, ta... LES AUTRES Zing, zing, zing, balabum! TOUS De son honneur? Ne criez pas, notre cher hôte, Car c'est un peu de votre faute! MÉNÉLAS Quoi! De ma faute? TOUS Oui, de ta faute, Oui, c'est sa faute, Dam, c'est sa faute! (Pâris a passé à gauche) MÉNÉLAS Ma faute! HÉLÈNE (Sortant tout à coup de son accablement) Un mari sage Est en voyage. Il se prépare à revenir: La prévoyance, La bienséance Lui font un devoir d'avertir... Sa femme est prête Et se fait fête De le recevoir tendrement... Et voilà comme Un galant homme Evite tout désagrément! CHOEUR Et voilà comme Un galant homme Evite tout désagrément! (Ménélas passe à droite.) HÉLÈNE Si, par m‚garde, Il se hasarde A rentrer chez lui tout à coup, Il est le maître, Mais c'est peut-être Imprudent et de mauvais goût: Car il s'expose A... triste chose! Rentrer dans un mauvais moment... Et voilà comme Un galant homme Evite tout désagrément. CHOEUR Et voilà comme Un galant homme S'expose à du désagrément! MÉNÉLAS (aux Rois) Sait! mais vous allez me venger De celui qui m'ose outrager! AGAMEMNON (à Pâris) Va-t'en, jeune enjôleur, Ta conduite me fait horreur! PÂRIS M'en aller tout seul sans Hélène! Alors, Messeigneurs, il faudra Pour l'enlever que je revienne! LES ROIS, CALCHAS, BACCHIS, CHOEUR Va, pars, séducteur, va plus vite que ça! HÉLÈNE (à Pâris, tout bas) Va-t'en, va-t'en, mon amour te suivra! Je crains leur fureur; Va, dérobe à leur colère, Mon fier séducteur, Cette tête qui m'est chère! TOUS, EXCEPTE HÉLÈNE ET PÂRIS Un vil séducteur Nous insulte et nous outrage. En Grecs pleins de coeur, Faisons-lui plier bagage. PÂRIS J'ai pour moi la Reine Et les Dieux aussi! Ce n'est pas la peine De crier ainsi. Quand Vénus ordonne, Pourquoi s'insurger? Il faut qu'elle sonne, L'heure du berger! CHOEUR Va-t'en! Va-t'en! PÂRIS Quand Vénus ordonne, Pourquoi s'insurger? TOUS, EXCEPTE HÉLÈNE Y PÂRIS Un vil séducteur Nous insulte et nous outrage. En Grecs pleins de coeur, Faisons-lui plier bagage. AGAMEMNON File, file, file Plus vite que ça. Car je sens la bile Qui me monte là! HÉLÈNE Ah! Je crains leur fureur. Va, dérobe à leur colère, Mon fier séducteur, Cette tête qui m'est chère! Va-t'en, va-t'en, mon amour te suivra! PÂRIS Ah! Je ne vous crains pas! Et je ris de votre outrage, Car dans les combats, Oui, dans les combats, J'ai dû prouver mon courage! CHOEUR Va-t'en, pars! Un vil séducteur Nous insulte et nous outrage! En Grecs pleins de coeur, Faisons-lui plier bagage! PÂRIS A Pâris, on n'a jamais dit File, file, file à Pâris. On n'a jamais dit File, file, file!... CHOEUR On ne m'a jamais dit etc. Ah! Plus vite que ça Au plus vite, file, file... Un vil séducteur etc. Pars plus vite que ça, va, pars! (Hélène tombe dans les bras de ses femmes. Les Rois menacent Pâris, qui se retire en les bravant.)
ACTO II
9. Entreacto El juego de la oca (Una sala en las estancias particulares de la reina. A la izquierda, un velador; a la derecha, un lecho. Escaleras al fondo. Pórticos que se abren hacia una terraza al mismo nivel; estos pórticos, muy espaciados, dejan ver el campo. Al fondo, a la derecha, un mural representando a Leda con el cisne. Helena está sentada en medio de la escena, rodeada por sus sirvientas que le presentan adornos y joyas) 10. CORO Oh, reina, en este día, es necesario adornarse especialmente para honrar a los cuatro reyes que os visitarán a la vez. BACCHIS (presentando una túnica a Helena) Esta túnica suelta... HELENA No, nada de adornos llamativos, nada llamativo, nada de escote, quiero un vestido discreto que oculte mi gracia y belleza. BACCHIS ¡Cómo! ¡Queréis en un día de fiesta ir tapada de pies a cabeza! Es un error, pues... CORO Oh, reina, en este día, es necesario adornarse especialmente para honrar a los cuatro reyes que os visitarán a la vez. (Durante este fragmento, Helena se ha vestido escogiendo las vestiduras que la envuelven completamente de pies a cabeza. Hecho esto, se levanta, despide a sus sirvientas, que salen por la izquierda, y retiene a Baquis.) BACCHIS ¿Y no pensáis, señora, en poneros escote un día como el de hoy? HELENA (firmemente, levantándose) Conservaré este aspecto... y si yo supiera de uno más austero y más discreto, me lo pondría hasta el día del regreso de mi marido. BACCHIS ¡Eso es contrario a todas las costumbres! HELENA Es mi deseo. BACCHIS ¡Afortunadamente la reputación de la señora es conocida y bien se sabe que la señora es la mujer más bella del mundo! (Entra un esclavo.) HELENA (a parte) ¡Ah! ¡Fatal belleza! (alto) ¿Qué quiere ese esclavo? ESCLAVO ¡Señora, es el Señor Paris! HELENA ¡Aquí está aquel a quien temo! No lo recibiré. BACCHIS ¡Eso me hace pensar que tenéis miedo! HELENA ¡Yo, la hija de Leda, miedo!... BACCHIS ¡Pues recibidlo! HELENA Sí Baquis, le harás entrar en su momento. ¡Déjame antes consultar con mi madre! (Helena, mirando prolongadamente el mural que representa a Leda y al cisne.) HELENA Oh, Venus, ¿por qué, pero por qué, oh diosa, has elegido nuestra familia para hacer tus experimentos? 11. Invocación a Venus Me llaman Helena la rubia, la rubia hija de Leda. He tenido algunos deslices mundanos: Teseo, Arcas, etcétera. A pesar que mi naturaleza es buena, ¿cómo poder resistir cuando Venus, la pícara, se complace en atormentarme? Dime, Venus, ¿qué placer encuentras en romper la virtud? Nosotras nacemos preocupadas por guardar el honor del esposo, ¡pero las circunstancias adversas nos hacen tomar el mal camino a nuestro pesar! Tenemos el ejemplo de mi madre, cuando ella vio al cisne altivo, quien, como sabéis, es mi padre, ¿podía ella desconfiar? Dime, Venus, ¿qué placer encuentras en romper la virtud? ¡Ah, qué desgraciadas que somos! ¡Belleza, don fatal de los cielos! Debemos luchar contra los hombres, debemos luchar contra los dioses. Todos lo veis, yo me resisto, me resisto y de nada servirá, pues, si el Olimpo quiere mi caída, un día u otro lo conseguirá. Dime, Venus, ¿qué placer encuentras tú en romper la virtud? BACCHIS (entrando) ¿Señora? HELENA Haz entrar al señor Paris. (Baquis introduce a Paris, dispone un asiento y sale por la izquierda. Paris, desenfadado, entra como haría en nuestros días un hombre joven al entrar en un salón.) HELENA Buenas tardes, Príncipe. PARIS Buenas tardes, señora. (Él examina sonriendo la vestimenta austera de la reina.) HELENA ¿Observáis mi vestido? PARIS Sí HELENA Me queda bien, ¿verdad? PARIS (ligeramente burlón) Sí, muy bien. HELENA ¡No estáis nada amable esta tarde! PARIS Sentaos, señora, y escuchadme. HELENA Os escucho. (Se sientan. Helena cerca del vestidor y Paris a cierta distancia de ella.) PARIS (con autoridad) La diosa me prometió el amor de la más bella mujer del mundo. Y al veros, yo pensé naturalmente que erais vos... pero os habéis resistido: y eso me ha creado dudas. HELENA ¿Qué? PARIS Yo me he dicho: "La mujer más bella del mundo, no puede ser entonces ella..." HELENA (molesta, se levanta) ¿Y quién será entonces?... No lo será, supongo, esa taimada de Penélope con su manía de hacer tapices, ni mi hermana Clitemnestra con su nariz... PARIS No, señora, no es Penélope ni Clitemnestra, no es ninguna de esas mujeres, pues... HELENA (sentándose) ¿Pues?... PARIS ¡Pues debéis ser vos! HELENA ¡Ah! PARIS (acercando su asiento hacia Helena) ¡Sois vos, señora! ¡No me digáis que no! Estoy bien informado. Y ya que la diosa me lo prometió... HELENA ¿Y bien? PARIS (acercándose más) Pues bien, señora, hay tres medios de llegar al corazón de una mujer. HELENA ¿Tres medios? PARIS El amor, el primero. ¿Queréis amarme? HELENA (con voz contenida) No. PARIS ¿No? Pasemos al segundo medio: la violencia. HELENA (alarmada) ¡La violencia!... ¡Ah! ¡No os atreveréis! (a parte) ¡Cómo me ama! (a Paris) ¿Y el tercer medio? PARIS (muy respetuosamente) El tercer medio, Señora es la astucia. (Él saluda y sale. Mientras se escucha al coro.) HELENA ¿La astucia? ¡Ah! por Hércules, ¡Me sabré defender bien! ¿Qué es esa música? BACCHIS Es Agamenón y su cortejo, señora... Vienen con el juego de la oca. (Todos los Reyes entran por la izquierda.) 12. marcha de la oca CORO Aquí está, el Rey de Reyes, precediendo al juego de la oca. ¡Gloria a la oca! Aquí está, el Rey de Reyes, precediendo al juego de la oca. HELENA (a Calchas) Necesito hablaros: estoy en una situación... CALCHAS (a Helena) Tras el juego, Princesa. AGAMENÓN Sí, todos estamos aquí. CORO Vamos todos a jugar a la oca. ¡Ah! ¡Qué alegría! ¡Gloria a la oca! El juego de la oca 13. escena del juego CALCHAS ¡Ya lo veis, tengo un tres! TODOS ¡Tres! CALCHAS ¡Para mí los tres talentos y las catorce minas! (Salta sobre el dinero.) AGAMENÓN (acudiendo junto a Calchas) ¡Tal vez te imaginas que nosotros no hemos visto nada! CALCHAS ¡Esa sospecha, Rey de Reyes!... AGAMENÓN ¡Mi querido viejo, tú nos has embaucado! LOS DOS ÁYAX Lleva los dados trucados. AQUILES (furioso) ¡Vamos, devolved las monedas! CALCHAS ¿Me habéis tomado acaso por una oca? HELENA (a Calchas) Oh, gran Augur, eso no esta nada bien. ORESTES (igualmente) Devolved al menos el dinero, y nadie os dirá nada. CALCHAS Tengo el dinero y nada devuelvo. TODOS Devolved el dinero que eso no esta bien. CALCHAS ¡Temed a Calchas! No insistáis más. ¡Esto nunca se ha hecho! LOS OTROS ¡Coged a Calchas! Sigamos sus pasos. Busquemos a Calchas... ¡Coged a Calchas! LOS DOS ÁYAX (reteniendo a Calchas quien quiere escaparse y sujetándolo entre ellos) Con estos procedimientos, querido maestro, vos acabaréis un día, posiblemente por dar un feo ejemplo a los jugadores de nuestro país. LOS OTROS ¡Coged a Calchas! Sigamos sus pasos. Busquemos a Calchas... ¡Coged a Calchas! CALCHAS ¡Temed a Calchas! No insistáis más. Esto nunca se hizo. ¡Temed a Calchas! (Calchas sale, perseguido por todos los reyes. Helena y Bacchis quedan solas. Los guardias se ha llevado el juego de la oca y los asientos.) HELENA ¡Qué desagradables son estas cosas!... Nadie jugará más en mi casa. BACCHIS Gran reina, preparars para la cenar... HELENA ¡No, decididamente, no cenaré! (Regresa Calchas.) BACCHIS ¡Ah! ¡Calchas!... CALCHAS He transigido. HELENA ¡Ah! CALCHAS Sí... he devuelto la mitad. ¿Me perdonáis? HELENA Sí, pero dejemos el juego desagradable... Es al augur a quien quiero hablar... Acude tú, Baquis, a la cena. BACCHIS Bien, señora. HELENA Vete, pequeña... Yo quiero descansar... Y si pudiese dormir, y si, en mi sueño, ¡yo pudiera verlo!... CALCHAS ¿Al rey? HELENA ¡No! CALCHAS ¿Al otro? HELENA (bajando los ojos) Sí... un sueño, nada más que un sueño que me haga ver, ¡a ese Paris que yo esquivo, a ese Paris que yo adoro!... Ese sueño, lo necesito, Calchas... Prométemelo... ¡Además, si no me lo prometes, ya no te querré! (Ella se extiende sobre el lecho.) CALCHAS ¡Eso es algo que me resulta difícil!... HELENA No, eso no te resulta nada difícil... ese sueño, Calchas, ese sueño... (Ella se adormece.) CALCHAS (mirándola) ¡Pobre pequeña!... ¡Cómo duerme!... Es tan hermosa, como un... sí, ¡muy hermosa!... (deteniéndose) ¡Eh, bien, Calchas! ¡Es tu soberana!... (Un esclavo aparta las cortinas, escucha, se decide a entrar y toca la espalda de Calchas. Este esclavo es Paris. Calchas se gira.) CALCHAS ¡Ey! PARIS ¡Calla! CALCHAS ¡Un miserable esclavo!... ¡Entrar en la cámara de la Reina! PARIS ¡Calla! Se despertará. CALCHAS (estupefacto) ¡Paris!... PARIS ¡Ya dije a la Reina que el tercer modo era la astucia!... CALCHAS (a parte) ¡Es la fatalidad!... ¡Me voy a cenar! PARIS La diosa a mantenido su promesa... ¿Me amará esta orgullosa Princesa? ¿Sonará para mí la hora del pastor? Estoy solo... Se hace de noche... Menelao está en Creta y Venus está conmigo... 14. canción y coro CORO (afuera) En coronas, trencemos las rosas, y bebamos frescamente; digámonos las más locas cosas, y estemos alegres. Está bien el entretenerse, que aprovechemos el tiempo, y que de la vida disfrutemos ¡hasta los treinta o sesenta años! La, la, la, la, la, la... PARIS (escuchando al coro) ¿Qué es eso que se oye por ahí?... (Acude a la izquierda.) ¡Ah, ya sé!... los reyes que cenan en la galería de Baco. (Se aproxima a la reina y se coloca de rodillas.) HELENA (despertándose ve a Paris) ¡Paris junto a mí!... PARIS ¡Sí, Paris! HELENA A estas horas, no puede ser más que un sueño... PARIS (a parte) ¿Qué está diciendo? HELENA Sí, este es el sueño que antes pedí a Calchas... PARIS (a parte) ¿Un sueño?... Si yo pudiera pasar por un sueño... (Helena se alza. Paris se aproxima a ella y le toma la mano.) 15. dúo HELENA Es el cielo quien me envía este bello sueño amoroso, este dulce sueño amoroso... ¡Qué felicidad, qué alegría! ¡Un rayo de sol embellece mi ensoñación! ¡Sí, esto es un sueño! PARIS ¡Sí, esto es un sueño! AMBOS Sí, esto es un sueño, sí, ¡Esto es un dulce sueño de amor! La noche le presta su misterio y debe finalizar con el día. Gustemos su dulzor pasajero... ¡Esto no es mas que un dulce sueño de amor! No es mas que un sueño, un sueño de amor... HELENA Escúchame, Paris; yo quiero interrogar, no al príncipe, sino al pastor... Yo quiero saber bien... PARIS ¿Saber qué? Habla... habla... termina... HELENA Yo nunca osaría, nunca, si no fuera un sueño. PARIS ¡Habla! HELENA ¿Soy yo tan bella, tan bella como Venus? PARIS ¡Señora! HELENA ¡Soy yo tan bella, tan bella como Venus? PARIS ¡Señora!... No puedo responder, princesa: cuando yo coroné a la Diosa, (con embarazo) ella era un poco menos... yo no diría nada más... HELENA Sí... comprendo PARIS Yo vi... HELENA ¿El qué? PARIS Oh, querida Helena, tú adivinas... Yo he visto las espaldas divinas... que ocultaban mal la oleada de cabellos rubios. Ese espectáculo encantador me hizo saltar el corazón. HELENA Ya que esto no es mas que un sueño... PARIS Bien, sí, no es mas que un sueño... HELENA Ya que esto no es mas que un sueño... entonces... AMBOS Sí, esto es un sueño, ¡Sí, esto es un dulce sueño de amor! La noche le presta su misterio. ¡Esto no es mas que un sueño! HELENA ¡Pues bien, dime ahora!... PARIS Princesa, yo te admiro... Y por ello... HELENA ¿Por ello? PARIS Debo decir que, en el monte Ida, Venus encontró el medio... Bien, yo la admiré más... HELENA ¿Venus es entonces más hermosa? PARIS ¡No! Pero la belleza no es nada sin un poco de abandono. Ella lo sabía muy bien, la diosa inmortal, ella lo sabía muy bien... y por ello me concedió dos o tres besos un tanto prolongados... HELENA ¿Un tanto prolongados? PARIS ¡Un tanto prolongados! ¡Es por eso, creo, que la encontré bella! HELENA (dejándose ir en los brazos de Paris) Puesto que esto no es más que un sueño... PARIS Pues sí,... esto no es más que un sueño... HELENA Puesto que no es más que un sueño... entonces... AMBOS Sí, esto es un sueño. ¡Sí, esto es un dulce sueño de amor! La noche le presta su misterio y debe finalizar con el día. Gustemos su dulzor pasajero... ¡Esto no es más que un dulce sueño de amor! etc. (entra Menelao.) HELENA (con un gran grito y cayendo en los brazos de Menelao) ¡Cielos, mi marido!... ¡Oh! ¡Pero, entonces, esto no era para nada un sueño! MENELAO ¿Un sueño?... ¡Qué! ¡Mi mujer con un esclavo! HELENA ¿Has tenido buen viaje, querido mío? MENELAO (intentando ver a Paris) Sí... Sí... ¡Ah, ya! ¡Pero si este esclavo es...! HELENA ¡Un bello país Creta! MENELAO Sí... Sí... Pero si es el señor Paris... ¡A estas horas, en el gineceo, sólo y con mi esposa!... (gritando) ¡A mí!... ¡A mí!... PARIS ¡Pero callaos! MENELAO ¡No pienso callarme! HELENA (señalando hacia la izquierda) ¡Pero, querido mío, los reyes están ahí, ¡Ahí al lado cenan! MENELAO ¡Ah! ¿Están ahí? PARIS Si formáis escándalo, ellos acudirán. MENELAO ¡Pues que vengan es precisamente lo que quiero! 16. Final MENELAO (gritando) ¡A mí! ¡Reyes de Grecia, a mí! HELENA ¿Pero qué vais a hacer? PARIS ¡En estos casos es mejor callarse! HELENA ¡Fatalidad! ¡Fatalidad! ¡Fata... PARIS ...lidad! MENELAO ¡A mí!... ¡A mí! (Paris corre con Helena. Entran los reyes, Orestes, Calchas y el coro. Todos coronados con rosas y ligeramente ebrios.) ORESTES En coronas, trencemos las rosas, y bebamos frescamente. Digámonos las más locas cosas, y estemos alegres. Es preciso que nos divirtamos, Que aprovechemos el tiempo, ¡y que de la vida disfrutemos hasta los treinta o sesenta años! TODOS ¡La, la, la, la, la, la! AGAMENÓN (acercándose a Menelao) ¡Eres Menelao! TODOS ¡El rey! MENELAO (trágicamente) ¡Sí, soy yo! ¡Sí, soy yo! (señalando a Helena y Paris) ¡Llego y la encuentro sola, con ese Señor! Respondedme, reyes de Grecia. TODOS Nosotros que debíamos velar por la princesa... MENELAO ¿Qué habéis hecho de mi honor? TODOS ¿Qué hemos hecho de su honor? MENELAO ¿Qué habéis hecho de mi honor? TODOS ¡Dañado! ¡Tu honor! ¡Dañado! ¡Vuestro honor! MENELAO ¡Sí, mi honor! TODOS ¡Sí, su honor! HELENA ¡Ah! ¿Qué he hecho yo? ¡ah! ¿Qué he hecho yo de su honor? PARIS ¡Ah, ah, ah, ah!... AGAMENÓN Bing, bing, bing, bing... ORESTES, BACCHIS Ta, ta, ta, ta... LOS OTROS Zing, zing, zing,... ¡balabum! TODOS ¿De su honor? ¡Pero no creéis, nuestro querido anfitrión, que no será un poco culpa vuestra! MENELAO ¡Qué! ¿Culpa mía? TODOS Sí, por tu culpa, sí, por su culpa, ¡Dañado, por su culpa! (Paris a pasado a la izquierda.) MENELAO ¡Culpa mía! HELENA (Saliendo de repente de su estupefacción) Un marido sabio está de viaje. Él se dispone a volver: la previsión, la respetabilidad, le obligan a advertir... Su mujer se prepara y se arregla para recibirlo tiernamente... Es aquí como un hombre galante evita todo disgusto! CORO ¡Es así como un hombre galante evita todo disgusto! (Menelao pasa a la derecha.) HELENA Si por descuido él se aventura a regresar a su casa de repente, él es muy libre, pero eso puede ser imprudente y de mal gusto: pues se expone a... ¡tristes consecuencias! Regresar en mal momento... Es así como un hombre galante evita todo disgusto. CORO ¡Es así como un hombre galante se expone al disgusto! MENELAO (a los Reyes) ¡De acuerdo! ¡Pero ahora me vengaréis de quien ha osado ultrajarme! AGAMENÓN (a Paris) Vete, joven zalamero, ¡Tu conducta es infame! PARIS ¡Irme solo, sin Helena! ¡Entonces, señores míos, tendré que regresar para llevármela! REYES, CALCHAS, BACCHIS, CORO ¡Vete, parte, seductor, vete rápido de aquí! HELENA (a Paris, muy bajo) ¡Vete, vete, mi amor te seguirá! Temo su furor. Vete, ¡que escape a su cólera, mi dulce seductor, esa cabeza tan querida! TODOS, EXCEPTO PARIS Y HELENA Un vil seductor nos insulta y nos ultraja. Como griegos llenos de coraje, hagámosle coger el equipaje. PARIS ¡Tengo de mi parte a la reina y también a los dioses! No vale la pena que gritéis así. Si Venus lo ordena, ¿para qué sublevarse? ¡Todavía no ha llegado la hora del pastor! CORO ¡Vete! ¡Vete! PARIS Si Venus lo ordena ¿para qué sublevarse? TODOS, EXCEPTO HELENA Y PARIS Un vil seductor nos insulta y nos ultraja. Como griegos llenos de coraje hagámosle coger el equipaje. AGAMENÓN ¡Enfila, enfila, enfila, el camino de allí! ¡Que ya siento la bilis que me rebosa por aquí! HELENA ¡Ah! Temo su furor ¡Vete, que escape a su cólera, dulce seductor, esta cabeza tan querida! ¡Vete, vete, mi amor te seguirá! PARIS ¡Ah! ¡No os tengo miedo! ¡Me río de vuestro ultraje, y en el combate, sí, en el combate, probaré mi coraje! CORO ¡Vete, parte! ¡Un vil seductor nos insulta y nos ultraja! ¡Como griegos llenos de coraje hagámosle coger el equipaje! PARIS A Paris, nadie dijo nunca enfila, enfila, enfila hacia Paris. ¡Nadie dijo nunca enfila, enfila, enfila!... CORO Nadie dijo nunca... etc. ¡Ah! Bien deprisa, bien deprisa, enfila, enfila... Un vil seductor... etc. ¡Parte bien deprisa, vete, parte! (Helena cae en los brazos de sus doncellas. Los reyes amenazan a Paris, que se retira desafiándolos.)
ACTE III
17. Entre'acte La Galère de Vénus (A Nauplie. Un site au bord de la mer. Jeux de toute espèce. Des sièges à gauche. Tableau animé: les uns jouent, les autres se promènent. Des femmes sont assises) 18a. Choeur et chanson D 'Oreste CHOEUR Dansons, buvons! Buvons, chantons! Dansons, buvons! Et trémoussons-nous avec verve!... Allons, buvons. Et foin de la chaste Minerve!... Allons chantons! Et trémoussons-nous avec verve! Allons buvons! Et foin de la chaste Minerve!... Allons chantons... Aimons, buvons, Allons chantons, Aimons, dansons! etc. Gloire à Vénus! Gloire à Bacchus! Et foin de la chaste Minerve!... etc. Dansons, aimons, Buvons, chantons! Dansons! Et trémoussons-nous avec verve! Gloire à Vénus! Gloire à Bacchus! ORESTE Le Roi Ménélas blessa la déesse En chassant Pâris. Depuis ce jour, Vénus a mis au coeur des femmes de la Grèce Un immense besoin de plaisir et d'amour. 18b. Ronde Vénus au fond de notre âme A mis un feu dévorant. CHOEUR Vénus au fond de notre âme A mis un feu dévorant. ORESTE Maigre cette ardente flamme, s'il est un mari voulant Pour lui seul garder sa femme, Nous lui dirons en chantant: "A Leucade, le gêneur! A Leucade, le gêneur!" CHOEUR A Leucade, le gêneur! ORESTE Agamemnon, mon cher père, Est tout triste de cela. CHOEUR Agamemnon, son cher père, Est tout triste de cela. ORESTE Il dit que son caractère L'oblige à crier: "Holà!" S'il se met trop en colère, Nous lui répondrons: "Papa. A Leucade le gêneur! A Leucade le gêneur!" CHOEUR A Leucade, le gêneur! 18c. Mélodrame (L 'orchestre reprend piano le refrain des couplets: "A Leucade..." et tous sortent par le fond. Le peuple s'est éloigné peu à peu. Hélène entre alors, suivie de Ménélas.) MÉNÉLAS "Oh mais alors, ce n'était pas un rêve!..." Voilà la phrase que je vous supplie de m'expliquer. HÉLÈNE Seigneur... MÉNÉLAS Qu'est-ce qui n'était pas un rêve? HÉLÈNE Roi Ménélas... MÉNÉLAS Je veux une explication... on me la refuse depuis assez longtemps... Il me la faut aujourd'hui, à l'instant même. HÉLÈNE Soit, je répondrai: mais n'oubliez pas, que c'est à moi que vous devez la couronne de Sparte. MÉNÉLAS Ça, c'est vrai, je vous dois la couronne de Sparte. HÉLÈNE Eh bien, alors?... MÉNÉLAS Mais, si ça continue, cette couronne, je serai obligé de la tenir à la main, ne pouvant plus la porter sur ma tête. AGAMEMNON Ah! très drôle!... MÉNÉLAS (flatté) N'est-ce pas?... AGAMEMNON La plaisanterie est vieille, mais présentée d'une façon neuve... HÉLÈNE (à Ménélas) De quoi m'accusez-vous, enfin? MÉNÉLAS La facétie amère a laquelle je me suis laissé aller tout à l'heure vous le dit assez, de quoi je vous accuse... HÉLÈNE Eh bien je vais r‚pondre! 19. Couplets HÉLÈNE Là, vrai, je ne suis pas coupable... Et, ma foi, je n'y comprends rien, Rien, car il était adorable, Roi des Rois, ce Prince troyen! De Vénus il était l'élève, Et cependant j'ai résisté... Il se plaint si fart pour un rêve, Que dirait-il mon Dieu pour la réalité! Il se plaint... Je lutte avec beaucoup de peine, Songez-y, ne m'agacez pas... Vous êtes le mari d'Hélène: Prenez garde, roi Ménélas!... Prenez garde que je n'achève L'oeuvre de la fatalité!... Vous avez cri‚ pour un rêve... Je vous ferai crier pour la réalité! Il se plaint... MÉNÉLAS Et c'est pour avoir cette explication que j'ai attendu huit jours! CALCHAS Eh bien, Roi Ménélas? AGAMEMNON Eh bien, monsieur mon frère! C'est pour garder une femme qui vous traite ainsi que vous hésitez à sauver votre pays? MÉNÉLAS Et de quai le sauver? CALCHAS Du terrible fléau que Vénus a déchaîné sur la Grèce entière! AGAMEMNON La Déesse a mis dans l'air des émanations subtiles qui font que les maris quittent leur femme et que les femmes quittent leur mari... CALCHAS Tous ne succombent pas, mais tous en sont frappés. C'est ainsi que Vénus se venge! AGAMEMNON Et pourquoi se venge-t-elle, Roi Ménélas? MÉNÉLAS Est-ce que je sais, moi?... AGAMEMNON Elle se venge parce que vous l'avez contrariée! MÉNÉLAS Parbleu!... Il lui aurait été agréable que ce Pâris f-t aimé de ma femme... Je m'y suis opposé... j'ai fait chasser ce Pâris... et j'ai bien fait! CALCHAS Vous avez bien fait comme homme, possible... mais pas comme roi... Le mari doit s'effacer devant le Monarque... Vous voyez ce qu'il en résulte pour vos sujets. AGAMEMNON C'est une débâcle générale! 20. Trio Patriotique AGAMEMNON Lorsque la Grèce est un champ de carnage, Quand on immole les maris, Tu vis heureux au sein de ton ménage... Tu t'fich's pas mal de ton pays! CALCHAS Voyez pourtant ce qui se passe! AGAMEMNON L'époux lâche l'épouse... CALCHAS Et l'épouse à son tour, De l'époux déserte l'amour. MÉNÉLAS Mais que voulez-vous que j'y fasse? AGAMEMNON, CALCHAS Lorsque la Grèce est un champ de carnage, Quand on immole les maris, Tu vis heureux au sein de ton m‚nage... Tu t'fich's pas mal de ton pays! MÉNÉLAS Je vis heureux au sein de mon ménage, Je m'fich'pas mal de mon pays. CALCHAS Et ces malheureux accidents Dépasseront les temps présents. AGAMEMNON Dans l'avenir, je vois la longue file Des successeurs de Ménélas: On les comptera par cent mille... CALCHAS On les comptera par cent mille, Si vous ne vous décidez pas A nous tirer tous d'embarras... (Ménélas passe à gauche.) AGAMEMNON Allons, ça, dépêchez, ça presse... Regardez l'état de la Grèce. AGAMEMNON C'est une immense bacchanale, Et Vénus, Vénus Astarté Anime la ronde infernale... Tout est plaisir et volupté! Vertu, devoir, honneur, morale, Par le flot tout est emporté!... (Il parle bas à l'oreille de Ménélas.) Tu comprends Qu'ça n'peut pas durer plus longtemps. Au lieu de danser la pyrrhique, Qu'autrefois on nous enseigna, Danse noble, danse classique, En tous lieux maintenant voilà Qu'on danse une chose excentrique Et sans nom, qui ressemble à ça... (Il danse un pas échevelé.) Tu comprends Qu'ça n'peut pas durer plus longtemps. CALCHAS, AGAMEMNON Tu comprends Qu'ça n'peut pas durer plus longtemps. MÉNÉLAS Je comprends Qu'ça n'peut pas durer plus longtemps. (Ménélas revient au milieu.) AGAMEMNON Allons! Immole-toi! CALCHAS Il faut subir la loi! AGAMEMNON Il faut subir la loi. Immole-toi! AGAMEMNON, CALCHAS (examinant Ménélas, chez lequel se livre un combat intérieur) Il chancelle!... à peine il respire! MÉNÉLAS (haletant) J'expire!!!... CALCHAS, AGAMEMNON Au genre humain, il faut rendre service: Immole-toi, quand tu devrais souffrir! Tu sauveras, par ce beau sacrifice, Les Ménélas de l'avenir! MÉNÉLAS Au genre humain pourquoi rendre service? M'immoler? Non! Ça me ferait souffrir! Laissons, laissons ce noble sacrifice Aux Ménélas de l'avenir! Des Dieux l'immortelle sagesse Me réserve un drôle d'emploi... S'il on faut un à la Déesse, Pourquoi faut-il que ce soit moi? Son mari lui devrait suffire! AGAMEMNON, CALCHAS Il blasphème dans son délire! Au genre humain il faut rendre service. Immole-toi, quand tu devrais souffrir! Tu sauveras par ce beau sacrifice, Les Ménélas de l'avenir! MÉNÉLAS Au genre humain pourquoi rendre service? M'immoler? Non! Ça me ferait souffrir! Laissons, laissons ce noble sacrifice Aux Ménélas de l'avenir! AGAMEMNON Il faut se faire une raison, quand les Dieux commandent... Certainement j'aime bien ma fille Iphigénie... mais, enfin, les Dieux me la demanderaient... Eh bien! je leur dirais: "Vous y tenez... la v'là !" MÉNÉLAS Mais s'il vous demandait Clytemnestre? AGAMEMNON Ma femme? (avec feu) Ah! Ça, c'est autre chose! MÉNÉLAS Vous voyez bien! AGAMEMNON Ça me ferait un rude plaisir! MÉNÉLAS Ah!... Mais s'il y avait un autre moyen d'apaiser la Déesse? AGAMEMNON Un autre moyen? MÉNÉLAS Oui! Ecoutez!... J'ai écrit à Cythère... Et j'ai prié qu'on expédiât ici le grand Augure de Vénus! CALCHAS (bondissant) Un grand Augure!... La concurrence alors... la liberté des Augures!... (furieux) Un autre Augure!... (Ménélas et Agamemnon cherchent à le contenir.) AGAMEMNON Et quand doit-il arriver, le grand Augure de Vénus? MÉNÉLAS Si les vents ne sont pas contraires, il doit arriver dans ce moment même. 21a. Choeur et Couplets de Pâris CHOEUR La galère De Cythère!... Par ici! La voici! Tous en masse!... Prenons place Pour pouvoir La recevoir, La galère De Cythère. (Pendant le choeur, la galère, venant de la gauche, aborde au fond du théâtre: le grand Augure de Vénus est debout sur le pont, entouré de petits amours formant l'équipage de la galère. Le grand Augure, c'est Pâris, mais un Pâris méconnaissable, barbe frisée et tuyautée. Du reste, costume joyeux, couleurs claires, couronnes de roses, etc. Le grand Augure descend de la galère, Rois et peuple se prosternent en chantant le choeur suivant.) CHOEUR La Grèce entière suppliante, Grand Augure, est à tes genoux. Sa voix est triste et chevrotante... Pitié pour nous, pitié pour nous! 21b. Tyrolienne avec Choeur LE GRAND AUGURE Et tout d'abord, ô vile multitude, Sachez-le bien, je n'ai pas l'habitude D'être reçu sur un rythme plaintif: Vous auriez dû chanter un choeur alerte et vif. Le règne de Vénus est un règne joyeux: Je suis gai, soyez gais, il le faut, je le veux! CHOEUR Il est gai, soyons gais, il le faut, il le veut! PÂRIS La lai tou la la la la! La lai tou la la la la! Tra la la la la la la la! Tra la la la la la la la! Je sais qu'il est des profondeurs moralistes qui font état d'êtres sombres et tristes, mais ces gens-là se trompent lourdement: L'homme vraiment honnête est rempli d'enjouement. Le règne de Vénus est un règne joyeux! Je suis gai, soyez gais, il le faut, je le veux! CHOEUR Il est gai, soyons gais, il le faut, il le veut! PÂRIS La lai tou la la la la! La lai tou la la la la! Tra la la la la la la la! Tra la la la la la la la! TOUS Vive le grand Augure! LE GRAND AUGURE Elle pardonnera... bien entendu, à la condition que le Roi Ménélas fasse tout ce qu'il faut faire. MÉNÉLAS (allant à Pâris) Sans doute... mais si... cependant... LE GRAND AUGURE Il n'y a pas de "si cependant"... N'ayez pas peur... On ne vous demandera rien que de très raisonnable... La Reine sera seulement tenue de faire un petit voyage... TOUS Mais ça? LE GRAND AUGURE A une dizaine de lieues d'ici... une petite île qui est là-bas... A Cythère. AGAMEMNON A Cythère! LE GRAND AUGURE Oui, elle viendra avec moi sur la galère de Vénus... et, de sa main, elle sacrifiera cent génisses blanches à la Déesse. MÉNÉLAS A la bonne heure!... Quand on me demande des choses raisonnables... Qu'est-ce que je désire, moi?... que tout s'arrange... Qu'est-ce qu'il faut pour ça?... Que la Reine fasse un petit voyage et sacrifie cent génisses blanches... Rien de mieux!... La Reine fera ce voyage... et c'est mon peuple qui payera les génisses blanches. LE PEUPLE Vive Ménélas! MÉNÉLAS (se retournant vers le peuple) Oui, mes enfants, vous les payerez! AGAMEMNON Très joli, tout ça... mais il faut que la Reine consente... LE GRAND AUGURE Mais où est-elle donc, la Reine? AGAMEMNON (regardant à droite) La voici! (Pendant le choeur suivant, Hélène entre par la droite.) 22. Finale CHOEUR Elle vient! C'est elle! Elle vient! La voici! Mon Dieu! qu'elle est belle Malgré son souci! HÉLÈNE (à elle-même) Quels accents se sont fait entendre? Ils ne m'étaient pas inconnus! MÉNÉLAS (présentant Pâris à Hélène) Le grand Augure de Vénus!... A Cythère, il faudrait vous rendre, Pour plaire à la Déesse et calmer son courroux. LES ROIS ET ORESTE Ah! Calmez son courroux! HÉLÈNE (à Ménélas) L'offense vient de vous... Laissez-moi! LE GRAND AUGURE Je vais lui parler! ORESTE Oui, parlez-lui sans plus attendre! AGAMEMNON, CALCHAS Mais que lui direz-vous? LE GRAND AUGURE Les Dieux vont m'inspirer! (bas à Hélène) Je suis celui qui t'adore, Pâris, le berger naïf... Vas-tu refuser encore de monter sur mon esquif? HÉLÈNE Non! L'honneur m'attache au rivage! MÉNÉLAS Cédez à mon autorité! AGAMEMNON, CALCHAS Ce n'est qu'un tout petit voyage! HÉLÈNE (à part) C'est encore la fatalité! CHOEUR Partez, noble Reine, Partez, noble Hélène! MÉNÉLAS Allons, pars pour Cythère, Suis-le, c'est pour moi! CHOEUR Obéissez au Roi! ORESTE Oui, montez dans sa galère! CALCHAS Y a que'que chos' là-d'sous! CHOEUR Nous vous implorons tous! AGAMEMNON Les voyageurs pour Cythère!... Le train va partir! HÉLÈNE, PÂRIS Ma foi, partons pour Cythère! ...tons pour Cythère, ...tons pour Cythère! Ça leur fait plaisir, Oui, ça leur fait plaisir! CHOEUR Pars, pars pour Cythère, pars pour Cythère! Que rien ne t'arrête, pars pour Cythère! Pars, pars, pars, pars, pars, pars! (Pendant ce choeur, Pâris et Hélène s'embarquent sur la galère. Tous les Rois et le peuple les saluent.) PÂRIS (sur la galère, se faisant reconnaître) Ne l'attends plus, Roi Ménélas! J'emporte Hélène! Elle est à moi! Je suis Pâris! CHOEUR Pars, pars pour Cythère! Sur cette galère Coquette et légère, Pars, pars pour Cythère! Gagne promptement Ce pays charmant, Gagne ce séjour Où règne l'amour! (Tous les Rois menacent Pâris et Hélène qui s 'éloignent sur la galère.)
ACTO III
17. Entreacto La Galera de Venus (En Nauplia. Un lugar al borde del mar. Juegos de toda clase. Asientos a la izquierda. Escenario animado: unos juegan, otros se pasean. Las mujeres están sentadas) 18a. Coro y canción de Orestes CORO ¡Bailemos, bebamos! ¡Bebamos, cantemos! ¡Bailemos, bebamos! ¡Y deleitémonos con entusiasmo!... Venga, bebamos. ¡Repudiemos a la casta Minerva!... ¡Venga, cantemos! ¡Y deleitémonos con entusiasmo! ¡Venga, bebamos! ¡Repudiemos a la casta Minerva!... Venga, cantemos... Amemos, bebamos, vamos, cantemos, ¡amemos, dancemos! etc. ¡Gloria a Venus! ¡Gloria a Baco! ¡Repudiemos a la casta Minerva!...etc. ¡Bailemos, amemos, bebamos, cantemos! ¡Bailemos! ¡Y deleitémonos con entusiasmo! ¡Gloria a Venus! ¡Gloria a Baco! ORESTES El rey Menelao enojó a la diosa persiguiendo a Paris. Tras ese día, Venus volcó en el corazón de las griegas una inmensa necesidad de placer y de amor. 18b. Rondó Venus en el fondo de nuestra alma ha puesto un fuego devorador. CORO Venus en el fondo de nuestra alma ha puesto un fuego devorador. ORESTES Si a pesar de esta ardiente llama, hay un marido que quiere para él solo guardar a su mujer, nosotros le diremos cantando: "¡A Leucadia, el empalagoso! ¡A Leucadia, el empalagoso!" CORO ¡A Leucadia, el empalagoso! ORESTES Agamenón, mi querido padre, está muy triste por ello. CORO Agamenón, su querido padre, está muy triste por ello. ORESTES Dice que su carácter le obliga a gritar: "¡Hola!" Si él se enfada más, nosotros le diremos: "Papá: ¡A Leucadia, el empalagoso! ¡A Leucadia, el empalagoso!" CORO ¡A Leucadia, el empalagoso! 18c. Melodrama (La orquesta retoma piano el estribillo de la canción: "A Leucadia..." y todos salen por el fondo. La gente se aleja poco a poco. Helena entra después, seguida por Menelao.) MENELAO "Pero entonces, ¡eso no fue más que un sueño!..." Esta es la frase que os suplico me expliquéis. HELENA Señor... MENELAO ¿Qué fue lo que no es más que un sueño? HELENA Rey Menelao... MENELAO Quiero una explicación... Me la negáis desde hace mucho tiempo... La quiero ahora, en este mismo instante. HELENA Sea, os responderé: pero no olvidéis, que es a mí a quien debéis la corona de Esparta. MENELAO Eso es verdad, os debo la corona de Esparta. HELENA Y bien, ¿entonces?... MENELAO Pero, si esto continúa, me veré obligado a llevar la corona en la mano, pues no podré llevarla en mi cabeza. AGAMENÓN ¡Ah! ¡Qué gracioso!... MENELAO (halagado) ¿No es verdad?... AGAMENÓN La broma es vieja, pero presentada con un nuevo aspecto... HELENA (a Menelao) ¿De qué me acusáis? MENELAO La bufonada amarga a la que me sometéis. Muchas veces os la he dicho, de la que os acuso... HELENA ¡Pues bien, voy a responderos! 19. Canciones HELENA Aquí, en verdad, no soy culpable... y, a fe mía, no comprendo nada, nada, pero era adorable, Rey de Reyes, ¡ese príncipe troyano! De Venus fue alumno, y pese a todo yo resistí... Si se lamenta tanto por un sueño, ¡qué diría, Dios mío, si fuera verdad! Si se lamenta... Yo lucho con mucha pena, pensadlo, y no me molestéis más... Vos sois el marido de Helena: ¡Tened cuidado, rey Menelao!... ¡Tened cuidado de que yo no termine la obra de la fatalidad! Vos habéis gritado por un sueño... ¡Yo os haré gritar por una realidad! Si se lamenta... MENELAO ¡Y es para tener esta explicación que he esperado ocho días! CALCHAS ¿Y bien, rey Menelao? AGAMENÓN ¡Y bien, señor hermano! ¿Es por conservar una mujer que os trata así que renunciáis a salvar a vuestro país? MENELAO ¿Y de qué he de salvarlo? CALCHAS ¡De la terrible plaga que Venus a descargado sobre Grecia entera! AGAMENÓN La diosa a mezclado en el aire emanaciones que hacen que los maridos abandonen a sus esposas y que las mujeres dejen a sus maridos... CALCHAS No todos sucumben por igual, pero sí que están todos afectados. ¡Es así como Venus se venga! AGAMENÓN ¿Y por qué se venga, Rey Menelao? MENELAO ¿Es que tengo que saberlo yo?... AGAMENÓN ¡Ella se venga porque vos la habéis contrariado! MENELAO ¡Toma castaña! Hubiese sido agradable que Paris hubiese sido el amante de mi esposa... me opuse... perseguí a ese Paris... ¡Y he hecho muy bien! CALCHAS Habéis hecho bien tal vez como hombre... pero como rey... El marido debe ceder ante el monarca... Ya veis lo que resulta de vuestras acciones. AGAMENÓN ¡Es la debacle general! 20. Trío Patriótico AGAMENÓN Mientras Grecia es un campo de batalla, cuando se inmola a los maridos, tú vives alegre en el seno de tu casa... ¡Te burlas de tu país! CALCHAS ¡Observad ahora lo que pasa! AGAMENÓN El esposo deja a la esposa... CALCHAS Y la esposa a su vez, rechaza el amor del esposo. MENELAO ¿Pero qué queréis que haga? AGAMENÓN, CALCHAS Mientras Grecia es un campo de batalla, cuando se inmola a los maridos, tú vives alegre en el seno de tu casa... ¡Te burlas de tu país! MENELAO Yo vivo alegre en el seno de mi casa, yo me burlo de mi país. CALCHAS Y esos desgraciados accidentes asombrarán los tiempos presentes. AGAMENÓN En el futuro, yo veo la larga fila de los sucesores de Menelao: se les contará por cientos de miles... CALCHAS Se les contará por cientos de miles, si vos no os decidís ya a sacarnos del aprieto... (Menelao pasa a la izquierda.) AGAMENÓN Vamos, aquí, decidios, esa trampa... Observad el estado de Grecia. AGAMENÓN Esto es una inmensa bacanal, y Venus, Venus Astarté anima la ronda infernal... ¡Todo es placer y voluptuosidad! ¡Virtud, deber, honor, moral, todo desaparece arrastrado por las aguas! (Hablando bajo, al oído de Menelao.) Tu comprenderás que esto no puede durar mucho más tiempo. En lugar de danzar la pírrica, danza noble, danza clásica, que en otros tiempos se nos enseñó, en todos sitios se baila una cosa excéntrica y sin nombre, que se parece a esto... (Bailando un paso desmadejado.) Tú comprenderás que esto no puede durar mucho más tiempo. CALCHAS, AGAMENÓN Tú comprenderás que esto no puede durar mucho más tiempo. MENELAO Yo comprendo que esto no puede durar mucho más tiempo. (Menelao regresa al centro) AGAMENÓN ¡Vamos! ¡Inmólate! CALCHAS ¡Hay que cumplir la ley! AGAMENÓN Hay que cumplir la ley. ¡Inmólate! AGAMENÓN, CALCHAS (mirando a Menelao en cuyo interior se libra un combate) ¡Vacila!... ¡A penas respira! MENELAO (jadeando) ¡Me muero!... CALCHAS, AGAMENÓN Al género humano es preciso rendirle un servicio: ¡Inmólate, tanto como debas sufrir! ¡Tú salvarás, con este bello sacrificio, los Menelaos del porvenir! MENELAO ¿Al género humano rendirle un servicio? ¿Inmolarme? ¡No! ¡Eso me hará sufrir! ¡Dejemos, dejemos el noble sacrificio a los Menelaos del porvenir! La inmortal sabiduría de los dioses me reserva un ridículo trabajo... Si le hace falta uno a la diosa, ¿por qué razón debo ser yo? ¡Con su marido le debería bastar! AGAMENÓN, CALCHAS ¡Él blasfema en su delirio! Al género humano le debe rendir un servicio. ¡Inmólate, tanto como debas sufrir! ¡Tú salvarás, con este bello sacrificio, los Menelaos del porvenir! MENELAO ¿Al género humano rendirle un servicio? ¿Inmolarme? ¡No! ¡Eso me hará sufrir! ¡Dejemos, dejemos el noble sacrificio a los Menelaos del provenir! AGAMENÓN Es necesario aceptar lo que los dioses ordenan... Ciertamente yo amo mucho a mi hija Ifigenia... pero, en fin, si los dioses me la pidieran... ¡pues bien! yo les diría: "¡Es vuestra... ahí va!" MENELAO Pero, ¿y si os pidieran a Clitemnestra? AGAMENÓN ¿A mi mujer? (con ardor) ¡Ah! ¡Eso es otra cosa! MENELAO ¡Pues ya lo veis! AGAMENÓN ¡Eso me provocaría un desagradable placer! MENELAO ¡Ah!... ¿Y si existiera otro medio de aplacar a la diosa? AGAMENÓN ¿Otro medio? MENELAO ¡Sí! ¡Escuchad!... He escrito a Citerea... ¡Y he rogado que envíen aquí al gran Augur de Venus! CALCHAS (reflexionando) ¡Un gran Augur!... ¡Será la competencia... El intrusismo de los Augures!... (furioso) ¡Otro Augur!... (Menelao y Agamenón intentan contenerlo.) AGAMENÓN ¿Y cuándo debe llegar el gran Augur de Venus? MENELAO Si los vientos no le son contrarios, debe llegar en este mismo momento. 21a. Coro y Canciones de Paris CORO ¡La galera de Citerea!... ¡Por aquí! ¡Aquí está! ¡Todos a la vez!... Tomemos sitio para poder recibir, la galera de Citerea. (Durante el coro, la galera, viniendo de la izquierda, aparece por el fondo del escenario: el gran augur de Venus está de pie sobre el puente, rodeado de pequeños cupidos que forman la tripulación de la galera. El gran augur es Paris, pero un Paris irreconocible, con barba rizada y sugerente. Por lo demás, vestido alegre, colores claros, corona de rosas, etc. El gran augur desciende de la galera. Los reyes y pueblo se arrodillan cantando el siguiente coro.) CORO Grecia entera suplicante, gran augur, está ante ti arrodillada. Su voz es triste y temblorosa... ¡Piedad para nosotros, piedad para nosotros! 21b. Tirolesa con Coro EL GRAN AUGUR (PARIS) Pues ante todo, vil multitud, sabed bien que yo no tengo por costumbre ser recibido bajo un ritmo tan triste: deberíais cantar un coro alegre y vivo. El reino de Venus es un reino alegre: ¡yo soy feliz, sed felices también, yo lo ordeno! CORO ¡Él es feliz, seamos felices también, él lo ordena! PARIS ¡La lai tu la la la la! ¡La lai tu la la la la! ¡Tra la la la la la la la! ¡Tra la la la la la la la! Ya sé que hay profundos moralistas que predican el ser sombríos y tristes, pero esas gentes se equivocan torpemente. El hombre verdaderamente honesto, está lleno de alegría. ¡El reino de Venus es un reino alegre! ¡Yo soy feliz, sed felices también, lo ordeno! CORO ¡Él es feliz, seamos felices también, él lo ordena! PARIS ¡La lai tu la la la la! ¡La lai tu la la la la! ¡Tra la la la la la la la! ¡Tra la la la la la la la! TODOS ¡Viva el gran augur! EL GRAN AUGUR (PARIS) Ella os perdonará... aunque a condición que el Rey Menelao haga todo lo que debe hacer. MENELAO (acercándose a Paris) Sin duda... pero si... depende... EL GRAN AUGUR (PARIS) Aquí no valen "depende"... No tengáis ningún temor... Nadie os pedirá algo que no sea bien razonable... La reina tan solo deberá realizar un pequeño viaje... TODOS ¿A dónde? EL GRAN AUGUR (PARIS) A una docena de leguas de aquí... A una pequeña isla que está por allá... a Citerea. AGAMENÓN ¡A Citerea! EL GRAN AUGUR (PARIS) Sí, ella vendrá conmigo en la galera de Venus... Y, con su propia mano, sacrificará cien terneras blancas a la Diosa. MENELAO ¡En buena hora!... Siempre que se me pidan cosas razonables... ¿Qué es lo que yo deseaba?... Que todo se arregle... ¿Qué hace falta para ello?... Que la reina haga un pequeño viaje y sacrifique cien terneras blancas... ¡Mejor que mejor!... La reina hará su viaje... y será mi pueblo quien pagará las terneras blancas. LA GENTE ¡Viva Menelao! MENELAO (volviéndose hacia la gente) ¡Oh, hijos míos, vosotros pagaréis! AGAMENÓN Muy bonito todo esto... Pero hará falta que la reina consienta... EL GRAN AUGUR (PARIS) Pero, ¿dónde está pues, la reina? AGAMENÓN (mirando a la derecha) ¡Aquí está! (Durante el siguiente coro, Helena entra por la derecha.) 22. Final CORO ¡Ya viene! ¡Es ella! ¡Ya viene! ¡Aquí está! ¡Dios mío! ¡Qué hermosa está pese a su aflicción! HELENA (para sí) ¿Qué palabras me ha parecido escuchar? ¡No me eran del todo desconocidas! MENELAO (presentando Paris a Helena) ¡El gran Augur de Venus!... A Citerea, es preciso que vayáis, para complacer a la diosa y calmar su enfado. LOS REYES, ORESTES ¡Ah! ¡Calmad su enfado! HELENA (a Menelao) La ofensa viene de vos... ¡Dejadme! EL GRAN AUGUR (PARIS) ¡Voy a hablarle! ORESTES ¡Sí, habladle sin más espera! AGAMENÓN, CALCHAS Pero ¿qué vais a decirle? EL GRAN AUGUR (PARIS) ¡Que los dioses me inspiren! (en voz baja a Helena) Yo soy el que te adora, Paris, el pastor inocente... ¡Renunciarás todavía a embarcar en mi esquife? HELENA ¡No! ¡El honor me ata a la orilla! MENELAO ¡Ceded a mi autoridad! AGAMENÓN, CALCHAS ¡No es más que un viajecito! HELENA (a parte) ¡Es otra vez la fatalidad! CORO ¡Partid, noble Reina, partid, noble Helena! MENELAO ¡Vamos, sal hacia Citerea, síguele, hazlo por mí! CORO ¡Obedeced al rey! ORESTES ¡Sí, embarcad en la galera! CALCHAS ¡Y que todo esto se quede atrás! CORO ¡Os lo rogamos todos! AGAMENÓN ¡Los viajeros para Citerea!... ¡El tren va a salir! HELENA, PARIS ¡Por mi fe, salgamos hacia Citerea! ...mos para Citerea, ...mos para Citerea! ¡Esto les causa placer! ¡Sí, esto les causa placer! CORO ¡Parte, parte hacia Citerea, parte hacia Citerea! ¡Que nada te detenga, parte hacia Citerea! ¡Parte, parte, parte, parte, parte, parte! (Durante el coro, Paris y Helena se embarcan en la galera. Todos los reyes y la gente los saludan.) PARIS (sobre la galera, dándose a conocer) ¡No la esperes nunca, rey Menelao! ¡Me llevo a Helena! ¡Ella es mía! ¡Yo soy Paris! CORO ¡Parte, parte hacia Citerea! ¡Sobre esa galera coqueta y ligera, parte, parte hacia Citerea! ¡Alcanza pronto ese país encantador, alcanza ese lugar donde reina el amor! (Todos los reyes amenazan a Paris y a Helena que se alejan sobre la galera.) FIN.
Referencias
- Kareol, de Eduardo Almagro López.