Fiorella Spadone - Soprano
Argumentos y libretos de óperas
“Lakmé”, de Léo Delibes
Lakmé es una ópera en tres actos, con música de Clement Philibert Léo Delibes (1836 – 1891), y libreto en francés de Edmond Gondinet y Philippe Gille, basado en la novela Rarahu ou Le Mariage de Loti de Pierre Loti. Fue estrenada en el Teatro de la Opéra-Comique de París el 14 de abril de 1883.
Personajes
- Lakmé — Sacerdotisa de Brahma — soprano
- Gérald — Oficial del ejécito británico — tenor
- Nilakantha — Sacerdote de Brahma, padre de Lakmé — bajo
- Mallika — Esclava de Nilakantha — mezzosoprano
- Hadji — Esclavo de Nilakantha — tenor
- Ellen — Prometida de Gérald — soprano
- Frédérick — Oficial del ejército británico — barítono
- Rose — Amiga de Ellen — mezzosoprano
- Miss Bentson — Institutriz de Ellen y Rose — contralto
Libreto en francés y español
La acción transcurre en la India, en la época de la conquista colonial inglesa, a finales del siglo XIX.
ACTE I
Scène Première MALLIKA, HADJI, HINDOUS A l'heure accoutumée, quand la plaine embaumée, par l'aurore enflammée, fête le jour naissant, unissons nos prières, pour calmer les colères de Brahma menaçant. NILAKANTHA Soyez trois fois bénis, vous qui rendez hommage au prêtre abandonné qu'on raille et qu'on outrage! De nos vainqueurs odieux nous lasserons les colères; ils ont pu chasser nos dieux de leurs temples séculaires! Mais, sur leurs têtes, Brahma a suspendu sa vengeance, et, quand elle éclatera, ce sera la délivrance. Dans ma retraite, aujourd'hui, la puissance de dieu brille, je le vois, je monte à lui quand j'entends prier ma fille! Scène Seconde LAKMÉ Blanche Dourga, pâle Siva! Puissant Ganeça! ô vous, que créa Brahma! HINDOUS O Dourga, blanche Dourga, Ganeça, protégez-nous, ô Siva, apaisez-vous! dieux tout puissants, que créa Brahma! LAKMÉ Blanche Dourga, pâle Siva! etc. HINDOUS O Dourga, blanche Dourga! etc. NILAKANTHA Allez en paix, redites en partant la prière au matin. Allez, allez, dieu vous entend! HINDOUS A l'heure accoutumée, etc. Scène Troisième NILAKANTHA Lakmé, c'est toi qui nous protèges! Et si je peux braver les haines sacrilèges de l'ennemi triomphant, c'est que dieu prend pitié de ta candeur d'enfant. LAKMÉ Lorsque Brahma, dans sa clémence en broyant une fleur, fit la terre et le ciel, il y laissa le miel, et ce fut l'espérance! NILAKANTHA Il faut que je te quitte à l'instant. LAKMÉ Quoi, déjà? NILAKANTHA Sois sans crainte! Dans la pagode sainte qui rest encore debout, à la ville on m'attend; la fête de demain m'appelle! Restez près de Lakmé HADJI Nous veillerons sur elle MALLIKA Nous veillerons tous deux. NILAKANTHA Je serai de retour avant la fin du jour. LAKMÉ, MALLIKA, HADJI, NILAKANTHA Que ciel te protège te guide par la main, chasse tout sacrilège au loin de ton chemin. Scène Quatrième LAKMÉ Viens, Mallika, les lianes en fleurs jettent déjà leur ombre sur le ruisseau sacré qui coule, calme et sombre, éveillé par le chant des oiseaux tapageurs! MALLIKA Oh! maîtresse, c'est l'heure où je te vois sourire l'heure bénie où je puis lire dans le coeur toujours fermé da Lakmé! Duo LAKMÉ Dôme épais le jasmin à la rose s'assemble rive en fleurs, frais matin, nous appellent ensemble. Ah! glissons en suivant le courant fuyant dans l'onde frémissante. D'une main nonchalante, gagnons le bord, où l'oiseau chante. Dôme épais, blanc jasmin nous appellent ensemble! MALLIKA Sous le dôme épais où le blanc jasmin à la rose s'assemble, sur la rive en fleurs, riant au matin, viens, descendons ensemble. Doucement glissons: de son flot charmant suivons le courant fuyant dans l'onde frémissante. D'une main nonchalante viens, gagnons le bord, où l'oiseau chante. Sous le dôme épais, sous le blanc jasmin, ah! descendons ensemble! LAKMÉ Mais je ne sais quelle crainte subite s'empare de moi; quand mon père va seul à leur ville maudite, je tremble d'effroi! MALLIKA Pour que le dieu Ganeça le protège, jusqu'à l'étang où s'ébattent joyeux le cygnes aux ailes de neige, allons cueillir les lotus bleus. LAKMÉ Oui, près des cygnes aux ailes de neige, allons cueillir les lotus bleus... LAKMÉ Dôme épais le jasmin à la rose s'assemble, rive en fleurs, frais matin, nous appellent ensemble. Ah! glissons en suivant le courant fuyant dans l'onde frémissante. D'une main nonchalant, gagnons le bord, où l'oiseau chante. Dôme épais, blanc jasmin nous appellent ensemble! MALLIKA Sous le dôme épais où le blanc jasmin à la rose s'assemble, sur la rive en fleurs, riant au matin, viens, descendons ensemble. Doucement glissons: de son flot charmant suivons le courant fuyant dans l'onde frémissante. D'une main nonchalante viens, gagnons le bord, où l'oiseau chante. Sous le dôme épais, sous le blanc jasmin, ah! descendons ensemble! Scène Cinquième MISS BENTSON Miss Rose, Miss Ellen, respectez les clôtures. ELLEN Laissez-nous voir au moins par-dessus les bambous. ROSE La brèche est faite, on peut passer! GÉRALD Voilà Mistress Bentson qui court les aventures! MISS BENTSON C'est très irrégulier. GÉRALD Mais c'est très amusant! FRÉDÉRICK Dangereux quelquefois! GÉRALD Voilà ce qui nous tente! MISS BENTSON Mais moi, je dois être prudente comme gouvernante. ELLEN Ces arbres et ces fleurs n'ont rien de menaçant. FRÉDÉRICK Ne vous y fiez pas! Cette fleur adorable, ce datura si pur, éclatant de blancheur, dans l'Inde est un poison! MISS BENTSON L'Inde est abominable! GÉRALD C'est un pays enchanteur puisqu'on y peut mourir en mordant une fleur. FRÉDÉRICK O poète, perdu dans le ciel où tu planes! Reconnais-tu le lotus des Brahmanes? la pagode cachée où l'on chante Brahma: nous sommes chez Nilakantha! TOUS Nilakantha! GÉRALD Ce Brahmane indompté qui souffle aux Indiens la haine vengeresse? FRÉDÉRICK Il a fait de sa fille une divinité mieux encore une charmeresse qui se cache, dit-on, ainsi qu'une déesse dans ce doux paradis aux profanes fermé. On la nomme Lakmé. GÉRALD Lakmé? ELLEN Quand une femme est si jolie, elle a bien tort de se cacher. FRÉDÉRICK Dans ce pays tout est folie et j'admets tout, moi, sans broncher. GÉRALD Une idole qu'on divinise! ROSE Que l'on enferme avec ferveur! GÉRALD Et qui jamais ne s'humanise! MISS BENTSON Je la crois laide à faire peur! ELLEN Une femme est toujours sensible au juste hommage qu'on lui rend. FRÉDÉRICK En Europe, c'est bien possible, mais ici c'est tout différent! ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON, Ah! beaux faiseurs de systèmes, amoureux du changement. laissez-là vos poèmes... FRÉDÉRICK Je hais tous les systèmes, j'observe tout simplement sans faire de poèmes! ELLEN, ROSE ...et raisonnons un moment. MISS BENTSON, GÉRALD ...et raisonnons froidement FRÉDÉRICK J'observe tout simplement. ELLEN, ROSE Oui, les femmes... ...sont partout les mêmes, fort heureusement! MISS BENTSON, GÉRALD Partout les femmes sont les mêmes FRÉDÉRICK Les femmes ne sont pas partout les mêmes. ELLEN, ROSE Les femmes... ...sont les mêmes partout, les mêmes... MISS BENTSON Partout les femmes sont les mêmes. GÉRALD Partout les femmes sont les même heureusement. FRÉDÉRICK Les femmes ne sont pas les mêmes heureusement. ELLEN, ROSE ...fort heureusement... GÉRALD, FRÉDÉRICK Fort heureusement.. TOUS ...fort heureusement! ELLEN Si nous cherchions un peu sa trace dans cet enclos mystérieux? FRÉDÉRICK Oh, non! ce serait d'une audace à faire bondir tous leurs dieux! ROSE A-t-elle une grâce divine? FRÉDÉRICK Mon Dieu, moi, je me l'imagine! GÉRALD Faudrait-il vivre à ses genoux? MISS BENTSON Dites donc qu'elle est mieux que nous! FRÉDÉRICK Je ne dis pas cette sottise. Non mais, sous ce beau ciel de feu, les femmes, que leur soleil grise, des nôtres diffèrent un peu. Leur vertu bizarre manque d'apparat; l'amour s'en empare sans loi, ni contrat! Ce n'est plus l'amour aux façons coquettes, ce n'est plus ce tendre et doux sentiment, un bonheur d'allures discrètes, qui finit très moralement. Non, leur coeur s'enivre du plaisir d'aimer, et pour elles, vivre, ce n'est que charmer, vivre, c'est charmer! ELLEN Ce sont des femmes idéales, qui charment instantanément, et nous leur paraîtrons banales, nous qui voulons plaire autrement. Nous sommes conquises avec moins d'éclat! De peur des surprises la raison combat, mais elles n'ont pas, vos enchanteresses, les effrois charmants des premiers aveux, ni les troubles, ni les ivresses d'un bonheur que l'on rêve à deux! Ces beautés célestes savent tout charmer, mais nous, plus modestes, nous savons aimer FRÉDÉRICK Ne croyez-pas que je compare! ELLEN, ROSE, MISS BENTSON C'est votre esprit qui vous égare! GÉRALD Il est naïf en vérité! FRÉDÉRICK Je dis ce qu'on m'a raconté!... ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON Vraiment son/ton... ...esprit s'égare. FRÉDÉRICK Non, non! ELLEN, ROSE GÉRALD MISS BENTSON C'est trop de... ...naïveté! Quelle crédulité! Ah! beaux faiseurs de systèmes... FRÉDÉRICK ...je crois ce qu'on m'a raconté. Moi, je hais tous les systèmes... ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON ...amoureux... ...du changement... FRÉDÉRICK ...j'observe tout simplement. ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON, ...laissez-là vos poèmes... ELLEN, ROSE ...et raisonnons un moment. MISS BENTSON, GÉRALD ...et raisonnons froidement. FRÉDÉRICK Sans faire de poèmes, j'observe tout simplement. FRÉDÉRICK Nous commettons un sacrilège qu'un hindou ne pardonne pas! GÉRALD Qu'importe à des soldats! FRÉDÉRICK On tombe un jour sans bruit enfermé dans un piège! MISS BENTSON Partons! Partons! ROSE Oh, des bijoux! MISS BENTSON Suivez-moi! ELLEN Des bijoux ravissants! Laissez-nous les voir! MISS BENTSON Non! Non! ELLEN Quel dommage! GÉRALD Eh bien! j'en prendrai le dessin. ELLEN Vous resterez sans nous? GÉRALD Vous les mettrez le jour de notre mariage! ELLEN Pourtant, si c'était dangereux... GÉRALD Non! FRÉDÉRICK C'est très imprudent. Ah! le vilain métier que celui d'homme sage! Scène Sixième GÉRALD Prendre le dessin d'un bijou, est-ce donc aussi grave! Ah! Frédéric est fou! Mais, d'où vient maintenant cette crainte insensée? Quel sentiment surnaturel a troublé ma pensée devant ce calme solennel! Fille de mon caprice, l'inconnue est devant mes yeux! Sa voix à mon oreille glisse des mots mystérieux. Non! non! Fantaisie aux divins mensonges, tu reviens m'égarer encore. Va, retourne au pays des songes, ô fantaisie aux ailes d'or. Va! va! va, retourne au pays des songes. a fantaisie aux ailes d'or! Au bras poli de la païenne cet annelet dut s'enlacer! Elle tiendrait toute en la mienne la main qui seule y peut passer! Ce cercle d'or, je le suppose, a suivi les pas voyageurs d'un petit pied qui ne se pose que sur la mousse ou sur les fleurs. Et ce collier encore parfumé d'elle, de sa personne encore tout embaumé, a pu sentir battre son coeur fidèle, tout tressaillant au nom du bien-aimé. Non! non! Fuyez! Fuyez, chimères, rêves éphémères, qui troublez ma raison. Fantaisie aux divins mensonges, tu reviens m'égarer encore, etc. Lakmé -elle s'appelle Lakmé- Mais quels sont ces doux murmures? Quels sont ces chants emplis d'enivrante langueur? C'est elle... c'est Lakmé... les mains pleines de fleurs... c'est elle! Scène Septième LAKMÉ, MALLIKA O toi qui nous protèges, Garde-nous des pièges de nos persécuteurs LAKMÉ Et maintenant, dans cette eau transparente qui sur le sable d'or murmure insouciante, d'un soleil accablant viens braver les ardeurs. MALLIKA Oui, profitons de l'heure propice où les arbres touffus répandent sur la rive une ombre protectrice. Scène Huitième LAKMÉ Mais je sens en mon coeur des murmures confus! Les fleurs me paraissent plus belles, le ciel est plus resplendissant! Les bois ont des chansons nouvelles, l'air qui passe est plus caressant. Je ne sais quel parfum m'enivre. Tout palpite et je commence à vivre. Pourquoi? Pourquoi dans les grands bois aimé je à m'égarer pour y pleurer? Pourquoi suis-je attristée au chant d'une colombe? Pour une fleur fanée, une feuille qui tombe? Et cependant ces pleurs ont des charmes pour moi, je me sens heureuse. Pourquoi? Pourquoi chercher un sen au murmure des eaux dans les roseaux? Pourquoi ces voluptés à sentir dans l'espace comme un souffle divin qui m'embaume et qui passe? Parfois aussi ma bouche a souri malgré moi, je me sens heureuse. Pourquoi? Scène Neuvième Ah! Mallika! Mallika! MALLIKA Lakmé! HADJI Quel danger te menace? LAKMÉ Aucun! Je me trompais. Tout m'effraie aujourd'hui! Mon père ne vient pas, et pourtant l'heure passe... Allez tous deux vers lui, allez! Scène Dixième LAKMÉ D'où viens-tu! Que veux-tu! Pour punir ton audace on t'aurait tué devant moi! Mais je rougis de mon effroi! Et je ne veux pas qu'on sache que le pied d'un barbare a souillé d'une tache la demeure sacrée où mon père se cache! Oublie, et pour jamais, ce qui frappe tes yeux. Va-t'en! Va-t'en! Va-t'en! je suis fille des dieux! GERALD Oublier que je t'ai vue, te redressant tout émue, sous un geste triomphant! De colère frémissante, inflexible, menaçante, avec ce regard d'enfant! Oublier que je t'ai vue te redressant tout émue avec ce regard d'enfant! LAKMÉ Jamais le plus téméraire, jamais un hindou, mon frère, n'oserait parler ainsi! Et le dieu qui me protège punira ton sacrilège. Va-t'en, va-t'en, sors d'ici! GERALD Oublier que je t'ai vue! Et cette grâce ingénue! Et ce charme pénétrant! Ah! tu... ...veux que je t'oublie... LAKMÉ D'où vient qu'à sa vue... GERALD ...lors que je... ...sens que ma vie à tes lèvres se suspend. LAKMÉ ...de surprise émue, mon coeur est tremblant! GERALD Oublier que je t'ai vue! etc. LAKMÉ A sa vue... de surprise émue... je sens en mon coeur... l'ardeur... d'une étrange fièvre, ah! va-t'en! Tu ne savais pas, sans doute, quel danger tu courrais! Maintenant suis ta route. Va! C'est la mort dont rien ne pourrait te garder, va! GERALD Laisse-moi! Laisse-moi te regarder! LAKMÉ C'est pour moi dont il sait la haine, et c'est pour me voir un instant, qu'il brave la mort, qu'il l'attend! Quelle force vers moi l'entraîne? Rien ne l'épouvante... D'où te vient cette audace surhumaine? Quel est le dieu qui te soutient? GERALD Quel dieu? quel dieu? Ah! C'est le dieu de la jeunesse, c'est le dieu du printemps. C'est le dieu qui nous caresse de ses baisers ardents; par qui s'ouvrent les calices des roses chaque jour: c'est le dieu de tes caprices; c'est l'amour! LAKMÉ Il m'a semblé qu'une flamme avait passé sur mon âme. L'emplissant toute d'émoi! Quels sont ces mots nouveaux pour moi? Ah! C'est le dieu de la jeunesse, c'est le dieu du printemps, etc. C'est le dieu de mes caprices! C'est l'amour! GERALD Ah! reste, reste encore, pensive et rougissante, laisse passer sur ta douce pâleur le charme enchanteur de ta pudeur naissante! LAKMÉ, GERALD Ah! c'est le dieu de la jeunesse, c'est le dieu du printemps, etc. LAKMÉ Grands dieux! voici mon père! Fuis! Par pitié! par pitié! Par pitié... pour moi! GERALD Non! je ne t'oublierai plus, ô douce vision! Scène Onzième HADJI Viens! là! là! NILAKANTHA Dans ma demeure! Un profane est entré chez moi! LAKMÉ Je meurs d'effroi! NILAKANTHA II faut qu'il meure! Vengeance! Vengeance! NILAKANTHA, HINDOUS Vengeance!
ACTO I
(Un jardín bien poblado donde se entremezclan todas las especies de flores de la India. Al fondo, junto a un pequeño arroyo, una especie de templo escondido entre la espesura de los árboles. Es la hora del alba) Escena Primera (Hadji y Mallika abren una puerta del jardín para dejar pasar a un grupo de fieles que entran reverentemente) MALLIKA, HADJI, HINDÚES. A la hora de costumbre, cuando la campiña embalsamada, por la aurora inflamada, festeja el día que nace, unimos nuestros rezos, para calmar la cólera del amenazante Brahma. NILAKANTHA ¡Sed tres veces bendecidos, vosotros, que rendís homenaje al sacerdote abandonado, ridiculizado y ultrajado! A nuestros odiosos vencedores nosotros dejemos la cólera. ¡Ellos quieren expulsar a nuestros dioses de sus templos seculares! Pero, sobre sus cabezas, Brahma prepara su venganza, y, cuando ella estalle, será la liberación. En mi retiro, hoy, el poder de dios brilla, ¡lo veo, yo asciendo hasta él cuando escucho orar a mi hija! (Todos se postran mientras se oye a Lakmé rezar, fuera de escena.) Escena Segunda LAKMÉ ¡Blanca Dourga, pálida Shiva! ¡Poderoso Ganesa! ¡Vosotros, a quienes creó Brahma! HINDÚES ¡Dourga, blanca Dourga, ¡Ganesa, protégenos! ¡Shiva, apaciguaos! ¡Dioses poderosos que creó Brahma! LAKMÉ Blanca Dourga, pálida Shiva, etc. HINDÚES ¡Dourga, blanca Dourga! etc. NILAKANTHA Marchad en paz y repetid al partir, el rezo matinal. ¡Marchad, marchad, dios os escucha! HINDÚES (todos ellos salen reverentemente) A la hora de costumbre, etc. Escena Tercera NILAKANTHA ¡Lakmé, eres tú quien nos protege! Y si yo puedo desafiar los odios sacrílegos del triunfante enemigo, es que dios tiene piedad de tu candor de niña. LAKMÉ Cuando Brahma, en su clemencia, rompiendo una flor, hizo la tierra y el cielo, él nos dejó la miel, ¡y esa fue la esperanza! NILAKANTHA Me debo ir inmediatamente. LAKMÉ ¿Ahora? NILAKANTHA ¡No tengas miedo! Me esperan en el único templo que aún queda en pié .en la ciudad. ¡La fiesta de mañana me reclama! (a los dos sirvientes) ¡Permaneced cerca de Lakmé! HADJI Nosotros la cuidaremos. MALLIKA La cuidaremos los dos. NILAKANTHA Yo estaré de regreso antes de que acabe el día. LAKMÉ, MALLIKA, HADJI, NILAKANTHA Que el cielo te proteja, que te lleve de la mano, que expulse cualquier sacrilegio a lo largo de tu camino. (Nilakantha parte.) Escena Cuarta LAKMÉ ¡Ven, Mallika! Las ramas florecidas derraman ya su sombra sobre el arroyo sagrado que corre, calmado y obscuro, alborotado por el canto de los pájaros alborotadores! MALLIKA ¡Oh, mi dueña! Esta es la hora en que te veo sonreír, la hora bendita en que yo puedo leer en el corazón siempre cerrado de Lakmé. Dúo LAKMÉ Cúpula espesa, el jazmín a la rosa se asemeja, orilla florecida, fresca mañana, nosotras invocamos unidas. ¡Ah! Vayamos siguiendo la corriente fugaz en el agua temblorosa. Con mano indolente lleguemos al borde donde el pájaro canta. ¡Cúpula espesa, blanco jazmín, nosotras invocamos unidas! MALLIKA Bajo la cúpula espesa donde el blanco jazmín a la rosa se asemeja, sobre la orilla florida, risueña a la mañana, ven, vayamos unidas. Dulcemente deslicémonos: de su oleaje encantador sigamos la corriente fugaz en el agua temblorosa. Con mano indolente ven, lleguemos al borde, donde el pájaro canta. Bajo la cúpula espesa, bajo el blanco jazmín ¡ah! vayamos unidas. LAKMÉ Mas yo no sé qué miedo súbito se apodera de mí cuando mi padre parte solo a su aldea maldita, ¡tiemblo de terror! MALLIKA Para que el dios Ganesa le proteja, junto al estanque donde retozan alegres los cisnes de alas níveas, vayamos a coger los lotos azules. LAKMÉ Sí, cerca de los cisnes de alas níveas, vayamos a coger lotos azules... LAKMÉ Cúpula espesa, el jazmín a la rosa se asemeja, orilla florecida, fresca mañana, nosotras invocamos unidas. ¡Ah! vayamos siguiendo la corriente fugaz en el agua temblorosa. Con mano indolente lleguemos al borde donde el pájaro canta. ¡Cúpula espesa, blanco jazmín, nosotras invocamos unidas! MALLIKA Bajo la cúpula espesa donde el blanco jazmín a la rosa se asemeja, sobre la orilla florida, risueña a la mañana, ven, vayamos unidas. Dulcemente deslicémonos: de su oleaje encantador sigamos la corriente fugaz en el agua temblorosa. Con mano indolente ven, lleguemos al borde, donde el pájaro canta. Bajo la cúpula espesa, bajo el blanco jazmín ¡ah! vayamos unidas. (Las dos muchachas se desplazan por la escena hacia la orillas del riachuelo, suben a una barquilla que allí se encuentra y se deslizan con ella por el agua; sus voces, como flotando sobre las aguas se escuchan lejanas.) Escena Quinta (Se escuchan unas carcajadas: un grupo de europeos se aproxima. Entra Miss Bentson con sus pupilas Rose y Ellen, acompañadas por dos oficiales de la Armada Británica, Gérald y Frédérick.) MISS BENTSON Miss Rose, Miss Ellen, respetad el cercado. ELLEN Dejadnos mirar al menos por entre los bambúes. ROSE La brecha está hecha, ¡podemos pasar! (sale de entre los bambúes y ella misma busca en el jardín.) GÉRALD Mirad Mistress Bentson ¡que corran las aventuras! MISS BENTSON Esto es muy irregular. GÉRALD ¡Pero es muy emocionante! FRÉDÉRICK ¡Peligroso de todas formas! GÉRALD ¡Ahí está lo que nos tienta! MISS BENTSON Pero yo, yo debo ser prudente como institutriz. ELLEN Esos árboles y esas flores no tienen nada de amenazante. FRÉDÉRICK ¡No os confiéis para nada! Esa flor adorable, ese estramonio tan puro, resplandeciente de blancor, ¡en la India es un veneno! MISS BENTSON ¡La India es abominable! (Ellen ríe) GÉRALD Es un país encantador ya que en él se puede morir al morder una flor. FRÉDÉRICK ¡Ay, poeta, perdido en el cielo por el que vuelas! ¿Reconoces tú el loto de los Brahmanes y la pagoda escondida donde se canta a Brama? ¡Estamos en casa de Nilakantha! TODOS ¡Nilakantha! GÉRALD ¿Ese Brahmán indómito que insufla a los hindúes el odio vengador? FRÉDÉRICK Él ha hecho de su hija un divinidad mejor aún, una hechicera que se oculta, se dice, como una diosa en este dulce paraíso cerrado a los profanos. Se llama Lakmé. GÉRALD ¿Lakmé? ELLEN Cuando un mujer es bonita, ella no hace bien ocultándose. FRÉDÉRICK En este país todo es locura y yo me creo todo, sin dudar. GÉRALD ¡Un ídolo a quien divinizan! ROSE ¡A la que todos guardan con fervor! GÉRALD ¡Y que jamás se humanizará! MISS BENTSON ¡Yo la creo fea para dar miedo! ELLEN Una mujer siempre es sensible al justo homenaje que se le rinde. FRÉDÉRICK En Europa, es bien posible, pero aquí ¡todo es diferente! ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON, ¡Ah! buen fabricante de teorías, amante de los cambios, dejad ya vuestros poemas... FRÉDÉRICK No me gustan las teorías, yo observo simplemente todo, ¡sin hacer poesías! ELLEN, ROSE ... y razonemos un momento. MISS BENTSON, GÉRALD ... y razonemos fríamente. FRÉDÉRICK Yo observo todo simplemente. ELLEN, ROSE Si, las mujeres... ... son por todas partes iguales, ¡afortunadamente! MISS BENTSON, GÉRALD Por todas partes son iguales. FRÉDÉRICK Las mujeres no son por doquier iguales. ELLEN, ROSE Las mujeres... ... son iguales por doquier, iguales... MISS BENTSON Por doquier las mujeres son iguales. GÉRALD Por doquier las mujeres son iguales afortunadamente. FRÉDÉRICK Las mujeres no son todas iguales afortunadamente. ELLEN, ROSE ...afortunadamente... GÉRALD, FRÉDÉRICK Afortunadamente. TODOS ...¡afortunadamente! ELLEN ¿Y si buscamos un poco su huella en este recinto misterioso? FRÉDÉRICK ¡Oh, no! ¡eso sería una tal audacia que haría enojar a todos sus dioses! ROSE (burlona) ¿Tiene ella una gracia divina? FRÉDÉRICK ¡Dios mío, yo me lo imagino! GÉRALD (burlón) ¿Deberíamos estar a sus pies? MISS BENTSON (irónicamente) ¡Decid pues que ella es mejor que nosotras! FRÉDÉRICK Yo no digo esa tontería. No, mas, bajo este bello cielo de fuego, las mujeres, que el sol embriaga, de nosotros difieren un poco. Su bizarra virtud no se da pompa; ¡el amor las toma sin ley ni contrato! No es para nada un amor de hechura coqueta, no es el tierno y dulce sentimiento, una felicidad de porte discreto, que finaliza moralmente. No, su corazón se embriaga del placer de amar, y para ellas, vivir, no es más que complacer, ¡vivir, es complacer! ELLEN Esas son mujeres ideales, que encantan instantáneamente, y nosotras les parecemos banales, nosotras que queremos agradar también. ¡Nosotras somos conquistadas con menos esplendor! Al miedo de las sorpresas la razón combate, pero ellas no tienen, vuestras seductoras, los terrores encantadores de las primeras declaraciones, ni las turbaciones, ¡ni la embriaguez de una felicidad que se sueña a dúo! Esas bellezas celestiales saben encantar, pero nosotras, más modestas, nosotras sabemos amar. FRÉDÉRICK ¡No creáis que yo comparo! ELLEN, ROSE, MISS BENTSON ¡Es vuestro espíritu quien os ofusca! GÉRALD ¡Él es ingenuo en verdad! FRÉDÉRICK ¡Yo digo aquello que me han contado!... ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON, Verdaderamente su / tu... ... espíritu se ofusca. FRÉDÉRICK ¡No, no! ELLEN, ROSE, GERALD MISS BENTSON, ¡Ya está bien de... ... ingenuidad! ¡Vaya credulidad! ¡Ah! buen fabricante de teorías... FRÉDÉRICK ... yo creo aquello que me han contado. A mi no me gustan las teorías... ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON ...amante... ...de los cambios... FRÉDÉRICK ... yo observo simplemente todo. ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON, ... dejad ya vuestras poesías... ELLEN, ROSE ... y razonemos un momento. MISS BENTSON, GÉRALD ... y razonemos fríamente. FRÉDÉRICK Sin hacer poemas, yo observo simplemente todo. FRÉDÉRICK ¡Estamos cometiendo un sacrilegio que un hindú no perdonaría jamás! GÉRALD ¡Y qué le importa a unos soldados! FRÉDÉRICK ¡Podemos un día caer sin ruido encerrados en una emboscada! MISS BENTSON (alarmada) ¡Partamos! ¡Partamos! ROSE (señalando varias joyas que Lakmé olvidó sobre una repisa de piedra) ¡Oh! ¡mirad las joyas! MISS BENTSON ¡Seguidme! ELLEN ¡Que joyas arrebatadoras! ¡Dejádnoslas ver! MISS BENTSON ¡No! ¡No! ELLEN ¡Que lástima! GÉRALD ¡Pues bien! yo tomaré su diseño. ELLEN ¿Quedaréis aquí sin nosotros? GÉRALD ¡Vos os las pondréis el día de nuestra boda! ELLEN Sin embrago, y si fuera peligroso... GÉRALD ¡No! FRÉDÉRICK ¡Esto es muy imprudente! (mientras se van, dejando a Gérald solo) ¡Ah! ¡qué incómodo menester el de hombre sabio! (Todos parten, menos Gérald) Escena Sexta GÉRALD ¡Copiar el diseño de una joya, no será para tanto! ¡Ah! ¡Frédérick está loco! (hace una pausa) Pero, ¿de dónde viene ahora este temor insensato? ¡Un sentimiento sobrenatural ha turbado mi pensamiento ante esta solemne calma! ¡Fruto de mi capricho, la desconocida está ante mis ojos! Su voz en mis oídos susurra palabras misteriosas. ¡No! ¡no! Fantasía de divinas mentiras, tú vienes a extraviarme aún más. Va, regresa al país de los ensueños, fantasía con alas de oro. ¡Va! ¡va! va, regresa al país de los ensueños, ¡fantasía con alas de oro! (tomando un brazalete y examinándolo) ¡En el brazo pulido de la pagana este brazalete debió estar sujeto! ¡Ella tenderá su mano en la mía cuando quiera pasar! Ese anillo de oro, lo supongo, sobrevivió los pasos viajeros de un pequeño pie que no se posa más que sobre el musgo o sobre las flores. Y este collar todavía con su perfume, de su persona todavía embalsamado, ha podido sentir su corazón fiel, estremecerse con el nombre del amado. ¡No! ¡no! ¡Huid! Huid, quimeras, sueños efímeros, que turbáis mi razón. Fantasía de divinas mentiras, tú vienes a extraviarme aún más... ¡Lakmé!... ella se llama Lakmé ... Mas ¿qué son esos dulces murmullos? ¿Qué cantos son esos llenos de embriagante languidez? (entran Lakmé y Mallika, mientras Gérald permanece escondido) ¡Es ella... es Lakmé... las manos llenas de flores... es ella! Escena Séptima LAKMÉ, MALLIKA ¡Oh, tú que nos proteges, protégenos de las trampas de nuestros perseguidores! (Ellas depositan sus flores.) LAKMÉ Y entretanto, ese transparente agua que sobre la arena de oro murmura indolente, del sol agobiante desafía los ardores. MALLIKA Sí, aprovechemos la hora propicia en la que los árboles espesos esparcen sobre la orilla una sombra protectora. (Ella desaparece entre los árboles. Lakmé va a seguirla, pero se para ensoñadora.) Escena Octava LAKMÉ ¡Mas yo siento en mi corazón murmullos turbadores! ¡Las flores me parecen más bellas, el cielo es más resplandeciente! Los bosques tienen nuevas canciones, la brisa que corre es más acariciadora. Yo no sé qué perfume me embriaga. Todo palpita y yo comienzo a vivir. ¿Por qué? ¿Por qué en el amado gran bosque yo me he afligido hasta llorar? ¿Por qué me entristece el canto de una paloma? ¿Por una flor marchita, una hoja que cae? Y pese a esos lloros sobre cosas encantadoras para mi, yo me siento dichosa. ¿Por qué? ¿Por qué buscar un sentido al murmullo de las aguas entre las cañas? ¿Por qué estas voluptuosidades sentidas en el espacio como un soplo divino que me embalsama y que pasa? A veces también mi boca sonríe a pesar mío, yo me siento dichosa. ¿Por qué? Escena Novena (Súbitamente se percata de la presencia de Gérald y lanza un grito involuntario) ¡Ah! ¡Mallika! ¡Mallika! MALLIKA (acudiendo a la carrera) ¡Lakmé! HADJI (llega corriendo también) ¿Qué peligro te amenaza? LAKMÉ (controlándose) ¡Ninguno! ¡Yo me engañé! ¡Todo me aterra hoy! Mi padre no llega, y sin embrago las horas pasan... ¡Id los dos con él, id! (Al partir, Mallika y Hadji lanzan una preocupada mirada a Lakmé. Cuando ellos han desaparecido, ella se acerca a Gérald, que continuaba oculto.) Escena Décima LAKMÉ ¿De dónde vienes? ¿Qué quieres? ¡Para castigar tu audacia te harán morir ante mi! ¡Pero yo enrojezco de espanto! ¡Y yo quiero que nadie sepa que el pie de un bárbaro ha ensuciado con una mancha la morada sagrada donde mi padre se oculta! Olvida, y para siempre, lo que tus ojos hieren. ¡Vete! ¡vete! ¡vete! ¡soy hija de los dioses! GÉRALD ¡Olvidar que yo te he visto, erguirte toda conmovida, bajo un gesto triunfante! ¡De cólera temblorosa, inflexible, amenazante, con esa mirada de niña! ¡Olvidar que yo te he visto erguirte e inquieta con esa mirada de niña! LAKMÉ ¡Jamás el más temerario, jamás un hindú, mi hermano, osaría hablar así! El dios que me protege castigará tu sacrilegio. ¡Vete, vete, sal de aquí! GÉRALD ¡Olvidar que yo te he visto! ¡Y esa gracia ingenua! ¡Y ese encanto penetrante! ¡Ah! tú... ...quieres que yo te olvide... LAKMÉ ¿De dónde viene que ante su mirada... GÉRALD ... desde que yo... ... siento que mi vida de tus labios depende. LAKMÉ ... de sorpresa conmovido, mi corazón se estremece! GÉRALD ¿Olvidar que yo te he visto! etc. LAKMÉ Ante su vista... de sorpresa conmovido... yo siento en mi corazón... el ardor... de una extraña fiebre, ¡ah!, ¡vete! ¡Tú no conoces, posiblemente, el peligro que corres! Vuelve a tu camino. ¡Va! ¡Aquí está la muerte de la que nadie podrá salvarte, va! GÉRALD ¡Déjame! ¡déjame volver a mirarte! LAKMÉ ¡Es por mí que él conocerá el odio, es por verme un instante, que él desafía a la muerte, que la espera! ¿Qué fuerza le atrae hacia mí? Nada le asusta... ¿De dónde te viene esta audacia sobrehumana? ¿Cuál es el dios que te sostiene? GÉRALD ¿Cuál dios? ¿cuál dios? ¡Ah! ¡Es el dios de la juventud, es el dios de la primavera. Es el dios que nos acaricia con besos ardientes; por quien se abren los cálices de las rosas cada día: es el dios de tus caprichos; es el amor! LAKMÉ Me ha parecido que una llama ha pasado por mi alma. ¡La ha llenado toda de emoción! ¿Qué palabras nuevas son estas para mí? ¡Ah! Es el dios de la juventud, es el dios de la primavera, etc. ¡Es el dios de mis caprichos! ¡Es el amor! GÉRALD ¡Ah! ¡quédate, quédate aún, pensativa y sonrojada, deja pasar esa tuya dulce palidez el atractivo encanto de tu pudor naciente! LAKMÉ, GÉRALD ¡Ah! es el dios de la juventud, es el dios de la primavera, etc. LAKMÉ (escuchando los pasos de su padre que regresa) ¡Gran dios! ¡está aquí mi padre! ¡Huye! ¡Por piedad! ¡por piedad! Por piedad... ¡por mi! GÉRALD ¡No! ¡yo no te olvidaré nunca, dulce visión! (sale) Escena Decimoprimera HADJI (viendo la empalizada rota) ¡Venid! ¡ahí! ¡ahí! NILAKANTHA (con furor) ¡En mi casa! ¡Un profano ha entrado en mi casa! LAKMÉ ¡Me muero de terror! NILAKANTHA ¡Él debe morir! ¡Venganza! ¡Venganza! NILAKANTHA, HINDÚES ¡Venganza! (Cae el telón.)
ACTE II
Scène Première Prélude MARCHANDS CHINOIS, HINDOUS Allons, avant que midi sonne, venez, on ne vend plus, on donne. Jamais nous ne trompons personne. Venez, le marché va finir, venez, car nous allons partir Allons, avant que midi sonne, etc. Venez, le marché va finir nous allons bientôt partir Venez, le marché va finir! Admirez cette babouche! Gâteaux exquis à la bouche, et ces mouchoirs merveilleux! Et ravissants pour les yeux! Voyez ces fraîches bananes et ces feuilles de bétel. Belles nattes de lianes! Goûtez ces rayons de miel. Admirez cette babouche! Gâteaux exquis à la bouche! Mouchoirs merveilleux! Gâteaux excellents! Gâteaux vraiment délicieux! Charmant lés yeux! MATELOTS Servirez-vous les profanes, fils de Brahma, roi du ciel? MARCHANDS Regardez-moi! Ecoutez-moi! Répondez-moi! Achetez-moi! MATELOTS Servirez-vous les profanes, etc. MARCHANDS Accordez-moi la préférence! Profitez de notre présence. Regardez-moi! MATELOTS Allons! servez! ô fils de Brahma! MARCHANDS Regardez-moi! Ecoutez-moi! etc. Achetez-moi! etc. Ah! Allons, avant que midi sonne... MATELOTS Quand midi sonne.... MARCHANDS ...venez, on ne vend plus, on donne. MATELOTS ...il faut partir. MARCHANDS Jamais nous ne trompons personne. MATELOTS Comment, personne... MARCHANDS Venez, le marché va finir, venez.... ...car nous allons partir. MATELOTS ...ici ne vient nous servir! MARCHANDS Allons, avant que midi sonne... MATELOTS Comment, personne,... MARCHANDS ...venez, on ne vend plus, on donne. MATELOTS ...pour nous servir! MARCHANDS Venez, le marché va ... ...finir. Nous allons bientôt partir. Venez, le marché va finir! MATELOTS Faut-il qu'on vous bâtonne! Allons! allons! Hâtez-vous de venir! Scène Seconde MISS BENTSON Ces égoïstes peu formalistes causent de leurs amours et me perdent toujours! UN DOMBEN Madame, la bonne aventure! MISS BENTSON Laissez-moi, je vous conjure. UN MARCHAND CHINOIS Voyez, ces bijoux dorés. MISS BENTSON Monsieur, vous m'exaspérez! UN KOURAVAR Laissez madame, on la désole! MISS BENTSON Ah! merci! mais il me vole! UN DOMBEN Je vais lire dans votre main quel bonheur vous attend demain. MISS BENTSON Mais monsieur! laissez-moi tranquille! UN MARCHAND CHINOIS Cet élixir rend la santé et donne aux femmes la beauté. MISS BENTSON Merci, monsieur, c'est inutile! UN KOURAVAR Chacun son lot! UN MARCHAND CHINOIS Encore un mot! UN DOMBEN A moi plutôt! UN MARCHAND CHINOIS Encore un mot! UN KOURAVAR Chacun son lot! UN DOMBEN A moi plutôt! UN MARCHAND CHINOIS Encore un mot! UN KOURAVAR Chacun son lot,... UN MARCHAND CHINOIS Encore un mot! DOMBEN, MARCHANDS A moi plutôt! UN KOURAVAR ...son lot! MISS BENTSON Assez! Je suis la gouvernante de la fille du Gouverneur! FRÉDÉRICK C'est Mistress Bentson en fureur! ROSE C'est Mistress Bentson... qu'avez-vous! FRÉDÉRICK Qu'avez-vous? MISS BENTSON On me violente! LA FOULE DU MARCHÉ Venez, avant que midi sonne,... FRÉDÉRICK, ROSE Faut-il s'effrayer de la sorte... FRÉDÉRICK ...pour quelques honnêtes marchands. ROSE ...pour quelques marchands... TOUS DEUX ...trop pressants? MISS BENTSON Voilà qu'ils font les innocents! Et c'est ma montre qu'on emporte! LA FOULE DU MARCHÉ Ici l'on ne vend plus, on donne. Nous allons bientôt partir. Venez, le marché va finir. Vite, avant que midi sonne, etc. MISS BENTSON Ciel! quel est ce nouveau tapage! FRÉDÉRICK C'est le signal du départ. ROSE, FRÉDÉRICK Le marché... ...déménage. MISS BENTSON Trop tard! MARCHANDS, MATELOTS C'est le signal... ROSE, FRÉDÉRICK C'est...le... MARCHANDS ...du... ROSE, FRÉDÉRICK, MARCHANDS ...départ! MISS BENTSON Trop tard! LA FOULE DU MARCHÉ Voilà déjà que midi sonne MATELOTS Voilà midi qui sonne... LA FOULE DU MARCHÉ Venez, on ne vend plus, on donne. MATELOTS ...partez, on vous l'ordonne. LA FOULE DU MARCHÉ Jamais nous ne trompons personne! MATELOTS Faut-il qu'on vous bâtonne! LA FOULE DU MARCHÉ Venez, le marché va ... MATELOTS Allons, il faut partir. Délivre-nous de ta présence, ô sotte engeance! car c'est la loi! LA FOULE DU MARCHÉ ... finir, et maintenant il faut partir Accordez-moi la préférence! Ecoutez-moi! Regardez-moi! Achetez-moi! Venez à moi!... ...C'est pour finir! MATELOTS Pour obéir... LA FOULE DU MARCHÉ Il faut partir. MATELOTS ...il faut partir! LA FOULE DU MARCHÉ Voilà déjà ... ...midi qui sonne! MATELOTS Quand midi sonne... ...le marché doit finir! LA FOULE DU MARCHÉ Le marché va finir! Scène Troisième MISS BENTSON Ils sont assourdissants! Je demande du calme, un peu de calme! FRÉDÉRICK Il faudra y renoncer pour aujourd'hui, Mistress Bentson. ROSE Moi, j'adore ce tapage! MISS BENTSON Cependant, le marché est fini. FRÉDÉRICK Mais la fête commence! MISS BENTSON Et que vont-ils faire encore! FRÉDÉRICK Ils vont danser sur toutes les places, et chanter à tous les coins de rue. La foule se plaît à aller de l'un à l'autre-tantôt ici, tantôt là. C'est très amusant! MISS BENTSON Mais nous avons perdu Miss Ellen! FRÉDÉRICK Elle est sous la garde de son fiancé. ROSE Oh! elle ne court aucun danger. Ah! Voici les danseuses! MISS BENTSON Quelles danseuses? FRÉDÉRICK N'avez-vous jamais entendu parler des bayadères de l'Inde? MISS BENTSON Que font-elles ordinairement? FRÉDÉRICK Elles vivent dans les pagodes pour la plus grande joie des prêtres de Brahma. MISS BENTSON Ce sont des vestales! FRÉDÉRICK Si vous voulez. Ce sont des vestales qui n'ont rien à garder! MISS BENTSON Oh! Shocking! Airs de danse Introduction Terâna Rektah Persian Coda, avec choeurs LA FOULE Hm! Hm! Ah! Ah! Pour nos yeux charmés dansez encor, filles des cieux! Ah! Ah! Ah! de votre danse, doublez l'essor. Ah! tournez encor, plus vite encor! Par la danse entraînante, par la danse enivrante, charmez nos yeux, filles des cieux! Scène Quatrième ROSE Voyez donc ce vieillard et cette jeune fille. FRÉDÉRICK C'est un Sanniassy. ROSE Comme son regard brille! FRÉDÉRICK Il va dans la ville quêtant de modestes offrandes et sa fille dira ces pieuses légendes que les Indiens aiment tant. MISS BENTSON Ah, Miss Ellen. Enfin! FRÉDÉRICK Toute joyeuse au bras de son fiancé. Scène Cinquième NILAKANTHA C'est un pauvre qui mendie, une diseuse de chansons. Cette foule étourdie s'éloigne quand nous passons. Sous ce vêtement misérable voit-on le justicier qui poursuit un coupable! Ces Anglais sentent-ils tout leur sang se figer en lisant sur mon visage que je vais me venger? LAKMÉ Brahma nous défend-il d'oublier un outrage? NILAKANTHA L'outrage d'un étranger? Lakmé, ton doux regard se voile, ton sourire s'est attristé; comme on voit pâlir une étoile, une ombre assombrit ta beauté. C'est que dieu de nous se retire, c'est qu'il attend la mort du criminel. Mais je veux retrouver ton sourire, oui, je veux retrouver ton sourire, et dans tes yeux je veux revoir le ciel! Le coeur rempli d'ardentes fièvres, j'ai voulu t'écouter dormir! Un rêve passait sur tes lèvres et je voyais ton front rougir. C'est que dieu de nous se retire... LAKMÉ Ah! c'est de ta douleur que je me sens émue. Ma gaieté reviendra! Vois-elle est revenue. NILAKANTHA Si ce maudit s'est introduit chez moi, s'il a bravé la mort pour arriver à toi pardonne-moi ce blasphème, c'est qu'il t'aime! Toi, ma Lakmé, toi, la fille des dieux! Il va triomphant par la ville; nous allons retenir cette foule mobile et, s'il te voit, Lakmé, je lirai dans ses yeux! Affermis bien ta voix! Sois souriante! Chante, Lakmé, chante! La vengeance est là! LAKMÉ Ah! NILAKANTHA Par les dieux inspirée, cette enfant vous dira la légende sacrée de la fille du Paria. LA FOULE Ecoutons la légende, écoutons! Air des Clochettes LAKMÉ Où va la jeune hindoue, fille des parias, quand la lune se joue dans les grands mimosas? quand la lune se joue, etc. Elle court sur la mousse et ne se souvient pas que partout on repousse l'enfant des parias. Elle court sur la mousse, l'enfant des parias; le long des lauriers roses, rêvant de douces choses, ah! elle passe sans bruit et riant à la nuit! Ah! Là-bas dans la forêt plus sombre quel est ce voyageur perdu? Autour de lui, des yeux brillent dans l'ombre. Il marche encore, au hasard, éperdu! Les fauves rugissent de joie, ils vont se jeter sur leur proie. La jeune fille accourt et brave leurs fureurs; elle a dans sa main la baguette où tinte la clochette des charmeurs. Ah! ah! ah! ah! ah! ah! L'étranger la regarde, elle reste éblouie. Il est plus beau que les rajahs! Il rougira, s'il sait qu'il doit la vie à la fille des parias! Mais lui, l'endormant dans un rêve, jusque dans le ciel il l'enlève, en lui disant: ta place est là! C'était Vichnou, fils de Brahma! Depuis ce jour, au fond des bois, le voyageur entend parfois le bruit léger de la baguette où tinte la clochette des charmeurs. Ah! ah! ah! ah! ah! ah! Scène Sixième NILAKANTHA La rage me dévore; il n'est pas venu! Je l'aurais reconnu! Chante! chante encore! LAKMÉ Mon père! NILAKANTHA Chante! chante encore! LA FOULE Ah! chante encore! NILAKANTHA Chante! chante! LAKMÉ Où va la jeune hindoue, fille des parias, quand la lune se joue dans les grands mimosas... NILAKANTHA Encor! LAKMÉ Elle court sur la mousse et ne se souvient pas... NILAKANTHA Encor! LAKMÉ Ah! NILAKANTHA Chante! LAKMÉ Ah! NILAKANTHA Encor! LAKMÉ ¡Ah! Ah! GERALD Lakmé! NILAKANTHA C'est lui! LA FOULE Qui la trouble ainsi? LAKMÉ C'est un mal que j'ignore... n'est rien! C'est fini... Je veux ... je veux chanter encore. Ah!... GERALD La fille du Brahmane! FREDERIC Ici! LAKMÉ Ah!... NILAKANTHA Ah! Brahma t'inspirait; l'étranger s'est trahi! LAKMÉ Ah! GERALD C'est Lakmé, c'est elle! FREDERIC Sois prudent. GERALD Laisse-moi! Laisse-moi la revoir! FREDERIC On nous appelle! GERALD Attends! LA FOULE Les soldats! les soldats! FREDERIC Par cette enfant es-tu donc retenu? GERALD Non! non! NILAKANTHA Je le connais! Je le connais! Dieu nous est revenu! Scène Septième NILAKANTHA Au milieu des chants d'allégresse, quand la foule suivra le cortège de la déesse, mon regard le désignera. Des siens séparant le coupable, sans bruit, pas à pas, nous irons. CONSPIRATEURS Des siens séparant le coupable, sans bruit, pas à pas, nous irons. NILAKANTHA Et dans un cercle infranchissable lentement nous l'enfermerons. CONSPIRATEURS Et dans un cercle infranchissable lentement nous l'enfermerons. Lentement nous l'enfermerons, lentement nous l'enfermerons! NILAKANTHA Alors éloignez-vous sans crainte. Je serai là! J'ai préparé mon bras pour cette tâche sainte et c'est moi qui le frapperai! CONSPIRATEURS Des siens séparant le coupable, sans bruit, pas à pas, nous irons... LAKMÉ O mon père, je te suivrai. NILAKANTHA Non! Mon coeur, qui n'a jamais faibli, se troublerait près de toi... Non! Reste, reste avec Hadji! Scène Huitième HADJI Le maître ne pense qu'à sa vengeance. Il n'a pas vu couler tes larmes, ô maîtresse, mais Hadji était là. Hadji sait lire sur les visages; il sait quelle trace y laisse la douleur. Il t'appartient et la vie d'Hadji ne compte pas. Quand tu étais enfant, j'allais défier les tigres dans les forêts sauvages pour cueiller la fleur que tu aimais... J'allais au fond de la mer chercher pour toi une perle plus belle que toutes les perles. Aujourd'hui tu es femme, ta pensée a d'autres caprices, ton coeur a d'autres désirs. Si tu as un ennemi à punir, parle! Si tu as un ami à sauver, ordonne! Scène Neuvième Duo GÉRALD Lakmé! Lakmé! C'est toi! C'est toi que je revois! Dans le vague d'un rêve je t'ai vue en passant. Le voile se soulève et l'idole descend. Je subis ta puissance, par ton charme enchaîné, et je vais sans défense vers le ciel entraîné. LAKMÉ Mon ciel n'est pas le tien. Le Dieu que tu révères n'est pas celui que je connais; au mien, si je te ramenais, tous les hindous, nos frères, devraient te protéger. Tu ne courrais aucun danger. GÉRALD Viennent tous les dangers du monde! Dans l'ivresse profonde où ma raison se perd, verrais-je sous mes pas un abîme entrouvert, quand de tes longs cheveux doucement tu m'effleures. LAKMÉ Je ne veux pas que tu meures! GÉRALD Ah! c'est l'amour endormi qui de son aile t'effleure, et ton coeur s'est raffermi, tu ne veux pas que je meure! Ah! c'est l'amour endormi, etc. LAKMÉ Hélas! c'est un ennemi dont le souffle ardent m'effleure; tout mon être en a frémi, mais je ne veux pas qu'il meure! Hélas! c'est un ennemi, dont le souffle ardent m'effleure! GÉRALD Ah! c'est l'amour endormi,... LAKMÉ Ah! je ne veux pas qu'il meure! GÉRALD ...tu ne veux pas que je meure! LAKMÉ Dans la forêt près de nous se cache toute petite une cabane en bambous qu'un grand arbre vert abrite. Comme un nid d'oiseaux peureux, dans les lianes posée et sous les fleurs écrasée, elle attend des gens heureux. Dans les lianes posée, etc. Elle échappe à tous les yeux, dehors, rien ne la révèle; le grand bois silencieux qui l'enferme est jaloux d'elle. C'est là que tu me suivras. Toujours à l'aube naissante je reviendrai, souriante, et c'est là que tu vivras! GÉRALD Toujours à l'aube naissante... TOUS DEUX Je viendrai... Tu reviendras souriante, et c'est là que tu vivras!/ je vivrai! GÉRALD O douce enchanteresse, parle, parle toujours! LAKMÉ Ah! viens, le temps presse et les instants sont courts! GÉRALD Tu veux que je me cache, tu ne peux pas savoir qu'ici l'honneur m'attache, l'honneur et le devoir. LAKMÉ Lakmé t'implore et te supplie! GÉRALD Demande-moi plutôt ma vie! LAKMÉ Ai-je donc perdu mon pouvoir! GÉRALD Ah! Lakmé, tu pleures! LAKMÉ Je ne veux pas que tu meures! GÉRALD Ah! c'est l'amour endormi, etc. LAKMÉ Hélas! c'est un ennemi... ...dont le souffle ardent m'effleure... GÉRALD Tu ne veux pas que je meure... ...Ah! ton coeur s'est raffermi... ...tu ne veux pas que je meure, Lakmé, que je meure! LAKMÉ Ah! je ne veux pas qu'il meure! C'est fini, les nôtres sont là! Voici la déesse Dourga! Scène Dixième BRAHMANES O Dourga ... Dourga... ... toi qui renais ...entends... ... dans les flots ...nos voix! ... du Gange. A nos yeux Dourga viens, apparais. Entends... Toi par qui ... ...nos voix. ...tout change. Déesse d'or, entends nos voix, que ton bras nous protège. Tu nous souris et tu nous vois, saluant ton cortège. O Dourga, Dourga, toi qui renais... Dourga, entends nos voix! Déesse d'or, entends nos voix, etc. ELLEN Voyez cette ville en fête! ROSE Et ces cris, ces cris et ces hourras! MISS BENTSON Ils ont tous perdu la tête pour leur déesse aux dix bras! ELLEN, ROSE Ils ont tous perdu la tête pour leur déesse aux dix bras! FRÉDÉRICK C'est pour admirer la déesse que tu nous as quittés ainsi? GÉRALD Oui! leur fête m'intéresse. FRÉDÉRICK La fille du Brahmane a passé par ici? GÉRALD C'est un rêve, une folie qui passe et qu'on oublie, mais dans mon coeur révolté je sens avec épouvante que Lakmé seule est vivante. Je n'y vois que sa beauté! BRAHMANES O déesse! toi... Esprit du Gange! ...par qui tout change. O déesse! FRÉDÉRICK Je te ferais une belle morale... ...si nous ne partions pas demain. Mais la guerre a du bon. Cette fille idéale ne sera plus sur ton chemin. ELLEN, ROSE, MISS BENTSON Comment fuir ce tapage? Ils ont juré tous, je le gage, de nous étourdir du soir au matin! BRAHMANES, BAYADÈRES O Dourga, Dourga, toi qui renais... Déesse d'or entend nos voix, etc. O déesse, viens encore, viens, que ton bras nous protège! Apparais, apparais! Ô Dourga! Ah! Viens, entend nous, ô Dourga! GÉRALD C'est un rêve, une folie,... BRAHMANES Esprit du Gange,... GÉRALD ...qui passe et qu'on oublie. BRAHMANES ...écoute-nous! GÉRALD Mais dans mon coeur révolté je sens avec épouvante que Lakmé seule est vivante... je n'y vois que sa beauté! LAKMÉ Hadji! ils l'ont tué! Chut! Ils croient leur vengeance assouvie! Tu m'appartiens pour toujours. Je ne vivais que de ta vie. Dieu protège nos amours.
ACTO II
Escena Primera Preludio. Los Pífanos (Plaza pública con numerosas tiendas. Al fondo, un templo) MERCADERES CHINOS, HINDÚES ¡Vamos! Antes que el mediodía suene, venid, aquí no vendemos, aquí regalamos. ¡Jamás hemos engañado a nadie! ¡Venid, el mercado va a terminar, venid, pues nos tenemos que ir! ¡Vamos! Antes que el mediodía suene, etc. ¡Venid, el mercado va a terminar y nosotros debemos irnos pronto! ¡Venid el mercado va a terminar! ¡Admirar estas babuchas! ¡Pasteles exquisitos para la boca, y estos pañuelos maravillosos! ¡Son encantadores para los ojos! ¡Mirad estas frescas bananas y estas hojas de betel! ¡Bellas esteras de vegetales! ¡Gustad estos panales de miel! ¡Admirar estas babuchas! ¡Pasteles exquisitos para la boca! ¡Pañuelos maravillosos! ¡Pasteles excelentes! ¡Pasteles deliciosos! ¡Encantadores para los ojos! MARINEROS ¡Serviréis vosotros a los profanos, hijos de Brahma, rey del cielo! MERCADERES ¡Miradme! ¡Escuchadme! ¡Respondedme! ¡Compradme! MARINEROS ¡Serviréis vosotros a los profanos... MERCADERES ¡Cededme el paso! Aprovechad mi presencia. ¡Miradme! MARINEROS ¡Venga! ¡servid! ¡hijos de Brama! MERCADERES ¡Miradme! ¡Escuchadme! etc. ¡Compradme! etc. ¡Ah! Vamos, antes que sea mediodía... MARINEROS Cuando suene el mediodía... MERCADERES ... venid, aquí no vendemos, aquí regalamos. MARINEROS ... debemos partir. MERCADERES Jamás hemos engañado a nadie. MARINEROS ¡Cómo, nadie... MERCADERES Venid, el mercado va a terminar, venid... ... que nosotros debemos partir. MARINEROS ... aquí nos viene a servir! MERCADERES Vamos, antes que suene el mediodía... MARINEROS ¡Cómo, nadie... MERCADERES ... venid, aquí no vendemos, aquí regalamos. MARINEROS ... para servirnos! MERCADERES Venid, el mercado va... ... terminar. Nosotros debemos pronto partir. ¡Venid, el mercado va a terminar! MARINEROS ¡Vais a probar nuestros bastones! ¡Vamos! ¡Vamos! ¡Apresuraos a venir! Escena Segunda MISS BENTSON (separada de los demás europeos por la multitud)) ¡Estos egoístas poco educados preocupados por sus amores me pierden siempre! UN ADIVINO ¡Madame, la buenaventura! MISS BENTSON Dejadme, os lo suplico. UN MERCADER CHINO Mirad estas joyas doradas. MISS BENTSON ¡Señor, me exasperáis! UN VAGABUNDO ¡Dejad a madame, la. molestáis! MISS BENTSON ¡Ah! ¡gracias! ¡mas él me roba! UN ADIVINO Yo leo en vuestra mano que la felicidad os espera mañana. MISS BENTSON ¡Pero señor! ¡dejadme tranquila! UN MERCADER CHINO Este elixir devuelve la salud y da a las mujeres la belleza. MISS BENTSON ¡Gracias, señor, es inútil! UN VAGABUNDO ¡Cada uno según su suerte! UN MERCADER CHINO ¡Una palabra aún! UN ADIVINO ¡A mi antes! UN MERCADER CHINO ¡Una palabra aún! UNA VAGABUNDO ¡Cada uno según su suerte! UN ADIVINO ¡A mi antes! UN MERCADER CHINO ¡Una palabra aún! UN VAGABUNDO (robándole el bolso de mano) ¡Cada uno según su suerte!... UN MERCADER CHINO ¡Una palabra aún! ADIVINO, MERCADER ¡A mi antes! UN VAGABUNDO ...¡su suerte! MISS BENTSON (furiosa) ¡Basta! ¡yo soy la institutriz de la hija del Gobernador! FRÉDÉRICK (apareciendo en escena) ¡Esa es Mistress Bentson enfadada! ROSE (a su vez apareciendo) ¡Esa es Mistress Bentson! ¿qué os pasa? FRÉDÉRICK ¿Qué os sucede? MISS BENTSON ¡Estos me violentan! MERCADERES Venid, antes que sea mediodía,... FRÉDÉRICK, ROSE ¿Es preciso asustar a la calaña... FRÉDÉRICK ... de estos honestos mercaderes. ROSE ... por algunos mercaderes... LOS DOS ... demasiado apremiantes? MISS BENTSON ¡Mirad qué inocentes que son! ¡Y mi reloj de bolsillo me lo han robado! MERCADERES Aquí no vendemos, aquí regalamos. Nosotros debemos ahora partir. Venid, el mercado va a terminar. Vamos, antes que sea mediodía, etc. (suena la campana de la plaza) MISS BENTSON ¡Cielos! ¿qué es este nuevo alboroto? FRÉDÉRICK Es la señal de la partida. ROSE, FRÉDÉRICK El mercado... ... se ha terminado. (los mercaderes se retiran poco a poco) MISS BENTSON ¡Demasiado tarde! MERCADERES, MARINEROS Esta es la señal... ROSE, FRÉDÉRICK Esta es... la... MERCADERES ... del ... ROSE, FRÉDÉRICK, MERCADERES ... cierre! MISS BENTSON ¡Demasiado tarde! MERCADERES ¡Mira ahora el mediodía suena! MARINEROS ¡Mira el mediodía suena... MERCADERES Venid, aquí no se vende, aquí se regala. MARINEROS ... partid, que os lo ordena! MERCADERES ¡Jamás hemos engañado a nadie! MARINEROS ¡Probaréis nuestros bastones! MERCADERES ¡Venid, el mercado va... MARINEROS Venga, debéis partir. ¡Libradnos de vuestra presencia, bruta calaña! ¡que es la ley! MERCADERES ... terminar, y ahora debemos marcharnos. ¡Concededme la preferencia! ¡Escuchadme! ¡Miradme! ¡Compradme! ¡Venid a mi! ... ¡esto se acaba! MARINEROS ¡Para obedecer... MERCADERES Debemos partir. MARINEROS ... debéis partir! MERCADERES ¡Mirad ahora... ... el mediodía suena! MARINEROS ¡Cuando el mediodía suena... ... el mercado debe terminar! MERCADERES ¡El mercado va a terminar! (los mercaderes salen empujados por los guardias) Escena Tercera MISS BENTSON ¡Son ensordecedores! ¡Yo pido tranquilidad, un poco de tranquilidad! FRÉDÉRICK Pues deberéis renunciar por hoy, Mistress Bentson. ROSE ¡Yo adoro todo este alboroto! MISS BENTSON Sin embargo, el mercado ha terminado. FRÉDÉRICK ¡Pero la fiesta comienza! MISS BENTSON ¡Y que harán ahora! FRÉDÉRICK Ahora danzarán en todas las plazas, y cantarán en todas las esquinas. La gente comenzará a ir de aquí para allá, de un sitio a otro. ¡Es de lo más emocionante! MISS BENTSON ¡Pero nosotros hemos perdido a Miss Ellen! FRÉDÉRICK Ella está protegida por su prometido. ROSE ¡Oh! ella no corre peligro alguno. ¡Ah! ¡Aquí están las danzarinas! MISS BENTSON ¿Qué danzarinas? FRÉDÉRICK ¿No habéis nunca oído hablar de las bayaderas de la India? MISS BENTSON ¿Qué hacen ellas ordinariamente? FRÉDÉRICK Ellas viven en las pagodas para la mayor alegría de los sacerdotes de Brahma. MISS BENTSON ¡Eso son las vestales! FRÉDÉRICK Como queráis. ¡Ellas son las vestales que no tienen nada que ocultar! MISS BENTSON ¡Oh! ¡Escandaloso! Danzas. Introducción Terâna Rektah Persa Coda, con coro. LA GENTE ¡Um! ¡Um! ¡Ah! ¡Ah! ¡Para nuestros encantados ojos danzad otra vez, hijas del cielo! ¡Ah! ¡Ah! ¡Ah! de vuestra danza, doblad el impulso. ¡Ah! girad otra vez, más rápido aún! ¡Por la danza atrayente, por la danza embriagante, encantáis nuestro ojos, hijas del cielo! (Al acabar el ballet, el gentío se retira seguido de las bayaderas. Entran Nilakantha, vestido de sanniassy o penitente hindú, acompañado de Lakmé) Escena Cuarta ROSE (a Frédérick, señalando a Nilakhanta) Mirad ese anciano con su joven hija. FRÉDÉRICK Es un penitente. ROSE ¡Cómo brilla su mirada! FRÉDÉRICK Él acude a la ciudad Pidiendo modestas ofrendas y su hija contará piadosas leyendas que a los hindúes gustan mucho. MISS BENTSON (Ellen y Gérald entran) ¡Ah, Miss Ellen! ¡Al fin! FRÉDÉRICK Muy alegre del brazo de su prometido. Escena Quinta NILAKANTHA Soy un pobre que mendiga, y una declamadora de canciones. La gente importunada se aleja cuando nosotros pasamos. ¡Bajo estos vestidos miserables ved al justiciero que persigue a un culpable! ¿Esos ingleses sienten sus sangre congelarse leyendo ante mi vista que me voy a vengar? LAKMÉ (tímidamente) ¿Brama nos prohibe olvidar un ultraje? NILAKANTHA ¿El ultraje de un extranjero? Lakmé, tu dulce mirada se vela, tu sonrisa está triste, como vemos palidecer una estrella, una sombra obscurece tu belleza. Eso es que dios nos abandona, eso es que él espera la muerte del criminal. Mas yo quiero volver a encontrar tu sonrisa, sí, yo quiero volver a encontrar tu sonrisa, ¡y en tus ojos hallar de nuevo el cielo! ¡Con el corazón repleto de ardientes fiebres, yo he querido escucharte dormir! Un sueño pasó por tus labios y yo vi tu frente enrojecer. Eso es que dios nos abandona... LAKMÉ ¡Ah! es por tu dolor que yo me siento conmovida. ¡Mi alegría volverá! Mírala, ella regresa. NILAKANTHA Si ese maldito ha entrado en mi casa, si ha desafiado a la muerte para llegar a ti, perdóname esta blasfemia, ¡eso es que él te ama! ¡A ti, mi Lakmé, a ti, la hija de los dioses! Él va triunfante por la ciudad; nosotros iremos detrás de la gente que circula y, si él te ve, Lakmé, ¡yo leeré en sus ojos! ¡Afina bien tu voz! ¡Sonríe! ¡Canta, Lakmé, canta! ¡La venganza está cercana! LAKMÉ ¡Ah! NILAKANTHA Por los dioses inspirada, esta niña os cantará la leyenda sagrada de la hija del Paria. LA GENTE ¡Escuchemos la leyenda, escuchemos! Aria de las Campanillas LAKMÉ ¿Dónde va la joven hindú, hija de los parias, cuando la luna juega entre las grandes mimosas? cuando la luna juega, etc. Ella corre bajo las mimosas y no recuerda para nada que todos rechazan a la hija de los parias. Ella corre bajos las mimosas, la hija de los parias; a lo largo de los laureles rosados, soñando con dulces cosas, ¡ah! ¡ella pasa sin ruido y riendo a la noche! ¡Ah! Pero, allí en la floresta más obscura, ¿quién es ese viajero perdido? Alrededor de él, ojos brillan en la sombra. ¡Él camina aún, al azar, perdido! La fieras rugen de alegría, ellas quieren lanzarse sobre su presa. La joven hija se les acerca y calma sus furores; ella tiene en la mano una varita donde repican las campanillas encantadas. ¡Ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah! El extranjero la mira, ella queda deslumbrada. ¡Él es más bello que los rajás! ¡Él enrojecerá si sabe que le debe la vida a la hija de los parias! Pero él la adormece con un sueño, mientras que asciende al cielo, diciéndole: ¡tu sitio está allí! ¡Era Visnú, hijo de Brahma! Desde aquel día, en el fondo del bosque, el viajero escucha algunas veces el sonido ligero de la varita en la que tintinean las campanillas encantadas. ¡Ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah! Escena Sexta NILAKANTHA La rabia me devora; ¡él no ha venido! ¡Yo lo habría reconocido! ¡Canta! ¡canta más! LAKMÉ ¡Padre mío! NILAKANTHA ¡Canta! ¡canta otra vez! LA GENTE ¡Ah! ¡canta más! (aparecen Gérald y Frédérick) NILAKANTHA ¡Canta! ¡canta! LAKMÉ ¿Dónde va la joven hindú, hija de los parias, cuando la luna juega entre las grandes mimosas?... NILAKANTHA ¡Otra vez! LAKMÉ Ella corre bajo las mimosas y no recuerda para nada... NILAKANTHA ¡Más! LAKMÉ ¡Ah! NILAKANTHA ¡Canta! LAKMÉ ¡Ah! NILAKANTHA ¡Aún más! LAKMÉ (fatigada, Gérald hace un movimiento para ayudarla) Ah! ¡Ah! GÉRALD ¡Lakmé! NILAKANTHA ¡Es él! LA GENTE ¿Qué la turba así? LAKMÉ (intentando controlarse) Es un mal que no conozco... ¡no es nada! Ha pasado... Yo quiero... yo quiero cantar más. ¡Ah!... GÉRALD ¡La hija del Brahmán! FRÉDÉRICK ¡Aquí! LAKMÉ ¡Ah!... NILAKANTHA (a su hija) ¡Ah! Brama te ha inspirado; ¡el extranjero se ha traicionado! LAKMÉ ¡Ah! GÉRALD ¡Es Lakmé, es ella! FRÉDÉRICK ¡Ten prudencia! GÉRALD ¡Déjame! ¡Déjame mirarla! FRÉDÉRICK ¡Nos llaman! GÉRALD ¡Espera! (desfila una compañía de soldados) LA GENTE ¡Los soldados! ¡los soldados! FRÉDÉRICK ¿Por esta niña te quedas? GÉRALD ¡No! ¡no! (salende entre el gentío) NILAKANTHA ¡Sé quién es! ¡Sé quién es! ¡Dios ha regresado con nosotros! (Soldados ingleses desfilan por la escena acompañados de flautas y tambores. El gentío los sigue y se dispersa. Nilakantha y los Conspiradores forman un grupo.) Escena Séptima NILAKANTHA En mitad de los cánticos de alegría, cuando la gente seguirá el cortejo de la diosa, mi mirada le señalará. De los suyos separando al culpable, sin tumulto, paso a paso, acudiremos. CONSPIRADORES De los suyos separando al culpable, sin tumulto, pasa a paso, acudiremos. NILAKANTHA Y dentro de un círculo infranqueable lentamente le encerraremos. CONSPIRADORES Y dentro de un círculo infranqueable lentamente le encerraremos. (repitiendo con Nilakantha) Lentamente le encerraremos, (bajos solos) ¡lentamente le encerraremos! NILAKANTHA Entonces alejaos sin temor. ¡Yo estaré allí! Tengo preparado mi brazo para esta santa tarea ¡y yo seré quien le herirá! CONSPIRADORES De los suyos separando al culpable, sin tumulto, paso a paso, acudiremos... LAKMÉ Oh padre mío, yo te seguiré. NILAKANTHA ¡No! Mi corazón, que nunca ha desfallecido, se turbaría cerca de ti... ¡No! ¡Quédate, quédate junto a Hadji! (Nilakantha sale con sus seguidores) Escena Octava HADJI El amo sólo piensa en su venganza. Él no ha visto correr tus lágrimas, ama mía, pero Hadji está aquí. Hadji sabe leer en las miradas; él sabe la huella que deja el dolor. Él te pertenece y la vida de Hadji no tiene importancia. Cuando eras pequeña,. yo desafié a los tigres en la jungla salvaje para coger la flor que tu amas... Yo bajé al fondo del mar a buscar para ti una perla más bella que ninguna. Hoy tú eres ya mujer, tu pensamiento tiene otros caprichos, tu corazón tiene otros deseos. ¡Si tienes un enemigo que castigar, dilo! ¡Si tienes un amigo que salvar, ordena! Escena Novena (entra Gérald, Hadji sale) Dúo. GÉRALD (regresando impetuoso) ¡Lakmé! ¡Lakmé! ¡Eres tú! ¡Es a ti a quien veo de nuevo! En un vago sueño te he visto pasar. El velo se alza y el ídolo desciende. Yo sufro tu dominio, por tu encanto encadenado, y voy sin defensa hacia el cielo arrebatado. LAKMÉ Mi cielo no es el tuyo. El Dios que tu veneras no es el que yo conozco; si yo te condujera al mío, todos los hindúes, nuestros hermanos, deberían protegerte. Tú no correrías ningún peligro. GÉRALD ¡Que vengan todos los peligros del mundo! Desde la embriaguez profunda donde mi razón se pierde, veo yo bajo mis pasos el abismo entreabierto cuando tus largos cabellos dulcemente me rozan. LAKMÉ ¡Yo no quiero que tú mueras! GÉRALD ¡Ah! es el amor adormecido que con sus alas te roza, y tu corazón se fortalece, ¡tú no quieres que yo muera! ¡Ah! es el amor adormecido, etc. LAKMÉ ¡Ay de mí! este es un enemigo que con su aliento ardiente me roza; todo mi ser está temblando, ¡pero yo no quiero que él muera! ¡Ay de mí! ?es un enemigo que con su aliento ardiente me roza! GÉRALD ¡Ah! es el amor adormecido,... LAKMÉ ¡Ah! ¡yo no quiero que él muera! GÉRALD ... ¡y tú no quieres que yo muera! LAKMÉ En la selva cerca de aquí está oculta, pequeñita, una cabaña de bambúes que un gran árbol verde cobija. Como un nido de pajarillos temerosos, entre las lianas colocada y por las flores cubierta, ella espera gente afortunada. Entre lianas colocada, etc. Oculta a las miradas, desde fuera, nadie la ve; el gran bosque silencioso la oculta celoso de ella. Allí tú me seguirás. ¡Cada día al nacer el alba yo regresaré, sonriente, y es allí donde tú vivirás! GÉRALD Cada día al nacer el alba... LOS DOS Yo volveré... Tú volverás sonriente, ¡y es allí donde tú vivirás / yo viviré! GÉRALD ¡Oh dulce hechicera, háblame, háblame siempre! LAKMÉ ¡Ah! ¡ven, el tiempo corre y los instantes son cortos! GÉRALD Tú quieres que yo me oculte, y tú no puedes saber que aquí el honor me ata, el honor y el deber. LAKMÉ ¡Lakmé, te implora y te suplica! GÉRALD ¡Pídeme antes la vida! LAKMÉ ¡Ay! ¡yo he perdido mi poder! GÉRALD ¡Ah! ¡Lakmé, tú lloras! LAKMÉ ¡Yo no quiero que tú mueras! GÉRALD ¡Ah! es el amor adormecido, etc. LAKMÉ ¡Ay de mí! es un enemigo... que con su aliento ardiente me roza... GÉRALD Tú no quieres que yo muera... ... ¡Ah! y tu corazón se fortalece... ... tú no quieres que yo muera, Lakmé, que yo muera! LAKMÉ ¡Ah! ¡yo no quiero que él muera! ¡Se acabó, los nuestros están aquí! ¡Aquí está la diosa Dourga! Escena Décima (Los Brahmanes entrando en el templo) BRAHMANES Oh Dourga... Dourga... ...tú que renaces ...escuchas... ...entre las aguas ... ¡nuestra voz! ...del Ganges. A nuestros ojos Dourga ven, aparece Escuchas... Tú para que ...nuestra voz. ...todo cambie. Diosa de oro, escucha nuestras voces, que tu brazo nos proteja. Tú nos sonríes y tú nos ves, saludando tu cortejo. Oh Dourga, Dourga, tú que renaces... ¡Dourga, escucha nuestras voces! Diosa de oro, escucha nuestras voces, etc. (Miss Bentson, Frédérick y Rose aparecen en la cola de la procesión) ELLEN ¡Mirad, la ciudad está en fiestas! ROSE ¡Esos gritos, esos gritos y esos hurras! MISS BENTSON ¡Todos han perdido la cabeza por su diosa de diez brazos! ELLEN, ROSE ¡Todos han perdido la cabeza por su diosa de diez brazos! FRÉDÉRICK ¿Es para admirar a la diosa por la que tú nos has dejado así? GÉRALD ¡Sí! su fiesta me interesa. FRÉDÉRICK ¿La hija del Brahmán pasó por aquí? GÉRALD Es un sueño, una locura que pasa y se olvida, pero en mi corazón revuelto yo siento con espanto que sólo Lakmé vive. ¡Yo sólo veo su belleza! BRAHMANES (desde el interior del templo) ¡Oh diosa, tú... ¡Alma del Ganges! ...por quien todo cambia! ¡Oh diosa! FRÉDÉRICK Yo te daré a ti moral,... ...si no partimos mañana. Mas la guerra tiene algo bueno. Esta joven ideal no estará más en tu camino. (La procesión sale del templo escoltando la imagen de Durga.) ELLEN, ROSE, MISS BENTSON ¿Cómo escapar de este alboroto? ¡Estos han jurado, apuesto por ello, aturdirnos de la mañana a la noche! BRAHMANES, ADORADORES ¡Oh Dourga, Dourga, tú que renaces, etc! Diosa de oro escucha nuestras voces, etc. ¡Oh Diosa, ven otra vez, ven, que tu brazo nos proteja! ¡Aparece, aparece! ¡Oh Dourga! ¡Ah! ¡Ven, escúchanos, oh Dourga! (La procesión sale de escena, seguida por el gentío. Nilakantha regresa con los Conspiradores, que se ponen cerca de Gérald) GÉRALD Esto es un sueño, una locura,... BRAHMANES Alma del Ganges,... GÉRALD ... que pasa y que se olvida. BRAHMANES ...¡escúchanos! GÉRALD Mas en mi corazón revuelto yo siento con pavor que tan sólo Lakmé vive... ¡yo sólo veo su belleza! (Acuchillado por Nilakantha Gérald cae al suelo.) LAKMÉ ¡Hadji! ¡le han herido! ¡Sssttt! ¡Ellos creen su venganza satisfecha! Tú me perteneces para siempre. Yo viviré de tu vida. Dios protege nuestros amores. (Cae el telón.)
ACTE III
Scène Première Berceuse LAKMÉ Sous le ciel tout étoilé le ramier blanc au loin s'en est allé. Ah! reviens, ma voix t'appelle; mon doux ami, reviens, ferme ton aile. Sous le ciel tout étoilé, etc." Il dort! Puisse encore un moment ma naïve chanson le bercer doucement. Puisse-t'il près de moi reposer un moment. "Sous le ciel tout étoilé, le ramier blanc, hélas! s'en est allé. Sa compagne, qui l'appelle, n'entendra plus jamais battre son aile. Sous le ciel, etc. Ah! reviens, ah! GÉRALD Quel vague souvenir alourdit ma pensée? Et sur ma poitrine oppressée quel rêve s'est appesanti? Sous un charme accablant je reste anéanti. Je me souviens... La ville était en fête, j'allais dans mon extase, à demi réveillé, quand 1'éclairs d'un poignard à mes yeux a brillé et la nuit s'est faite. LAKMÉ Alors Hadji, dans l'ombre se glissant, t'a transporté sous ce toit de verdure. J'ai ramené la vie à ton front pâlissant, les filles de ma caste apprennent en naissant comment le suc des fleurs guérit une blessure. GÉRALD Je me souviens, sans voix, inanimé, je te voyais sur mes lèvres penchée; mon âme à tes regards toute entière attachée, revivait sous ton souffle, ô ma douce... Cantilène ...Lakmé! Lakmé! Lakmé! Ah! viens, dans la forêt profonde l'aile de l'amour a passé, et, pour nous séparer du monde, sur nous le ciel s'est abaissé. Ah! Viens, dans la forêt profonde et pour nous séparer du monde l'aile de l'amour a passé. Ces fleurs courant capricieuses ont des senteurs voluptueuses qui jettent au coeur amolli l'ivresse et l'oubli. Ah! viens, dans la forêt profonde pour nous faire séparer du monde l'aile de l'amour a passé! LAKMÉ Là, je pourrai t'entendre. Nous vivrons tous les deux et je pourrai t'apprendre l'histoire de nos dieux. Nous chanterons ensemble ces dieux trois fois bénis, devant lesquels tout tremble, qui nous ont réunis, et ton âme enflammée de bonheur s'emplira sur la terre charmée que protège Brahma. CHOEUR DES COURTISANS Ah!... ...Ah! GÉRALD Ecoute! On passe sur la route qui longe la forêt. COUPLES D'AMOUREUX Ah!... ...Ah! LAKMÉ Personne ici ne nous découvrirait! COUPLES D'AMOUREUX Descendons la pente doucement, la source qui chante nous attend. Près de son murmure, deux à deux, puisons l'onde pure sous les cieux. Descendons la pente, etc. AUTRES COUPLES Ah!... ...Ah! GÉRALD Quel est ce chant plein de tendresse... ...qui passe comme une caresse? LAKMÉ Ce sont des couples amoureux qui, par les doux chemins ombreux, vont à la source vénérée, pour puiser l'eau sacrée, chère aux amants heureux. Quand ils ont effleuré, de leurs lèvres brûlantes, la même coupe, ils sont unis, et pour toujours. Et les déesses bienfaisantes veillent sur leurs amours. LAKMÉ, GÉRALD Et les déesses bienfaisantes veillent sur leurs amours. COUPLES D'AMOUREUX Descendons la pente doucement... AUTRES COUPLES Ah! LAKMÉ Nous ne pourrions sans crainte suivre ces amoureux tout les deux mais à la source sainte j'irai seule pour toi. COUPLES D'AMOUREUX ...la source qui chante, etc. AUTRES COUPLES Ah! COUPLES D'AMOUREUX Puisons l'onde pure sous les cieux! AUTRES COUPLES Ah! LAKMÉ Attends-moi! COUPLES D'AMOUREUX Descendons la... AUTRES COUPLES Ah! GÉRALD O douce tentatrice! COUPLES D'AMOUREUX ...pente doucement! LAKMÉ Attends-moi! COUPLES D'AMOUREUX La source... AUTRES COUPLES Ah! COUPLES D'AMOUREUX ...qui chante nous attend... Ah! GÉRALD Je vis de ton caprice et de ta volonté! COUPLES D'AMOUREUX Hm! Scène Seconde FRÉDÉRICK Vivant! GÉRALD Ah! Frédéric! FRÉDÉRICK J'ai marché sous les hautes fougères qu'on venait de froisser; j'ai vu sur les bruyères et sur la mousse au reflet blanc, des gouttes de sang! Je t'ai cru mort! Que fais-tu là! GÉRALD Je rêve... FRÉDÉRICK Quand les nôtres vont partir? GÉRALD Laissez-moi me souvenir... FRÉDÉRICK Quand le pays tout entier se soulève! GÉRALD Hier on m'a frappé! Lakmé m'a sauvé! FRÉDÉRICK La fille du Brahmane? GÉRALD Elle m'a fait revivre dans un monde où je reste éperdu... sans force... ivre de son charme et de son amour! FRÉDÉRICK Ah! je connais ces ivresses d'un jour! Elle te paraît charmante, livrant toute son âme aux amours inconstants, cette fille de l'Inde, ardente et frémissante sous les caresses du printemps! GÉRALD Non! c'est un coeur qui s'éveille et se donne, c'est un amour naissant que la pudeur étonne. FRÉDÉRICK Alors, il faut la fuir à l'instant même! Garde-toi d'un remords, si tu crois qu'elle t'aime. Ces enfants-là ne savent pas souffrir. GÉRALD Je l'envelopperai si bien de ma tendresse... FRÉDÉRICK Et Miss Ellen? GÉRALD Je subis le pouvoir d'une enchanteresse... FRÉDÉRICK Et ton devoir? GÉRALD Mon devoir? FRÉDÉRICK Et notre passion, à nous tous, la meilleure; notre honneur de soldat! C'est demain qu'on se bat! GÉRALD Demain! FRÉDÉRICK Nous partons... Nous partons dans une heure! GÉRALD J'y serai! FRÉDÉRICK Je t'ai retrouvé! Il est... ...sauvé! GÉRALD J'y serai! ...C'est Lakmé! C'est Lakmé qui m'apporte l'eau sainte. FRÉDÉRICK Oh! Maintenant tu peux la voir, je suis sans crainte et je t'attends! Il est sauvé! Scène Troisième Duo LAKMÉ Ils allaient deux à deux et les mains enlacées, les jeunes amoureux. Moi, je marchais près d'eux, seule avec mes pensées. J'allais le coeur tout en émoi, comme eux, de tendresse altérée. Et maintenant, écoute-moi. Quand à la même coupe on a bu l'eau sacrée, on reste pour toujours unis! Ce n'est plus toi! GÉRALD Lakmé! LAKMÉ Ah! Ce n'est plus toi! Quand tu parlais ton âme sur tes lèvres se posait. Ton regard n'a plus la flamme qui m'embrasait, sur ton visage un nuage a passé et l'a glacé! GÉRALD N'es-tu plus l'enfant charmante pour qui j'ai tout oublié? LAKMÉ Ce n'est plus toi! GÉRALD Es-tu moins belle et moins aimante? LAKMÉ Ce n'est plus toi! GÉRALD Moins belle et moins aimante? LAKMÉ Veux-tu qu'à mon destin ton destin soit lié ? GÉRALD Je veux ce que tu veux, je veux ce que t'inspire ton caprice, je veux... je veux te voir sourire. LAKMÉ Quel que soit le dieu clément dont tu bénis la puissance, quelle que soit ta croyance, tu sais ce que vaut un serment! GÉRALD Ciel! VOIX DES SOLDATS Alerte! GÉRALD Nos soldats! VOIX DES SOLDATS Alerte! Courage! LAKMÉ Jure! VOIX DES SOLDATS Courage! GÉRALD Ce sont eux! VOIX DES SOLDATS Marchons... LAKMÉ Jure!... VOIX DES SOLDATS ...le coeur content! LAKMÉ ...Et tu m'appartiendras! GÉRALD Lakmé! VOIX DES SOLDATS Marchons en chantant! LAKMÉ Tu n'oses pas! VOIX DES SOLDATS Hardi voyage, chansons et combats, sont le... LAKMÉ C'est là-bas que va sa pensée! VOIX DES SOLDATS ...partage des vrais soldats!... ...Vers notre mère, allez triomphants, vers l'Angleterre volez... LAKMÉ Son coeur a tressailli... VOIX DES SOLDATS ...nos chants! LAKMÉ ...et sa patrie à ses yeux s'est dressée! Tout est fini! GÉRALD Lakmé! Lakmé! qu'as-tu? LAKMÉ Tu m'as donné le plus doux rêve, qu'on puisse avoir sous notre ciel. Reste encore, pour qu'il s'achève, ici, loin du monde réel. Tu m'as dit des mots de tendresse que les hindous ne savent pas. C'est toi qui m'as appris l'ivresse des aveux murmurés tout bas. Ah! Tu m'as donné le plus doux rêve... GÉRALD Ce que je lis sur ton visage, ma Lakmé, me glace d'effroi! De tout, mon âme se dégage et je ne serai plus qu'à toi! LAKMÉ Ah! maintenant je veux te croire. Voici la coupe où je vais boire. Prends! GÉRALD A toi! Lakmé, et pour toujours! LAKMÉ C'est la fête de nos amours! GÉRALD Qu'autour de moi tout sombre, je ne veux pas une ombre je ne veux pas une ombre sur ton front enchanté. Je reste sous le charme. Que jamais une larme ne me voile ta beauté! LAKMÉ C'est la fête de nos amours! GÉRALD Qu'autour de moi tout sombre, etc. Je reste sous le charme... LAKMÉ C'est ma première larme... GÉRALD ...que jamais une larme... LAKMÉ ...et je meurs sous le charme... GÉRALD ...que jamais une larme... LAKMÉ ...par l'amour apporté! GÉRALD ...ne me voile ta beauté!... ...Toujours à toi, je te le jure! LAKMÉ C'est un serment que tu pourras tenir, je ne crains pas, va! que tu sois parjuré! Je vais mourir... GÉRALD Mourir! LAKMÉ La mort ne sépare pas, c'est elle qui nous lie. Je te donne ma vie et je meure dans tes bras! GÉRALD Lakmé! LAKMÉ Et je meurs dans tes bras! GÉRALD Non! ce n'est pas la mort, c'est la vie ardente qui coule à plein bord sur ta lèvre frémissante. Ah! Qu'autour de moi tout sombre... LAKMÉ Adieu! GÉRALD ...je ne veux pas une ombre,... LAKMÉ Rêve qui sombre,... GÉRALD ...je ne veux pas une ombre sur ton front enchanté. LAKMÉ ...hélas! quelle ombre en mon coeur attristé! GÉRALD Je reste sous le charme,... LAKMÉ C'est ma première larme... GÉRALD ...que jamais une larme... LAKMÉ ...et je meurs sous le charme... GÉRALD ...que jamais une larme... LAKMÉ ...par l'amour apporté! etc. GÉRALD ...ne me voile ta beauté! etc. Scène Quatrième NILAKANTHA C'est lui! C'est lui! Lui! près de Lakmé! LAKMÉ Ciel! mon père! GÉRALD Frappez! NILAKANTHA Tu mourras! GÉRALD Frappez! je suis...! ...désarmé! NILAKANTHA Tu mourras! LAKMÉ Ecoutez-moi! Nous avons bu tous deux à la coupe d'ivoire. Il est sacré pour vous! NILAKANTHA Lui! LAKMÉ S'il faut à nos dieux une victime expiatoire, qu'ils m'appellent vers eux! GÉRALD Quel éclair dans ses yeux brille! LAKMÉ Ils m'ont parlé! NILAKANTHA Lakmé! ma fille! GÉRALD Grand Dieu! Elle meurt pour moi! LAKMÉ Tu m'a donné le plus doux rêve qu'on puisse avoir sous notre ciel. Reste encore, pour qu'il s'achève ici, loin du monde réel. Loin du monde... GÉRALD Ah! morte! NILAKANTHA Elle a l'éternelle vie; quittant cette terre asservie, elle porte là-haut nos voeux. Elle est dans la splendeur des... ...cieux! GÉRALD Ah!
ACTO III
Escena Primera (Un rincón de la selva de la India, en el que se ve una cabaña de bambú perdida entre lianas y flores. Gérald yace sobre un lecho y Lakmé está velándolo.) Canción de cuna. LAKMÉ Bajo el cielo estrellado la paloma blanca lejos se ha ido. ¡Ah, regresa, mi voz te llama! Mi dulce amiga, regresa, pliega tus alas. Bajo el cielo estrellado, etc." ¡Él duerme! Pueda un momento más mi sencilla canción mecerlo dulcemente. Pueda él junto a mí reposar un momento. "Bajo el cielo estrellado, la paloma blanca, ¡ay de mí! se ha ido. Su compañera, que la llama, no escuchará nunca jamás el batir de sus alas. Bajo el cielo, etc. ¡Ah, regresa, ah! GÉRALD ¿Qué vago recuerdo entorpece mi pensamiento? Y sobre mi pecho heriido ¿qué sueño le oprime? Bajo un pesado encanto yo estoy anonadado. Recuerdo... La ciudad estaba en fiestas, yo estaba con mi éxtasis, semidespierto, cuando el fulgor de un puñal brilló ante mis ojos y la noche cayó. LAKMÉ Entonces Hadji, escurriéndose entre las sombras, te transportó bajo este techo de verdor. Yo he devuelto la vida a tu frente pálida, las hijas de mi casta aprenden, nada más nacer, cómo el jugo de las flores sana una lesión. GÉRALD Lo recuerdo, sin voz, inanimado, te vi sobre mis labios inclinada; mi alma a tus miradas enteramente unida, revivido por tu aliento, ¡oh, mi dulce... Cantilena. ...Lakmé! ¡Lakmé! ¡Lakmé! ¡Ah! Ven, por la floresta profunda el ala del amor ha pasado, y, para separarnos del mundo, hasta nosotros el cielo ha descendido. ¡Ah! Ven, por la floresta profunda y para separarnos del mundo el ala del amor ha pasado. Esas flores se abren caprichosas derramando perfumes voluptuosos sobre el corazón enternecido por la embriaguez y el olvido. ¡Ah! Ven, por la floresta profunda para separarnos del mundo ¡el ala del amor ha pasado! LAKMÉ Aquí, yo podría entenderte. Viviremos juntos y yo te enseñaré la historia de nuestros dioses. Y cantaremos juntos a los dioses tres veces benditos, ante los cuales todo tiembla, que nos han unido, y tu alma ardiente de felicidad se llenará sobre la tierra encantadora que protege Brahma. CORO DE ENAMORADOS ¡Ah!... ...¡Ah! GÉRALD ¡Escucha! Alguien pasa por el camino que está tras la floresta. PAREJAS DE ENAMORADOS ¡Ah!... ...¡Ah! LAKMÉ ¡Nadie aquí nos descubrirá! PAREJAS DE ENAMORADOS Descendamos la pendiente dulcemente, la fuente cantarina nos espera. Cerca de su murmullo, dos a dos, beberemos el agua pura bajo los cielos. Descendamos la pendiente, etc. OTRAS PAREJAS ¡Ah!... ...¡Ah! GÉRALD ¿Qué canto es éste tan lleno de ternura ... que pasa como una caricia? LAKMÉ Son parejas de enamorados que, por los dulces caminos sombreados, van a la fuente venerada, para sacar el agua sagrada, deseada por los amantes felices. Cuando ellos han rozado, con sus labios ardientes, la misma copa, ellos están unidos, y para siempre. Y las diosas bienhechoras velan sobre sus amores. LAKMÉ, GÉRALD Y las diosas bienhechoras velan sobre sus amores. PAREJAS DE ENAMORADOS Descendamos la pendiente dulcemente... OTRAS PAREJAS ¡Ah! LAKMÉ Nosotros no podemos sin temor seguir a esos enamorados los dos juntos, pero a la fuente santa yo iré sola por ti. PAREJAS DE ENAMORADOS ... la fuente que canta, etc. OTRAS PAREJAS ¡Ah! PAREJAS DE ENAMORADOS ¡Sacaremos el agua pura bajo los cielos! OTRAS PAREJAS ¡Ah! LAKMÉ ¡Esperadme! PAREJAS DE ENAMORADOS Descendamos la... OTRAS PAREJAS ¡Ah! GÉRALD ¡Oh, dulce hechicera! PAREJAS DE ENAMORADOS ... pendiente dulcemente! LAKMÉ ¡Esperadme! PAREJAS DE ENAMORADOS La fuente... OTRAS PAREJAS ¡Ah! PAREJAS DE ENAMORADOS ...que canta nos espera...¡Ah! (Lakmé se aleja) GÉRALD ¡Yo vivo para tu capricho y para tu voluntad! PAREJAS DE ENAMORADOS ¡Uhm! Escena Segunda (aparece Frédérickk ) FRÉDÉRICK ¡Vivo! GÉRALD ¡Ah! ¡Frédérick! FRÉDÉRICK Andaba bajo los altos helechos cuando de pronto tropecé, ¡y vi bajo los matorrales y bajo la espuma de reflejo blanco, unas gotas de sangre! ¡Te creí muerto! ¿Qué haces aquí? GÉRALD Yo sueño.... FRÉDÉRICK ¿Cuando los nuestros tienen que partir? GÉRALD Déjame que recuerde... FRÉDÉRICK ¡Cuando todo el país se subleva! GÉRALD ¡Ayer me hirieron! ¡Lakmé me salvó! FRÉDÉRICK ¿La hija del Brahmán? GÉRALD Ella me ha hecho revivir en un mundo donde permanezco perdido... sin fuerza... ¡ebrio de su encanto y de su amor! FRÉDÉRICK ¡Ah! ¡Conozco las embriagueces de un día! ¡Ella te parece encantadora, entregando toda tu alma a los amores inconstantes, esta hija de la India, ardiente y temblorosa bajo las caricias de la primavera! GÉRALD ¡No! es un corazón que despierta y se entrega, es un amor naciente que el pudor admira. FRÉDÉRICK Entonces, ¡Hay que huir ahora mismo! Prepárate para los remordimientos, si es que ella te ama. Estas niñas no saben sufrir. GÉRALD Yo la envolveré muy bien con mi ternura... FRÉDÉRICK ¿Y Miss Ellen? GÉRALD Yo estoy en poder de una encantadora... FRÉDÉRICK ¿Y tu deber? GÉRALD ¿Mi deber? FRÉDÉRICK Nuestra pasión, la de todos nosotros, la mejor; ¡nuestro honor de soldados! ¡Mañana nos batiremos! GÉRALD ¡Mañana! FRÉDÉRICK Nos vamos... ¡Nos vamos dentro de una hora! GÉRALD ¡Allí estaré! FRÉDÉRICK ¡Te he vuelto a encontrar! ¡Él está...salvado! GÉRALD ¡Allí estaré! (viendo regresar a Lakmé) ¡Es Lakmé! ¡Es Lakmé que me trae el agua santa! FRÉDÉRICK ¡Oh! ¡Ahora tienes miedo de verla! Me marcho sin temor ¡y te espero! ¡Él está salvado! (Frédérick parte) Escena Tercera Dúo LAKMÉ Ellos se alejan dos a dos con las manos cogidas, los jóvenes enamorados. Yo andaba cerca de ellos, sola con mis pensamientos. Me alejé con el corazón emocionado, como ellos, alterado de ternura. Y ahora, escúchame. Cuando en la misma copa dos beben el agua sagrada, ¡ellos quedan para siempre unidos! (lo observa y deja la copa)) ¡Ya no eres el mismo! GÉRALD ¡Lakmé! LAKMÉ ¡Ah! ¡Ya no eres el mismo! Cuando hablabas tu alma en tus labios estaba. Tu mirada ya no tiene la llama que me abrasaba, ¡por tu rostro ha pasado una nube que lo ha helado! GÉRALD ¿No eres tú ya la niña encantadora por la que yo todo olvidé? LAKMÉ ¡Ya no eres el mismo! GÉRALD ¿Eres menos bella y menos amante? LAKMÉ ¡Ya no eres el mismo! GÉRALD ¿Menos bella y menos amante? LAKMÉ ¿Te das cuenta que mi destino está ligado al tuyo? GÉRALD Yo quiero lo que tú quieres, yo quiero lo que te inspira tu capricho, yo quiero... yo quiero verte sonreír. LAKMÉ ¡Cualquiera que sea el dios clemente del que tú bendices el poder, cualquiera que sea tu creencia, tú sabes lo que vale un juramento! GÉRALD ¡Cielos! VOCES DE LOS SOLDADOS ¡Alerta! GÉRALD ¡Nuestros soldados! VOCES DE LOS SOLDADOS ¡Alerta! ¡Valor! LAKMÉ ¡Jura! VOCES DE LOS SOLDADOS ¡Valor! GÉRALD ¡Son ellos! VOCES DE LOS SOLDADOS ¡Marchemos... LAKMÉ ¡Jura!... VOCES DE LOS SOLDADOS ... con el corazón alegre! LAKMÉ ...¡Y tú me pertenecerás! GÉRALD ¡Lakmé! VOCES DE LOS SOLDADOS ¡Marchemos cantando! LAKMÉ ¡No te atreves! VOCES DE LOS SOLDADOS ¡Audaz viaje, canciones y combates, son el... LAKMÉ ¡Es allí donde está tu pensamiento! VOCES DE LOS SOLDADOS ...equipaje de los verdaderos soldados!... ...Hacia nuestra madre, vamos triunfantes, hacia Inglaterra vuelen... LAKMÉ ¡Su corazón se estremece... VOCES DE LOS SOLDADOS ...nuestros cantos! LAKMÉ ...y su patria ante sus ojos se aparece! ¡Todo ha terminado! (Mientras Gérald está distraído con la música militar, Lakmé toma un flor venenosa. Silenciosamente la muerde, sin que Gérald se percate.) GÉRALD ¡Lakmé! ¡Lakmé! ¿qué tienes? LAKMÉ Tú me has dado el más dulce sueño que nadie pudo tener bajo nuestro cielo. Quédate aún, mientras termina, aquí, lejos del mundo real. Tú me has dicho palabras tiernas que los hindúes desconocen. Eres tú quien me ha dado la embriaguez de las declaraciones murmuradas a media voz. ¡Ah! Me has dado el más dulce sueño... GÉRALD ¡Eso que leo en tu mirada, mi Lakmé, me hiela de terror! ¡De todo mi alma se libera y yo estaré siempre contigo! LAKMÉ ¡Ah! ahora quiero creerte. Aquí está la copa donde yo he bebido. (Ella pone sus labios en la copa, luego la entrega a Gérald.) ¡Toma! GÉRALD ¡Por ti, Lakmé, y para siempre! LAKMÉ ¡Es la fiesta de nuestro amor! GÉRALD (bebiendo de la copa) Que a mi alrededor todo zozobre, yo no quiero ni una sombra... yo no quiero ni una sombra sobre tu frente encantadora. Me quedo bajo tu hechizo. ¡Y que jamás una lágrima me vele tu belleza! LAKMÉ ¡Es la fiesta de nuestro amor! GÉRALD Que a mi alrededor todo zozobre... Me quedo bajo el encanto... LAKMÉ ¡Esta es mi primera lágrima... GÉRALD ...que jamás una lágrima... LAKMÉ ...y yo muero bajo el hechizo... GÉRALD ...que jamás una lágrima... LAKMÉ ...por el amor entregado! GÉRALD ...me vele tu belleza! ... ¡Siempre contigo, te lo juro! LAKMÉ ¡Es este un juramento que podrás mantener, yo no temo que seas un perjuro! Voy a morir... GÉRALD ¡Morir! LAKMÉ La muerte no nos separa, es ella la que nos une. ¡Yo te doy la vida y muero en tus brazos! GÉRALD ¡Lakmé! LAKMÉ ¡Y muero en tus brazos! GÉRALD ¡No! eso no es la muerte, es la vida ardiente que corre plenamente por tus labios temblorosos. ¡Ah! Que entorno a mi todo zozobre... LAKMÉ ¡Adiós! GÉRALD ...yo no quiero que una sombra,... LAKMÉ Sueña quien zozobra,... GÉRALD ...yo no quiero que una sombra sobre tu frente encantadora. LAKMÉ ...¡ay de mi! ¡qué sombra en mi corazón entristecido! GÉRALD Yo me quedo bajo tu hechizo,... LAKMÉ Esta es mi primera lágrima... GÉRALD ...que jamás una lágrima... LAKMÉ ...y yo muero bajo tu hechizo... GÉRALD ...que jamás una lágrima... LAKMÉ ...¡por el amor entregado! etc. GÉRALD ...¡no me vele tu belleza! etc. Escena Cuarta (Aparece Nilakantha) NILAKANTHA ¡Es él! ¡Es él! ¡Él! ¡Al lado de Lakmé! LAKMÉ ¡Cielos! ¡mi padre! GÉRALD ¡Mátame! NILAKANTHA ¡Vas a morir! GÉRALD ¡Mátame! ¡Estoy...desarmado! NILAKANTHA ¡Vas a morir! LAKMÉ ¡Escúchame! Los dos hemos bebido de la copa de marfil. ¡Él es sagrado para vosotros! NILAKANTHA ¡Él! LAKMÉ Si le hace falta a nuestros dioses una víctima expiatoria, ¡que me llamen con ellos! GÉRALD ¡Qué luz brilla en sus ojos! LAKMÉ ¡Ellos me han hablado! NILAKANTHA ¡Lakmé! ¡hija mía! GÉRALD ¡Gran Dios! ¡Ella muere por mi! LAKMÉ Tú me has dado el más dulce sueño, que nadie pudo tener bajo nuestro cielo. Quédate aún, para que él se acabe aquí, lejos del mundo real. Lejos del mundo... (Muere) GÉRALD ¡Ah! ¡muerta! NILAKANTHA Ella vive la vida eterna; dejando esta tierra servil, ella lleva allí a lo alto nuestras plegarias. ¡Ella está en la gloria de los... ...cielos! GÉRALD ¡Ah! FIN
Agradecimiento
Agradecemos especialmente la gentileza de los sitios web: Intermezzo, de Rafael Torregrosa Sánchez; y Kareol, de Eduardo Almagro López, por permitirnos utilizar parte de sus contenidos.